CITE DU VATICAN, Jeudi 29 juillet 2004 (ZENIT.org) – « L’Église particulière est le lieu privilégié de la catéchèse comme annonce et témoignage inculturé du mystère du Christ », déclare le cardinal Castrillon Hoyos.
Le cardinal Dario Castrillon Hoyos, préfet de la congrégation pour le clergé introduisait en ces termes, le 25 juin, une vidéoconférence européenne sur la catéchèse. Les textes des différentes interventions sont maintenant disponibles en français sur le site de la congrégation (www.clerus.org). Les interventions ont eu lieu en liaison directe depuis dix nations du continent européen.
« En accord avec les appels réitérés et véhéments que le Saint-Père a adressés à tout le Peuple de Dieu afin que soit revitalisée dans l’Église, par les paroles et par l’exemple, une catéchèse large et profonde enracinée dans le Christ, nous nous sentons, nous aussi, convoqués et stimulés à « continuer, sous l’impulsion de l’Esprit Consolateur, l’œuvre même du Christ, venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité, pour sauver non pour condamner, pour servir non pour être servi » (Const. past. Gaudium et spes, n. 3) », déclarait le cardinal Hoyos.
Il insistait ainsi sur la dimension européenne de la question : « En parlant du Vieux Continent, Jean-Paul II a écrit dans son Exhortation apostolique post-synodale Ecclesia in Europa du 28 juin 2003 : « Il faut que les communautés chrétiennes s’activent pour proposer une catéchèse adaptée aux différents itinéraires spirituels des fidèles, selon la diversité de leur âge et de leurs conditions de vie, prévoyant également des formes appropriées d’accompagnement spirituel et de redécouverte de leur Baptême. Dans ce programme, la référence fondamentale sera évidemment le Catéchisme de l’Église catholique » (n. 51). En ce sens, dans le sillage fécond tracé par le Magistère pérenne de l’Église, et en particulier par les Documents du Concile Vatican II, la Congrégation pour le Clergé entend fournir aujourd’hui une occasion particulière pour approfondir la réflexion théologique sur l’Église particulière, signe efficace de l’annonce et du témoignage de l’Évangile sur le territoire ».
Sur le chemin catéchétique qui mène chaque fidèle du Diocèse à une rencontre personnelle avec le Christ
Le cardinal Hoyos soulignait en outre que « la catéchèse n’est pas seulement une activité parmi les nombreuses voies suivies par le Diocèse en vue de l’évangélisation ; c’est une » oeuvre de justice » évidente et fondamentale ». Et ce citer le concile : « Comme le déclare le Concile Vatican II dans Lumen Gentium : » Tous les fidèles ont le droit de recevoir en abondance des pasteurs les biens spirituels de l’Église, surtout le réconfort que procurent la Parole de Dieu et les sacrements » (LG n. 37) ».
Il rappelait aussi l’invitation de Jean-Paul II dans « Pastores gregis » : Les évêques ont le devoir d’ « entretenir une authentique passion pour la catéchèse » (n. 29).
« Si les Évêques et les prêtres délaissaient ou minimisaient cette » oeuvre de justice « , ils ne négligeraient pas seulement une activité pastorale, mais manqueraient à un devoir précis – qui découle du sacrement reçu – auquel correspond un droit tout aussi précis, qui demande à ne pas être lésé. Je formule le souhait que résonne toujours dans le cœur et dans l’esprit de chaque prêtre la prière du Macédonien que Paul entendit dans sa vision : » Viens à notre secours ! » (Ac 16,10)”, expliquait le cardinal Hoyos.
« Le défi de la catéchèse ne saurait être affronté de façon adéquate, continuait le cardinal, sans faire appel à la tâche prophétique propre à tous les baptisés, appelés à témoigner la Vérité, depuis les nouveaux aréopages du continent européen, dans le monde de la politique et de l’économie, dans le monde de l’art, dans chacune de ses expressions multiformes et nobles, dans le monde de la communication et de la recherche scientifique, dans le monde de l’informatique, avec tous les moyens honnêtes et appropriés qui y sont disponibles, pour combler le fossé entre Évangile et culture qui nuit gravement à la société civile et à l’Église ».
Enfin, le cardinal insiste sur le rôle de la famille : « La catéchèse paroissiale fait de la famille le lieu essentiel de son action formatrice, en promouvant différentes formes et modalités de catéchèse : l’initiation chrétienne par la réception des sacrements pour les enfants, la préparation des fiancés au mariage et celle des jeunes époux à l’attente et à l’éducation de leurs enfants, une formation doctrinale plus profonde en faveur des personnes âgées, l’accueil dans la foi de la souffrance et de la maladie pour les malades ; en somme, une catéchèse permanente, qui ne se limite pas à la formation des enfants, mais accompagne le cheminement chrétien jusqu’à sa pleine maturité, en indiquant à chacun la vocation universelle à la sainteté ».
Dans son intervention conclusive, le cardinal Hoyos faisait encore remarquer : « Nous avons pu constater à quel point la culture laïciste, qui fait toujours plus silence sur Dieu, a besoin de la voix du Christ qui est la voix de ses disciples, et d’abord celle des prêtres ordonnés. Dans ce milieu agnostique d’indifférence religieuse, Dieu est présent, même s’il est rejeté ou passé sous silence, et le désir de Dieu se fait chaque jour plus vif dans le cœur de l’homme qui connaît le vide existentiel et spirituel, le manque d’un sens pour sa vie qui, envahie par les idoles, est étouffée par la fausseté sur Dieu et sur l’homme ».
Il soulignait : « À l’ouverture de cette première vidéo-conférence théologique européenne sur la catéchèse, nous avons rappelé que l’Évangile doit être annoncé comme une « nouvelle », la « Bonne Nouvelle », entièrement centrée sur la personne du Christ, Fils de Dieu et Rédempteur de l’homme. Le catéchiste est la voix qui renvoie à la Parole vivante, l’ami qui guide tous les hommes vers la rencontre avec le Verbe incarné ».
Le cardinal Hoyos concluait sur l’importance de l’eucharistie dans la catéchèse et la vie des fidèles : » Pour être fidèle à sa mission véritable et authentique, la catéchèse doit donc être enracinée dans l’Eucharistie : les Églises particulières seront toujours des communautés d’annonce si elles sont avant tout des communautés eucharistiques. Les prêtres sont appelés à indiquer continuellement aux hommes la Croix du Christ au moyen de la célébration Eucharistique quotidienne, renouvellement non sanglant du Sacrifice salvifique du Christ, en témoignant que la Croix n’est pas une simple décoration ou un objet d’ameublement, ni un simple symbole, mais l’arbre de la vraie Vie sous les branches duquel s’épanouit la culture de la vie, dont la catéchèse authentique de l’Église est imprégnée et se nourrit ».