ROME, Jeudi 15 septembre 2005 (ZENIT.org) – Le Mexique « doit transformer ses structures sociales afin de mieux les accorder avec la dignité de l’individu et ses droits fondamentaux », déclare Benoît XVI. Il invite à une « évangélisation permanente des baptisés ».
Benoît XVI a reçu jeudi matin à Castel Gandolfo le deuxième groupe d’évêques mexicains – de la région du Nord Est et du Centre – achevant leur visite ad limina. Le pape les a reçus tout au long de la semaine en audiences séparées.
La transformation des structures sociales
D’emblée, le pape soutenait que le Mexique a le devoir de « transformer ses structures sociales pour qu’elles soient plus en accord avec la dignité de la personne et ses droits fondamentaux ».
« Les catholiques, insistait le pape, sont appelés à collaborer à cette tâche, eux qui constituent la plus grande partie de sa population, en découvrant leur engagement de foi et le sentier unitaire de leur présence dans le monde ».
Le pape citait Gaudium et Spes: « La séparation entre la foi qu’ils professent et la vie quotidienne de beaucoup doit être considérée comme l’une des erreurs les plus graves de notre temps » (GS 43).
Les « péchés sociaux »
Le pape exprimait sa « grande préoccupation » devant la « détérioration », « dans certains milieux, « des formes de coexistence » et de la « gestion de la chose publique » et devant « l’augmentation » des « phénomènes de la corruption, de l’impunité, du trafic de drogue, et du crime organisé ».
« Tout cela conduit, disait le pape, à des formes de violence, d’indifférence et de mépris de la valeur inviolable de la vie ».
Le pape évoquait les « péchés sociaux » dénoncés par l’exhortation post-synodale de Jean-Paul II sur l’Eglise en Amérique (Ecclesia in America), et qui « manifestent une crise profonde due à la perte du sens de Dieu et à l’absence des principes moraux qui doivent régir la vie de tout homme ».
Mais Benoît XVI s’inquiétait aussi de la situation des plus pauvres: « Au Mexique aussi on vit fréquemment une situation de pauvreté. On constate chez de nombreux fidèles, sans nul doute, une foi en Dieu, un sentiment religieux accompagné d’expressions riches d’humanité, d’hospitalité, de fraternité et de solidarité ».
La pastorale des migrants, une priorité
Or, déplorait Benoît XVI, « ces valeurs sont mises en danger par la migration à l’étranger, où beaucoup travaillent dans des conditions précaires, sans défense et en affrontant des difficultés dans un contexte culturel différent de leur identité sociale et religieuse”.
« Là où les émigrés trouvent un bon accueil dans une communauté ecclésiale, qui les accompagne dans leur insertion dans la réalité nouvelle, ce phénomène est d’une certaine façon positif, et il favorise l’évangélisation des autres cultures ».
« La mobilité humaine, soulignait le pape, est une priorité pastorale dans les relations de coopération avec les Eglises d’Amérique du Nord ».
Des catholiques vivant loin de la foi
En outre, le pape faisait remarquer de « de nombreux baptisés, influencés par des propositions innombrables de pensées et de coutumes, sont indifférents aux valeurs de l’Evangile, et ils se voient même poussés à des comportements contraires à la vision chrétienne de la vie, ce qui rend difficile leur appartenance à une communauté ecclésiale. Tout en se confessant catholiques, ils vivent de fait éloignés de la foi, et abandonnent les pratiques religieuses et perdent progressivement leur identité de croyants ».
Cette situation constitue une « priorité pastorale », pour Benoît XVI, ainsi que « l’activité des sectes et des nouveaux groupes en Amérique ».
Il encourageait les évêques du Mexique à une « attention religieuse plus personnalisée, en consolidant les structures de communion et en proposant une religiosité populaire purifiée afin de rendre la foi de tous les catholiques plus vivante ».
Le pape indiquait aussi la nécessité de « l’évangélisation permanente des baptisés », par la « catéchèse », « l’enseignement de la religion et de la morale », « la connaissance de Jésus Christ », en particulier par le « témoignage », mais aussi la « contemplation » et la « prière ».
C’est pourquoi le pape invitait à une « révision des mentalités, des attitudes et des conduites » et à « l’élargissement des horizons ».
Le pape concluait en confiant les évêques et l’Eglise du Mexique à l’intercession de Notre Dame de Guadalupe.