Inde: Une région longtemps interdite aux missionnaires, deux nouveaux diocèses

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Un million d’habitants, surtout aborigènes

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ROME, Vendredi 16 décembre 2005 (ZENIT.org) – Dans l’Arunachal Pradesh, une région longtemps interdite aux missionnaires, le pape vient de créer deux nouveaux diocèses. « Eglises d’Asie », l’agence des Missions étrangères de Paris, présente cette région dans son édition de ce 16 décembre (EDA 431, eglasie.mepasie.org).

Le 7 décembre dernier, le pape Benoît XVI a créé deux nouveaux diocèses dans l’Etat de l’Arunachal Pradesh, région montagneuse au Nord-Est de l’Inde, où les missionnaires étaient interdits de présence jusqu’en 1990 (1). Selon un communiqué du Vatican, les deux nouveaux diocèses nouvellement érigés sont Itanagar pour la région ouest de l’Arunachal Pradesh, et Miao pour la région est.

Mgr John Thomas Kattrukudiyil, évêque de Diphu, dans l’Etat d’Assam, a été nommé évêque du nouveau diocèse d’Itanagar, dont le territoire a été détaché du diocèse de Tezpur. Mgr George Palliparampil, prêtre salésien qui travaille dans l’Arunachal Pradesh depuis plus de vingt ans, a été nommé évêque du nouveau diocèse de Miao, ancienne région du diocèse de Dibrugarh. Mgr Thomas Menamparampil, archevêque de Guwahati, dans l’Etat d’Assam, s’est félicité de ce « grand pas en avant », qui encourage le développement de l’Eglise et celui de la région.

L’Etat de l’Arunachal Pradesh compte un peu plus d’un million d’habitants appartenant majoritairement à des tribus aborigènes. Bien avant, sous l’empire britannique, l’accès à ces territoires était interdit à tous les missionnaires de toutes les confessions. Du fait du décret « sur la Liberté religieuse », signé en 1978 au nom de la protection des cultures tribales et des religions indigènes, toute conversion au christianisme dans l’Etat était de fait interdite. Ce texte stipulait en effet que les religions des tribus de l’Etat étaient le bouddhisme et le vaishnavisme (2). Pendant de nombreuses années, la présence de missionnaires chrétiens dans la région, contrairement aux groupes hindous, était par conséquent interdite.

Durant cette période, le gouvernement a été inflexible vis-à-vis des nouveaux convertis au christianisme : arrestations, incendies des tentes de fortune qui faisaient office d’églises. Pourtant les persécutions n’ont pas empêché l’augmentation du nombre des chrétiens dans la région : en 1981, ils représentaient 4,32 % de la population, en 1991 10,29 %, et en 2001 18,7 %. A partir des années 1990, des missionnaires chrétiens ont pu se rendre dans la région où ils ont essayé de contribuer au développement humain et social des tribus en ouvrant des écoles, notamment dans les villages reculés. De 1981 à 2001, le taux d’alphabétisation est passé de 20,9 % à 54,74 % de la population. Selon Mgr Thomas Menamparampil, la contribution des chrétiens dans l’amélioration du taux d’alphabétisation de la région est majeure.

(1) Au sujet de l’histoire de l’évangélisation en Arunachal Pradesh, on pourra lire avec intérêt l’ouvrage retraçant l’itinéraire de deux prêtres des Missions Etrangères de Paris, les PP. Nicolas Krick et Augustin Bourry, assassinés en 1854 par des autochtones de cette région la plus orientale du Nord-Est de l’Inde. Un siècle et demi plus tard, les fidèles de cette jeune Eglise se réclament du patronage spirituel des deux missionnaires français. Voir Les Porteurs d’espérance, La mission du Tibet-Sud (1848-1854) de Françoise Fauconnet-Buzelin, Paris, les éditions du Cerf, 1999, ainsi que Tibet, terre promise. Le journal de Nicolas Krick, missionnaire et explorateur (1851-1852), présentation par Juliette Buzelin, Paris, Eglises d’Asie – série Histoire, 2001. Voir aussi EDA 176 (document annexe), 301, 335, 367

(2) Secte hindoue qui rend un culte spécial au dieu Vishnou. Voir EDA 279

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ZENIT Staff

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