Non aux mines, mais non également aux "bombes à sous-munitions"

« Nouvel avatar de la barbarie militaire »

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CITE DU VATICAN, Mercredi 28 juillet 2004 (ZENIT.org) – Avoir dit « non » aux mines terrestres anti-personnel en suffit plus, il faut aussi dire « non » aux « bombes à sous-munitions », « nouvel avatar de la barbarie militaire », indique Pierre Gueydier dans cette réflexion publiée aujourd’hui par le portail jeunes de la conférence des évêques de France (www.inXL6.org).

Alors qu’un traité international interdit l’utilisation des mines antipersonnel, certains gouvernements semblent avoir trouvé la parade avec l’utilisation massive d’une arme défaillante : les bombes à sous-munitions ou ASM. Comment ?

Abondamment utilisées lors des derniers conflits au Kosovo, en Afghanistan, en Irak…, les ASM sont des bombes constituées de dizaines voire de centaines de bombelettes qui elles se propagent sur un large périmètre pour créer un tapis d’explosions dévastateur. Mais leur incroyable taux de défaillance – établi entre 5 et 30 %, nettement supérieur à ce qui est habituellement admis – aboutit aujourd’hui à une dissémination d’engins explosifs résiduels prêts à se déclencher au moindre contact. Les combats terminés, ce sont trop souvent les civils, et surtout les enfants, qui jouent involontairement le rôle de « démineurs ».

Ce nouvel avatar de la barbarie militaire doit cesser. Nous devons faire interdire ces armes de lâches.

Comme pour l’interdiction des mines antipersonnel, tous ensemble nous avons le pouvoir d’agir, de bousculer l’action diplomatique et de faire interdire les bombes à sous-munitions !

Des mines anti-personnelles qui ne disent pas leur nom

Les bombes à sous-munitions sont une catégorie de munitions destinée à « arroser » un large périmètre. Leur principe est simple : un gros conteneur, sorte de « bombe-mère », est rempli de bombelettes (les sous-munitions). Le conteneur s’ouvre et disperse les sous-munitions au dessus d’une zone, créant ainsi un tapis d’explosions pouvant couvrir plusieurs hectares !

Un taux d’échec insupportable

Le principal problème des sous-munitions est leur taux d’échec particulièrement important. De 5 à 30% des sous-munitions n’explosent pas lors de l’impact et restent non explosées, prêtes à mutiler et transformer en victime innocente la première personne qui s’en approche.

Les causes de non-explosion des ASM sont étonnamment multiples :
– la complexité du mécanisme d’allumage
– les défauts de production et d’assemblage (une mauvaise éjection du conteneur entraînant immanquablement une défaillance de la sous-munition)
– la rentabilité économique de leur fabrication (produire un maximum pour un prix minimum)
– l’érosion naturelle des composants pendant le stockage
– les conditions climatiques et environnementales sur le terrain des opérations (un sol trop mou, des branches d’arbres, un vent violent, une température extrême…)
– le non-respect des critères d’utilisation (altitude ou vitesse de largage)

Défaillance acceptée ou volonté délibérée ?

Si toutes ces causes expliquent les nombreux échecs, elles ne répondent pas à la question principale : pourquoi utilise-t-on une arme aussi fragile et défaillante ? Quel Général accepterait qu’un tiers de ses chars soit hors d’usage ? Quel Amiral lancerait une offensive avec un tiers de ses navires en panne ? Aucun.

Et que penser des particularités physiques de certaines munitions, telle la couleur, qui les font étrangement ressembler aux colis de survie largués eux aussi par avion. Comment un enfant à la recherche de nourriture peut-il faire la différence entre une sous-munition jaune non explosée et une ration de survie également jaune et de forme similaire… ?

Trop défaillantes, trop faciles à confondre… On peut naturellement se demander si l’emploi des telles armes ne cache pas une volonté délibérée de « miner » les terrains d’opérations ; un moyen efficace et surtout légal puisque aujourd’hui, grâce à la large mobilisation internationale, les mines antipersonnel sont interdites dans une majorité de pays.

Des ravages qui durent au-delà des conflits

Ces armes sont en principe dirigées contre les forces militaires adverses. Mais en Irak par exemple, l’armée s’est souvent positionnée dans des zones d’habitation, et s’est servie des populations comme d’un bouclier humain. Des sous-munitions ont malgré tout été utilisées et, une fois les militaires partis, les sous-munitions non-explosées, elles, sont toujours là, au milieu des civils.

Contre ces armes de lâches, nous devons tous réagir. En pesant de tout notre poids sur les gouvernements, nous pouvons faire interdire les bombes à sous-munitions.

Pierre Gueydier

© inXL6.org

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ZENIT Staff

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