ROME, Jeudi 7 juin 2007 (ZENIT.org) – Alors que les huit pays les plus industrialisés du monde sont réunis jusqu’à demain vendredi à Heiligendamm (Allemagne), les évêques continuent d’attirer l’attention sur les points abordés lors des travaux du sommet demandant des actions concrètes pour lutter notamment contre la guerre, la pauvreté, le sida, et le réchauffement climatique sur la planète.
Dans un entretien à la section française de Radio Vatican, Mgr Michel Dubost, évêque du diocèse d’Evry, dans la région parisienne, et membre de la commission sociale de la conférence des évêques de France, explique pourquoi l’Eglise tient à prendre part au débat.
« Il est clair que l’Eglise a pris depuis très longtemps des positions avancées sur ces questions, que ce soit sur l’aide à l’Afrique et l’aide aux plus pauvres dans le monde, ou sur les questions climatiques » a déclaré Mgr Dubost.
A propos des questions climatiques, « un dossier qui préoccupe particulièrement les croyantes et les croyants résolus à protéger la création de Dieu » comme le faisaient remarquer les évêques du G8 dans leur lettre ouverte aux dirigeants des pays riches, avant l’ouverture de leur sommet, Mgr Dubost a précisé que « Jean-Paul II, s’il n’a pas publié une encyclique sur ces questions, les a très souvent abordées, faisant, pour ainsi dire, une sorte de synthèse sur la responsabilité des chrétiens, en essayant de promouvoir une attitude de respect de la création ».
Concernant cette lettre ouverte, l’évêque d’Evry rappelle que les présidents des conférences épiscopales catholiques demandent aux chefs d’Etat d’honorer leurs engagements et leurs promesses. « Ils avaient promis 50 milliards de dollars, et nous sommes en fait passés de 31,8 à 31,1 milliards, ce qui veut dire que cela plutôt régressé » a-t-il expliqué.
Dans cette lettre ouverte des évêques, signée par l’archevêque de Sherbrooke, président de la Conférence des évêques catholiques du Canada, en concertation avec les présidents des conférences épiscopales d’Allemagne, de France, du Japon, de la Fédération de Russie, d’Angleterre et des Etats-Unis, il est beaucoup question de l’Afrique, mais surtout de la situation humaine au Darfour qui continue de s’aggraver.
Pour Mgr Dubost, la tragédie humaine du Darfour appelle un engagement important. C’est « le souci premier » des évêques. Mais si cette lettre a été écrite au G8 pour requérir leur attention urgente, l’évêque d’Evry reconnaît que « c’est parce que le G8 se réunit en ce moment, mais c’est plutôt à l’ONU de régler ce problème ».
« On sait très bien que le G8 et les plus puissants du monde n’ont pas beaucoup d’influence directe sur le gouvernement du Soudan » a-t-il expliqué.
« La Chine, qui est absente, devrait pouvoir intervenir plus efficacement. C’est dans le cadre de l’ONU qu’il faudrait insister », a-t-il ajouté.
« Nous ne pouvons pas nous désintéresser de cette question du Darfour, une question très complexe, beaucoup plus complexe que nos opinions publiques le pensent », a-t-il conclu.
