En effet, Mgr Misael Vacca Ramirez, évêque de Yopal, a été enlevé dans la nuit du
24 juillet dernier par le Front José David Suarez de l’Armée de libération nationale de Colombie (Ejercito de Liberacion Nacional, ELN), seconde force de guérilla du pays, après les FARC, alors qu'il était en visite dans la communauté de Morcote.

L'Eglise locale est en contact avec les responsables de l’enlèvement en vue de la libération de l’évêque. Ils auraient l’intention de charger l’évêque d’un message.

Or, depuis un mois, le président colombien, M. Alvaro Uribe, a engagé un dialogue avec l'ELN par l'intermédiaire du gouvernement mexicain.

"Le Saint-Père a appris avec douleur et préoccupation la nouvelle de cet acte criminel, et en aucune façon justifiable, déclare le P. Ciro Benedettini, et il demande avec une fermeté paternelle la libération de l’évêque, sans délai. Il est extrêmement pénible et blâmable qu'un évêque parti annoncer l'Evangile de la paix et de l'espérance aux fidèles confiés à sa sollicitude, surtout aux plus pauvres, soit empêché de façon aussi inqualifiable d’exercer librement son ministère pastoral".

Mgr Ramirez a été enlevé vers 8 heures dimanche dernier, au moment où il se trouvait, en compagnie de deux autres prêtres, dans la mission pastorale à la frontière entre les régions de Casanare et Boyaca.

La nouvelle de son enlèvement a été diffusée quelques heures plus tard à Yopal, par les deux religieux relâchés par la guérilla.

Le secrétaire général de la conférence des évêques catholiques de Colombie, Mgr Fabian Marulanda, a manifesté la préoccupation de l’Eglise pour cet enlèvement, et il a demandé que la vie de l’évêque soit respectée.

Comme le suggère la note du Saint-Siège, il serait possible que Mgr Ramirez soit libéré rapidement, de façon à apporter un message de la guérilla au président Uribe.

"Si l’enlèvement est lié à la transmission de ce message, a déclaré Mgr Marulanda, nous demandons que la libération se fasse le plus rapidement possible".

Le nonce apostolique à Bogota, Mgr Beniamino Stella, a pour sa part indiqué qu’une fois connus les premiers détails sur l’enlèvement, les contacts ont été établis avec les ravisseurs pour résoudre le plus vite possible cette situation douloureuse.

Depuis 1984, plus de 50 représentants de l’Eglise ont perdu la vie en Colombie : prêtres, missionnaires, évêques, tandis que 57 églises et maisons paroissiales ont été détruites.

L’enlèvement de Mgr Isaias Duarte, archevêque de Cali, le 16 mars 2002, à l’issue d’une messe de mariage, s’était terminé tragiquement par la mort de l’évêque.

Mgr Jesus Emilio Jaramillo Monsalve, évêque d’Arauca, a été assassiné le 2 octobre 1989, par l’ELN.

L’Eglise catholique n’est pas seule à payer le prix de l’annonce de l’Evangile dans le pays : on estime que quelque 133 pasteurs évangéliques ont été tués au cours des dix dernières années.

Les fidèles laïcs aussi ont été la cible de violences : 117 personnes, dont de nombreux enfants, sont mortes lors d’une explosion dans une église, au cours des affrontements entre les FARC et les Autodéfenses unies de Colombie (AUC), en mai 2000.