ROME, Mardi 5 juin 2007 (ZENIT.org) – Benoît XVI demande une « espérance » pour l’Afrique : le pape a remis un message dans ce sens aux évêques de la République Centrafricaine, samedi matin, 2 juin, à l’occasion de leur visite ad limina.
« Je souhaite vivement, disait le pape, que l’Afrique ne soit plus oubliée dans ce monde en mutation profonde, et qu’une authentique espérance se lève pour les peuples de ce continent ».
Benoît XVI recommandait aux évêques la communion fraternelle en disant : « C’est dans un contexte difficile que vous devez accomplir votre mission au service du peuple que le Seigneur vous a confié. Aussi, pour répondre aux défis auxquels l’Église dans votre pays est confrontée, une collaboration effective est-elle une garantie d’efficacité plus grande; mais elle est surtout une nécessité fondée sur une vive conscience de la dimension collégiale de votre ministère, vous permettant de réaliser «les multiples expressions de la fraternité sacramentelle, qui vont de l’accueil et de l’estime réciproques aux diverses attentions de charité et de collaboration concrète» (Pastores gregis, n. 59) ».
« En plaçant votre espérance et votre humble confiance uniquement dans le Seigneur, vous trouverez le courage apostolique, si nécessaire dans l’exercice de vos responsabilités. Par une vie de communion toujours plus forte, par une existence quotidienne exemplaire, vous êtes des témoins au milieu de votre peuple », continuait le pape.
Il recommandait l’exhortation apostolique post-synodale de Jean-Paul II « Ecclesia in Africa » comme « un guide indispensable qu’il convient de mettre en œuvre de manière résolue ».
« Parmi les défis les plus urgents auxquels l’Église dans votre pays doit répondre, se trouvent la paix et la concorde nationale » , insistait le pape.
« Les plus pauvres sont particulièrement victimes de situations dramatiques qui conduisent inévitablement à de profondes divisions dans la société, ainsi qu’au découragement », précisait Benoît XVI.
Il montrait l’objectif de la deuxième Assemblée spéciale pour l’Afrique du Synode des Évêques, en cours de préparation, comme « un temps fort de réflexion sur l’annonce de l’Évangile dans un contexte marqué par de nombreux signes d’espérance, mais aussi par des situations préoccupantes ».
« Il est du devoir de l’Église, répétait le pape, de défendre les faibles et de se faire la voix des sans-voix. Je voudrais donc encourager les personnes qui travaillent à susciter l’espérance par un engagement résolu pour la défense de la dignité de la personne humaine et de ses droits inaliénables ».
« Parmi ceux-là, précisait-il, se trouve le bien fondamental de la paix et d’une vie dans la sécurité. La promotion de la paix, de la justice et de la réconciliation est une expression de la foi chrétienne dans l’amour que Dieu nourrit pour chaque être humain. Que l’Église continue résolument à annoncer la paix du Christ en œuvrant, avec toutes les personnes de bonne volonté, à la justice et à la réconciliation ».
« J’invite aussi tous les fidèles à implorer du Seigneur ce don si précieux, car la prière ouvre les cœurs et inspire les artisans de paix », précisait le pape.
Benoît XVI soulignait le rôle positif de l’Eglise dans la société en soulignant : « Par ses œuvres sociales, en particulier dans les domaines de la santé et de l’éducation des jeunes, l’Église contribue aussi, à sa manière, à l’édification de la société fraternelle et solidaire à laquelle aspire votre peuple ».
« J’invite notamment les communautés religieuses et les laïcs, qui participent avec compétence à cet engagement essentiel pour l’avenir du pays, à poursuivre leurs efforts, en ne perdant jamais courage, pour être des signes de la confiance que le Seigneur met en toute personne humaine », demandait le pape.
Mais pour « un développement humain et spirituel authentique », le pape recommandait « un changement des mentalités »et en particulier en ce qui concerne « la famille et le mariage ».
« En s’engageant résolument à vivre dans la fidélité conjugale et dans l’unité de leur couple, les chrétiens montrent à tous la grandeur et la vérité du mariage. C’est par un «oui» librement consenti, pour toujours, que l’homme et la femme expriment leur humanité authentique et leur ouverture à donner une vie nouvelle », insistait Benoît XVI.
Le pape préconisait une « préparation sérieuse des jeunes au mariage », et « le soutien aux familles, notamment en favorisant leur éducation chrétienne ».
Benoît XVI invitait les prêtres « à être des hommes passionnés par l’annonce de l’Évangile », en cultivant « l’amitié personnelle avec le Christ » et « la contemplation, en lui, du visage du Père ».
Il les invitait à « une vie sacerdotale exemplaire, fondée sur une recherche constante de la conformité au Christ » comme « une exigence de chaque jour », fondée sur « la prière, enracinée sur la méditation de la Parole de Dieu, et dans l’Eucharistie, source et sommet de leur ministère ».
Le pape recommandait aussi aux évêques « la formation des candidats » au sacerdoce, avec la nécessité « d’être exigeant pour leur formation humaine et spirituelle », « afin qu’ils soient capables d’acquérir une véritable discipline de vie sacerdotale ».
Pour les fidèles, le pape invitait à « raviver un nouvel élan et une nouvelle ferveur eucharistiques », « une participation active et fructueuse des fidèles au ‘Sacrement de l’Amour’ ».
Surtout, il recommandait une « conception authentique de l’inculturation, afin que l’Eucharistie devienne vraiment « critère de valorisation de tout ce que le christianisme rencontre dans les différentes expressions culturelles» (Sacramentum Caritatis n. 78) ».