Validité de l’Eucharistie, catholique et orthodoxe

Interventions de 9 délégués fraternels

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ROME, Jeudi 13 octobre 2005 (ZENIT.org) – Les neuf représentants du monde orthodoxe ont unanimement reconnu la validité de l’Eucharistie qui unit l’Eglise catholique et les Eglises orthodoxes.

Onze délégués fraternels sont intervenus au cours de la 14e congrégation générale, le 11 octobre après-midi (cf. ZF051012) avant la reprise des interventions de 4 évêques.

Le représentant du patriarcat de Constantinople, le métropolite de Pergame, Zizioulas Johannis, a souligné que l’Eglise ne peut rien offrir de meilleur au monde que l’Eucharistie. Il soulignait que tandis que de nombreuses choses séparent encore catholiques et orthodoxes, la théologie eucharistique en revanche les unit et peut les aider à surmonter mille ans de séparation.

La « diaconie spéciale » de l’évêque
Les représentants du patriarcat de Moscou et de celui de Roumanie disaient partager la préoccupation des catholiques pour une catéchèse « mystagogique » qui permette d’approfondir le sens de la divine liturgie et l’importance de la communion avant la communion.

Le représentant de l’Eglise de Grèce auprès de la Communauté européenne, l’archimandrite Sotiriadis Ignatios a souligné que la mise en valeur théologique de la divine liturgie était étroitement liée à « l’expérience de foi vécue » et avec la « foi » dans le mystère de l’Eglise et la « diaconie spéciale » de l’évêque.

Il expliquait : « Le sommet de la manifestation de l’unité dans le Corps du Christ est la participation des fidèles à la Sainte Eucharistie, que l’évêque célèbre comme service pour la gloire du Christ et pour sa manifestation indivisible et unique dans le monde comme Rédempteur. Ce service est une responsabilité pour chaque chrétien à contribuer, à la place qu’il occupe selon la bonté divine, afin qu’il soit accompli de la manière la plus complète possible ».

Il concluait : « Notre prière en ce moment est que nous arrivions tous à la compréhension de cette responsabilité avec la plénitude que donne la grâce de l’Esprit Saint. Que l’Esprit de Vérité inspire les travaux de cet important Synode, afin que la vie dans l’Église de chaque fidèle soit, par la grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ, une force constante (He 7, 16), sans détours dans la foi (2 Tm 1, 5), avec l’espérance qui ne déçoit point (Rm 5, 5 ) et parfaite dans l’amour (cf. Jn 4, 18) ».

« Le Sacrement des Sacrements »
Mgr Barnaba El Soryany, évêque général de l’Église Copte Orthodoxe en Italie, participant au synode en tant que représentant du patriarcat copte orthodoxe d’Alexandrie d’Égypte, soulignait que l’Eucharistie « est considérée par l’Église Copte Orthodoxe comme “le Sacrement des Sacrements” et, en tant que tel, il est donné également aux enfants le jour de leur Baptême comme nourriture de vie divine ».

« Les dommages causés par le monde contemporain, les horreurs auxquelles nous assistons au quotidien ne peuvent que nous pousser toujours davantage à rechercher dans la Communion du Christ une source de salut et l’espérance d’un monde meilleur (…). Chaque jour davantage, accablés par mille dangers et par des problèmes de différente nature, nous éprouvons le besoin de nous approcher de la Communion pour trouver en elle la nourriture et la force nouvelle qui nous permettent d’affronter avec sérénité les embûches de la vie de tous les jours », ajoutait l’évêque.

Il concluait en « espérant que ce Sacrement agisse comme moteur sur le chemin commun vers l’unité de tous les chrétiens ».

S. Exc. Mor Severius Malke Mourad, du patriarcat Syro-Orthodoxe, en Syrie, rappelait pour sa part la « Déclaration Commune de Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II, de vénérable mémoire, et de Sa Sainteté le Patriarche Ignatius Zakka I Iwas, signée en 1984, dans laquelle, au paragraphe 9, ils indiquèrent: “Nous autorisons (nos fidèles)… lorsqu’ils en ont besoin, de demander les sacrements de la Pénitence, de l’Eucharistie et de l’Onction des Malades aux prêtres légitimes de l’une ou l’autre de nos deux Églises soeurs ( l’Église Catholique Romaine et l’Église Syro-orthodoxe) ».

La liturgie eucharistique, véritable catéchèse
L’évêque arménien de Lyon, Norvan Zakarian, rappelait que « la liturgie eucharistique est pour le croyant une véritable catéchèse ».Il expliquait : « Cette longue prière chantée par le célébrant, les diacres, le chœur a lieu le dimanche et lors des grandes fêtes. Elle nourrit pleinement le fidèle ».

Il soulignait le lien avec la mission : « La cérémonie terminée, ce dernier est envoyé en mission car Jésus a versé son sang pour «la multitude». Il nous faut, alors, témoigner de tout ce que nous avons reçu: paix, amour, joie. Notre liturgie a subi très peu de modifications au cours des siècles et nous ne prenons aucune liberté par rapport au rite. Les textes, les gestes sont les mêmes dans toutes les églises d’Arménie et de la Diaspora. Les Arméniens disséminés partant se retrouvent avec joie pour célébrer l’Eucharistie en un rassemblement communautaire ».

L’évêque Nareg (Manoug) Alemezian, responsable œcuménique de la Grande Maison de Cilicie des Arméniens évoquait « l’expérience arménienne du martyria, portant dans l’obéissance la croix jusqu’au point extrême de la négation de soi (cf Mt 16, 24) afin d’obtenir, par grâce, la couronne du juste (cf. 2 Tm 2, 4. 7-8) et pour que soit manifestée la vie de Jésus dans notre corps (cf. 2Co 4, 6-11) ».

Il recommandait, en vue de l’unité « d’étudier l’ecclésiologie eucharistique, qui place l’unité de l’Église dans la célébration locale de la Sainte Eucharistie présidée par l’Évêque en communion avec ses frères dans l’épiscopat. A cet égard, le rôle distinctif de l’Évêque est souligné: c’est celui qui prend soin du troupeau que le Bon Pasteur lui a confié (cf. Jn 10, 11), s’occupant de lui avec amour, un amour qui trouve son expression la plus pleine dans le partage eucharistique de l’unique Pain (cf. 1Co 10, 17), en vue d’une communion spirituelle et universelle dans le corps mystique du Christ (cf. 1Co 12, 27) ».

Jeûne eucharistique
L’archevêque Abuna Samual, de l’Église Orthodoxe d’Éthiopie soulignait que dans la tradition de son Eglise, « Les célébrants, les concélébrants, les prêtres, les diacres et tous ceux qui communient doivent jeûner pendant au moins neuf heures avant de recevoir la Sainte Eucharistie et doivent demander pardon pour leurs fautes ».

Et il ajoutait que « tous ceux qui communient, hommes et femmes, tout comme les enfants, s’approchent de la Sainte Table vêtus d’habits blancs à la gloire de l’Eucharistie ». « Cette tradition, disait-il, rappelle les deux anges portant des vêtements blancs assis sur le lieu où avait été déposé le corps de Jésus (cf. Jn 20, 12). Tous les fidèles de l’Église Orthodoxe d’Éthiopie sont reconnaissants au Seigneur Jésus pour avoir donné à l’Église un sacrement aussi merveilleux ».

Pour S. G. John Hind, évêque de Chichester (Angleterre et Pays de Galles), qui transmettait les salutations de l’archevêque de Canterbury et sa demande « de prier pour les Anglicans en ce moment si difficile pour eux ».

L’évêque émérite de l’Église luthérienne de Norvège, S. Exc. Per Lonning, et représentant la Fédération luthérienne mondiale, interrogeait : « Si nous croyons vraiment que la présence du Christ Sauveur est liée au mystère de la Sainte Communion, comment pouvons-nous rester avec nos autels divisés et ne pas écouter la question dure que l’apôtre nous adresse: “Est-ce que le Christ a été divisé?”. »

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ZENIT Staff

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