ROME, Jeudi 13 octobre 2005 (ZENIT.org) – L’Eglise de Chine que l’on considère souvent comme divisée en deux communautés l’une « clandestine » l’autre « officielle » se veut au contraire unie au pape : la 15e congrégation générale du synode des évêques, du 12 octobre au matin, a mis en lumière cette réalité.
Cette assemblée a été également l’occasion de souligner la désaffection de nombreux catholiques par rapport à la messe dominicale et de proposer comme remède la « formation ». Elle a aussi été l’occasion d’aborder la question du célibat sacerdotal.
Une seule Eglise de Chine
Mgr Zen Ze-Kiun, évêque de Hong Kong, a été salué par des applaudissements lorsqu’il a expliqué devant l’assemblée synodale qu’après de longues années de séparation forcée, la grande majorité des évêques de l’Eglise soi-disant « officielle » de Chine continentale a été « légitimée » par le pape et que les évêques, reconnus par le gouvernement ou non, ont toujours voulu être « unis au Successeur de Pierre ». Les soi-disant « deux » Eglises n’en forment qu’une, a-t-il souligné.
Cette congrégation a été l’occasion de 18 interventions des évêques et de celle de 4 auditeurs.
Cependant les quatre évêques invités par Benoît XVI sont toujours attendus à Rome : leurs quatre fauteuils sont laissés libres dans la salle du synode. Mgr Zen Ze-Kiun regrette cette « occasion manquée » de normaliser les relations entre le Saint-Siège et la Chine.
L’antique tradition du célibat sacerdotal
En début de matinée, le cardinal australien George Pell, archevêque de Sidney – qui doit accueillir la prochaine Journée mondiale de la Jeunesse, en 2008, avait abordé la question du célibat sacerdotal, affirmant qu’il considérerait comme une « erreur » de renoncer à cette « antique tradition ». Il soulignait que cette mesure n’apporterait aucun remède au déclin des vocations sacerdotales enregistré en Océanie, surtout en Australie et en Nouvelle Zélande. Il a invité le synode à s’exprimer clairement sur le rôle des ministres spéciaux de l’Eucharistie pour bien marquer la différence avec la liturgie eucharistique présidée par le prêtre.
Les « abus » ou « omissions » en matière liturgique ont également été mentionnés dans différentes interventions.
L’intervention d’un évêque polonais, Mgr Kiernikowski était dans ce sens emblématique de différentes interventions de cette première partie de l’assemblée synodale. Il citait par exemple le rite de la fraction du pain, parfois accomplie de façon « superficielle ». Différents aspects de la liturgie eucharistique sont ainsi en quelque sorte « maltraités », soulignait l’évêque polonais. Il déplorait un manque de « préparation » de la part des fidèles qui assistent en spectateurs plus qu’en acteurs de la liturgie.
Marie, « Mère de l’Eucharistie »
Le préposé général des Passionistes, le P. Ottaviano D’Egidio, a pour sa part rappelé l’urgence de redonner vie aux communautés paroissiales et missionnaires grâce à des catéchèses simples et claires, sur le concept sacrificiel du mystère de l’Eucharistie. Il encourageait aussi les prêtres à améliorer leurs homélies par des cours d’éloquence sacrée. Il soulignait également le rôle de la Vierge Marie dans la liturgie eucharistique, et demandait que l’on puisse s’adresser à elle comme la « Mère de l’Eucharistie ».
Pour ce qui est de la formation des fidèles, l’archevêque ivoirien de Gagnoa, Mgr Jean-Pierre Kutwa, qui se réjouissait de la forte participation de ses fidèles à la messe, regrettait cependant qu’elle demeure souvent trop extérieure. Parmi les causes de cette situation, Mgr Kutwa identifiait le manque de connaissance de la Parole de Dieu, à laquelle il faudrait remédier par « l’apostolat biblique » dans les paroisses de façon à donner aux fidèles l’habitude d’une fréquentation régulière du texte sacré.
Le « baume » de l’adoration eucharistique
Pour le cardinal Attilio Nicora, président de l’Administration du patrimoine du Siège apostolique (APSA), il est regrettable de perdre l’habitude de faire célébrer des messes pour les vivants ou pour les morts. L’offrande au prêtre qui accompagne cette pratique a une « valeur authentiquement spirituelle », a souligné car elle sert à « soutenir l’Eglise, le clergé, et les missions », par un geste de privation personnelle. Il s’agit, soulignait le cardinal italien d’« une forme de participation eucharistique à retrouver et à défendre, en étant vigilant, contre d’éventuelles logiques contractuelles ou commerciales ».
Parmi les interventions des auditeurs, on remarquait celle de sœur Elvira Petrozzi, fondatrice de la communauté « Cenacolo » (« Cénacle »), qui vient au secours des jeunes drogués. Elle disait avoir découvert le « baume » que constitue pour eux l’adoration eucharistique, en particulier dans la nuit du samedi au dimanche : une nuit de prière pour soutenir la désintoxication (cf. ci-dessous).