ROME, Jeudi 1er juin 2006 (ZENIT.org) – Les évêques catholiques européens réitèrent fermement leur « objection » au « financement par l’UE de la recherche impliquant la destruction d’embryons humains ».

Le comité exécutif de la Commission des Episcopats de la Communauté Européenne (COMECE, www.comece.org) a en effet publié, le 31 mai, un communiqué à l’occasion du « Conseil Compétitivité » et du vote dans la commission parlementaire « ITRE » sur le 7e Programme-cadre de recherche du 30 mai 2006 à Bruxelles.

Communiqué

Le Comité Exécutif de la Commission des Épiscopats de la Communauté Européenne (COMECE) prend acte des négociations en cours concernant le 7ième Programme-cadre de Recherche au Parlement Européen et au Conseil des Ministres.

A l’occasion du Conseil Compétitivité du 30 mai à Bruxelles, les Ministres ont débattu des aspects budgétaires du Programme-cadre et sont parvenus à un accord sur une approche générale du 7e Programme-cadre. Ils n’ont pas abordé officiellement la question en suspens du financement communautaire de la recherche impliquant la destruction d’embryons humains et l’utilisation de cellules souches embryonnaires humaines. Selon la proposition de la Commission Européenne sur les programmes de recherche spécifiques, cette recherche pourrait être financée par l’UE dans les pays dans lesquels elle est autorisée. Néanmoins, ce type de recherche soulève des questions éthiques et anthropologiques fondamentales.

Le Parlement Européen tente actuellement de définir sa position envers le Programme-cadre et les implications éthiques. Le 30 mai, la commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie (ITRE) du Parlement Européen a voté des amendements à la proposition de la Commission concernant le Programme-cadre. Elle a adopté un amendement proposant explicitement d’allouer des fonds communautaires à la recherche impliquant des cellules souches embryonnaires humaines : bien que le financement d’activités de recherche envisageant la création des embryons humains à des fins de recherche uniquement serait exclu, le financement d’activités de recherche impliquant l’utilisation et la destruction d’embryons humains dits surnuméraires ne le serait pas. Par contre, la commission des affaires juridiques (JURI) du Parlement Européen a proposé, lors de son vote du 4 mai, que l’utilisation et la création d’embryons humains et de cellules souches embryonnaires à des fins de recherche scientifique ne devraient pas bénéficier d’un financement sous le Programme-cadre. Nous notons que la commission ITRE est responsable pour les programmes de recherche dans leur ensemble, alors que la commission JURI est, selon l’annexe VI des règles de procédures du Parlement Européen, responsable pour les questions éthiques liées aux nouvelles technologies.

En rappelant la déclaration sur le « Financement de la Recherche et l’Éthique » adoptée par l’Assemblée Plénière de la COMECE en novembre 2005, nous réitérons notre objection envers le financement par l’UE de la recherche impliquant la destruction d’embryons humains. Traiter un embryon humain comme un sujet de recherche n’est pas compatible avec le respect de la dignité humaine. L’UE devrait concentrer ses efforts communs de recherche à de nombreux autres domaines prometteurs de la recherche, y compris d’autres types de recherche sur les cellules souches remplis de perspectives. En prenant une telle décision l’UE prouvera qu’elle respecte les valeurs et les raisons fondamentales en vertu desquelles certains États membres interdisent ou limitent ce type de recherche dans le respect de l’inviolabilité de la vie et de la dignité humaine.

+ Adrianus van Luyn, évêque de Rotterdam, président de la COMECE

+ Diarmuid Martin, archevêque de Dublin, vice-président

+ Piotr Jarecki, évêque auxiliaire de Varsovie, vice-président