ROME, Mardi 24 avril 2007 (ZENIT.org) – « Les valeurs religieuses sont trop nobles pour être mélangées à des luttes politiques, ou pour promouvoir des guerre au nom de Dieu », estime le journaliste israélien Yossi Bar.
L’ancien président de l’Association de la presse étrangère en Italie (www.stampa-estera.it) est intervenu lors d’une journée d’études organisée à l’Université pontificale grégorienne (www.unigre.it) sur « La religion dans la presse. Catholicisme et autres religions dans les quotidiens laïcs et confessionnaux ».
La rencontre était organisée par le Centre interdisciplinaire sur la Communication sociale, de la Grégorienne, en collaboration avec le Centre d’Etudes Juives « Cardinal Bea », à l’Institut d’Etudes Religions et Cultures à l’Université Grégorienne et avec l’International Foundation for Interreligious and Intercultural Education.
Yossi Bar, correspondant du journal Yedioth Ahronoth, d’Israël, a mis en garde contre les risques de confusion entre la religion et la politique et contre leur imbrication dans la presse.
« La religion n’appartient pas aux hommes mais à Dieu, et ne peut être utilisée à des fins autres que celles qui concernent le rapport entre l’homme et Dieu », a-t-il rappelé.
« Les guides spirituels du monde entier devraient se dissocier des religieux qui utilisent Dieu pour influencer l’opinion politique et sociale de leurs citoyens, croyants et laïcs », a-t-il suggéré.
« Très souvent, les hommes politiques et les affairistes utilisent leur dévotion religieuse pour servir leurs propres intérêts personnels, conquérir des votes, vendre leurs produits, en utilisant cette image de la religion dans laquelle les personnes mettent leur confiance », a-t-il insisté.
« Aujourd’hui, nous vivons un équilibre très délicat où les journaux et les journalistes doivent réfléchir plusieurs fois avant de publier des nouvelles pouvant nuire aux intérêts des politiciens qui représentent ou se travestissent en serviteurs de Dieu », a ajouté Yossi Bar.
« Nous voyons bien comment les terroristes, en brisant la vie humaine de tant d’innocents, utilisent la religion pour justifier leurs actes criminels », a-t-il encore déploré.
Selon Yossi Bar, « Ce lien entre religion et politique est un lien dangereux, car il risque de faire de la religion un instrument de propagande pour promouvoir des idées qui n’ont rien à voir avec la foi ».
« Des valeurs spirituelles authentiques et profondes ne peuvent être confondues avec les intérêts politiques et financiers », a-t-il dit.
Pour le journaliste « l’existence de partis religieux qui conditionnent la vie des citoyens est inacceptable et je me réfère – a-t-il dit – aussi à mon pays , Israël, où les religieux ont toujours conditionné la vie des citoyens, où les partis religieux ont toujours été l’aiguille de la balance pour former une coalition gouvernementale ».
D’après Yossi Bar, « la situation dans les pays arabes est encore plus inquiétante, car certains chefs d’Etat parlent au nom de Dieu, portant en avant les intérêts d’une petite poignée d’hommes puissants ».
A la fin de son intervention, le journaliste israélien a estimé que « pour comprendre le rapport entre la religion et la presse il faut aussi parler de politique et d’économie ».