Message du pape aux participants au Forum international des Jeunes (28-31 mars)

Qui s’est tenu à Rocca di Papa, près de Rome

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ROME, Vendredi 20 avril 2007 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le message que le pape Benoît XVI a adressé aux participants au IXème Forum international des jeunes qui s’est déroulé à Rocca di Papa, au sud de Rome, du 28 au 31 mars.

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A l’Archevêque Mgr STANISLAW RYLKO,
Président du Conseil Pontifical pour les Laïcs

Je suis particulièrement heureux de vous faire parvenir mes salutations cordiales, à Vous-même, Vénérable Frère, au Secrétaire, aux collaborateurs du Conseil Pontifical pour les Laïcs et à tous ceux qui prennent part au IXème Forum international des jeunes sur le thème «Témoigner du Christ dans le monde du travail », qui se tient cette semaine à Rocca di Papa. C’est avec une affection particulière que je m’adresse aux jeunes délégués des Conférences épiscopales et de différents Mouvements, Associations et Communautés internationaux, provenant des cinq continents et engagés dans des secteurs très divers. J’étends ma pensée déférente aux conférenciers qualifiés qui ont accepté d’apporter à cette rencontre la contribution de leur compétence et de leur expérience.

Ce thème est tout à fait actuel et tient compte des transformations intervenues au cours des dernières années dans le domaine de l’économie, de la technologie et de la communication, qui ont radicalement modifié la physionomie et les conditions du marché du travail. Si, d’une part, les progrès accomplis ont suscité de nouvelles espérances chez les jeunes, ils ont souvent, d’autre part, créé en eux des formes préoccupantes de marginalisation et d’exploitation, avec des situations croissantes de malaise personnel. A cause de l’important fossé qui existe entre les milieux de la formation et le monde du travail, les difficultés se sont accrues pour trouver un emploi qui réponde à leurs aptitudes personnelles et aux études accomplies, aggravées par l’incertitude relative à la possibilité de conserver ensuite un emploi durable, même modeste. Le processus de mondialisation que connaît actuellement le monde a entraîné avec lui une exigence de mobilité qui oblige de nombreux jeunes à émigrer et à vivre loin de leur pays d’origine et de leur famille. Cela engendre chez beaucoup un sens inquiétant d’insécurité, provoquant d’indéniables répercussions sur leur capacité non seulement d’imaginer et de mettre en œuvre un projet pour l’avenir, mais même de s’engager concrètement dans le mariage et dans la formation d’une famille. Il s’agit de problématiques complexes et délicates qui doivent être affrontées de manière opportune en tenant compte de la réalité d’aujourd’hui et en faisant référence à la Doctrine sociale, présentée de façon adéquate dans le Catéchisme de l’Eglise Catholique et surtout dans le Compendium de la Doctrine Sociale de l’Eglise.

De fait, ces dernières années, l’attention de l’Eglise a été constante envers la question sociale et, en particulier, envers le travail. Il suffit de rappeler l’encyclique Laborem exercens, publiée il y a un peu plus de vingt-cinq ans, le 14 septembre 1981, par mon bien-aimé prédécesseur Jean-Paul II. Elle réaffirme et actualise les grandes intuitions développées par les Souverains Pontifes Léon XIII et Pie XI dans leurs encycliques Rerum novarum (1891) et Quadragesimo anno (1931), toutes deux écrites à l’époque de l’industrialisation de l’Europe. Dans un contexte de libéralisme économique conditionné par les pressions du marché, de la concurrence et de la compétitivité, ces documents pontificaux rappellent avec force la nécessité de mettre en valeur la dimension humaine du travail et de protéger la dignité de la personne : en effet, la référence ultime de toute activité humaine ne peut être que l’homme, créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. Une analyse approfondie de la situation, en effet, conduit à constater que le travail fait partie du projet de Dieu sur l’homme et qu’il est participation à son œuvre créatrice et rédemptrice. Par conséquent, toute activité humaine devrait être une occasion et un lieu de croissance des individus et de la société, le développement des “ talents ” personnels à valoriser et à mettre au service ordonné du bien commun, dans un esprit de justice et de solidarité. D’ailleurs, pour les croyants, la finalité ultime du travail est l’édification du Royaume de Dieu.

Tout en invitant à tirer profit du dialogue et de la réflexion de ces journées, je souhaite que cette importante assemblée de jeunes constitue pour les participants une fructueuse occasion de croissance spirituelle et ecclésiale, grâce au partage des témoignages et des expériences, à la prière en commun et aux liturgies célébrées ensemble. Il est nécessaire et urgent, aujourd’hui plus que jamais, de proclamer “ l’Evangile du travail ”, de vivre en chrétiens dans le monde du travail et de devenir des apôtres parmi les travailleurs. Mais, pour mener à bien cette mission, il faut demeurer unis au Christ par la prière et par une vie sacramentelle intense, en valorisant à cette fin de manière toute spéciale le dimanche, qui est le Jour consacré au Seigneur. Tout en exhortant les jeunes à ne pas se décourager face aux difficultés, je leur donne rendez-vous dimanche prochain, place Saint-Pierre, où se déroulera la célébration solennelle du Dimanche des Rameaux et de la XXIIème Journée Mondiale de la Jeunesse, dernière étape de préparation à la Journée Mondiale de la Jeunesse qui se tiendra l’an prochain à Sydney, en Australie.

Cette année le thème de réflexion est : « Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres » (Jn 13, 34). Je répète, en cette circonstance, ce que j’ai écrit aux jeunes chrétiens du monde entier dans mon Message pour la Journée Mondiale de la Jeunesse, que se ravive chez les jeunes « la confiance dans l’amour véritable, fidèle et fort ; un amour qui engendre paix et joie ; un amour qui relie les personnes, leur permettant de se sentir libres, dans le respect mutuel », et capables de développer pleinement leurs potentialités. Ce qui compte, ce n’est pas seulement de devenir plus “ compétitifs ” et “ productifs ”, il faut être des “ témoins de la charité ”. Ce n’est qu’ainsi, en effet – avec notamment le soutien de leurs paroisses respectives, des mouvements et des communautés, où il est possible de faire l’expérience de la grandeur et de la vitalité de l’Eglise – que les jeunes d’aujourd’hui seront en mesure de vivre le travail comme une vocation et comme une véritable mission. A cette fin, je vous assure de mon souvenir priant et, invoquant la protection céleste de Marie et de saint Joseph, patron des travailleurs, je vous envoie, à Vous Vénérable Frère, et à tous ceux qui participent au Forum international, ainsi qu’à tous les jeunes travailleurs chrétiens, une Bénédiction Apostolique spéciale.

Du Vatican, le 28 mars 2007

Benedictus PP XVI

© Copyright 2007 – Libreria Editrice Vaticana

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ZENIT Staff

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