ROME, Vendredi 9 décembre 2005 (ZENIT.org) – La foi a besoin de l’Esprit Saint et de Marie, a affirmé le prédicateur de la Maison pontificale, le père Raniero Cantalamessa, OFMCap., qui a médité ce vendredi sur « la divinité du Christ dans l’Evangile de Jean », au cours de cette deuxième prédication de l’Avent prononcée en présence du pape et de la curie.
« Le Christ est l’objet spécifique et premier de la foi selon Jean. « Croire », sans autre spécification, signifie désormais croire au Christ », a déclaré le p. Cantalamessa.
La prédication de Jean se résume à ces quelques mots : « Jésus Christ Fils de Dieu, sauveur du monde », a-t-il expliqué.
Le prédicateur de la Maison pontificale a insisté sur l’importance d’écouter le « témoignage intérieur » que l’Esprit Saint nous donne sur Jésus, si l’on veut vraiment croire au Christ, ainsi que le « témoignage extérieur des apôtres ».
Le père Cantalamessa explique que la « profession de foi » est importante mais si celle-ci n’est pas accompagnée de la foi du cœur « ce premier moment qui se déroule dans les profondeurs cachées du cœur », la profession de foi est « vaine et vide ».
« C’est des racines du cœur que jaillit la foi », s’exclame saint Augustin (4) en paraphrasant le corde creditur de saint Paul, c’est avec le cœur que l’on croit », affirme le prédicateur capucin.
« Cette foi « du cœur » est le fruit d’une onction spéciale de l’Esprit. Lorsque l’on se trouve sous cette onction la foi devient une sorte de connaissance, de vision, d’illumination intérieure », poursuit-il.
Le père Cantalamessa cite ensuite un extrait du récit de la conversion fulgurante d’un ancien adepte du bouddhisme, de l’hindouisme et de la méditation transcendantale. « Oui, la grande vie existe et n’appartient pas à ce monde. Pour la première fois je découvrais ce que les chrétiens entendent par « grâce » », conclut le nouveau converti dans son témoignage.
« L’histoire secrète des âmes, commente le père Cantalamessa, loin des projecteurs des mass media, est remplie de ces rencontres avec le Christ qui changent la vie et il est dommage que les discussions sur le Christ, y compris entre théologiens, fassent complètement abstraction de ces rencontres. Celles-ci montrent que Jésus est vraiment « le même, hier, aujourd’hui et à jamais », capable de saisir les cœurs des hommes d’aujourd’hui avant autant de force que lorsqu’il « saisit » Jean et Paul ».
« Comment Jean est-il parvenu à une admiration aussi totale et une idée aussi absolue de la personne de Jésus ? s’interroge le prédicateur de la Maison pontificale. Comment expliquer qu’au fil des années, son amour pour lui, au lieu de s’affaiblir, n’a fait qu’augmenter ? »
« Je crois que cela est dû, au-delà de l’Esprit Saint, au fait qu’à ses côtés se tenait la Mère de Jésus, qu’il vivait avec elle, priait avec elle, parlait avec elle de Jésus. C’est impressionnant de penser que lorsqu’il conçut la phrase : « Et le Verbe s’est fait chair », l’évangéliste avait près de lui, sous le même toit, celle dans le sein duquel ce mystère s’était accompli », répond le père Cantalamessa.
« Jésus est né de la Vierge Marie, conçu du Saint Esprit. L’Esprit Saint et Marie, sont, à titres différents, les deux meilleurs alliés de notre effort pour nous approcher de Jésus, pour le faire naître, par la foi, dans notre vie, en ce Noël », a conclu le prédicateur capucin.