Le mois dernier, le patriarche de Bagdad des Chaldéens, Sa Béatitude Emmanuel III Delly a rencontré le président et le premier ministre irakiens pour exprimer l’opposition des évêques à certains passages clé de la Constitution, qui à leur avis « ouvrent toutes les portes » à la possibilité d’adopter des lois injustes pour les non musulmans.
Le 17 octobre, dans un entretien avec l’AED (Aide à l’Eglise en Détresse), Mgr Andreas Abouna, évêque auxiliaire du patriarche Delly, a précisé que les autorités irakiennes ont ignoré leurs craintes et que par conséquent, les évêques envisagent de demander l’intervention de Benoît XVI en leur nom.
« Il est probable que les évêques rencontrent le pape pour le prier de demander la démocratie pour l’Irak », a déclaré Mgr Abouna. Il a affirmé qu’une intervention du pape contribuerait à augmenter la pression après sa rencontre en août dernier avec le ministre des Affaires étrangères Hoshyar Zebari, au cours de laquelle il avait demandé que le projet de Constitution respecte les droits religieux.
Mgr Abouna a expliqué : « Nous cherchons la liberté ; le gouvernement doit nous écouter car sinon, le pays sera comme une dictature ».
L’évêque a affirmé que son opinion reflétait les préoccupations des fidèles, ajoutant que la peur avait empêché de nombreux chrétiens de participer au référendum et que ceux-ci se sentaient impuissants.
« Je continue à espérer que l’on amendera la Constitution, a-t-il poursuivi. Le document actuel n’est pas encore le texte définitif ».
Le problème réside, selon l’évêque, dans une contradiction fondamentale dans le texte de la Constitution : les articles 2.1 (b) et 2.2 défendent les droits de liberté et les droits religieux, mais l’article 2.1 (a) dit : « On ne peut approuver aucune loi qui soit en contradiction avec les lois de l’islam ».