Liturgie des Vêpres: Le soleil ne doit se coucher sur la colère de personne

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La structure des Vêpres

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CITE DU VATICAN, Mercredi 5 novembre 2003 (ZENIT.org) – Au cours de l’Audience générale du 15 octobre, Jean-Paul II a donné cette introduction à la Liturgie des Vêpres, qui feront maintenant l’objet des catéchèses liturgiques du mercredi, le pape ayant fini le cycle de catéchèse sur la liturgie des laudes. Lecture: Lc 1, 46-47.51.53-55

1. Grâce à de nombreux témoignages, nous savons que, à partir du IV siècle, les Laudes et les Vêpres sont désormais une institution stable dans toutes les grandes Eglises orientales et occidentales. Voilà, par exemple, le témoignage de saint Ambroise: « De même que chaque jour, en allant à l’église ou en nous appliquant à la prière chez nous, nous commençons par Dieu et nous finissons en Lui, de même le jour entier de notre vie ici-bas et le cours de chaque journée doit toujours commencer par Lui et finir en Lui » (De Abraham, II, 5, 22).

Alors que les Laudes se trouvent au début du jour, les Vêpres trouvent leur place vers le coucher du soleil, à l’heure où, dans le temple de Jérusalem, l’holocauste était offert avec l’encens. A cette heure, Jésus, après sa mort sur la Croix, reposait dans le sépulcre, s’étant offert lui-même au Père pour le salut du monde.

Les diverses Eglises, en suivant leurs traditions respectives, ont organisé l’Office divin selon leur propre rituel. Nous prenons ici en considération le rite romain.

2. La prière est ouverte par l’invocation Deus in adiutorium, deuxième verset du Psaume 69, que saint Benoît prescrit pour chaque Heure. Le verset rappelle que ce n’est que de Dieu que peut nous venir la grâce de le louer dignement. Il y a ensuite le « Gloire au Père », car la glorification de la Trinité exprime l’orientation essentielle de la prière chrétienne. Enfin, à l’exception de la période du Carême, on ajoute l’Alléluia, une expression hébraïque qui signifie « Louez le Seigneur », et qui est devenue, pour les chrétiens, une joyeuse manifestation de confiance dans la protection que Dieu réserve à son peuple.

Le chant de l’Hymne fait retentir les motifs de la louange de l’Eglise en prière, évoquant avec un souffle poétique les mystères accomplis pour le salut de l’homme à l’heure des vêpres, en particulier le sacrifice accompli par le Christ sur la Croix.

3. La psalmodie des Vêpres se compose de deux Psaumes, adaptés à cette heure, et d’un cantique tiré du Nouveau Testament. La typologie des Psaumes destinés aux Vêpres présente diverses nuances. Il y a les Psaumes lucernaires, dans lesquels la mention du soir, de la lampe ou de la lumière est explicite; des Psaumes qui manifestent la confiance en Dieu, solide refuge dans la précarité de la vie humaine; des Psaumes d’action de grâce et de louange; des Psaumes qui font apparaître le sens eschatologique évoqué par la fin du jour, et d’autres à caractère sapientiel ou possédant un ton pénitentiel. Nous trouvons, en outre, des Psaumes du Hallel, avec une référence à la Dernière Cène de Jésus avec ses disciples. Dans l’Eglise latine ont été transmis des éléments qui favorisent la compréhension des Psaumes et leur interprétation chrétienne, tels que les titres, les prières sous forme de psaumes et surtout les antiennes (cf. Principes et normes pour la Liturgie des Heures, 110-120).

Une place importante est occupée par la lecture brève, qui dans les Vêpres est tirée du Nouveau Testament. Elle a pour but de proposer avec force et de façon incisive quelques sentences bibliques et de les imprimer dans les coeurs afin qu’elles soient traduites dans la vie (cf. ibid., nn. 45, 156, 172). Afin de faciliter l’intériorisation de ce qui est écouté, la lecture est suivie par un silence approprié et par un répons, qui a pour fonction de « répondre », avec le chant de quelques versets, au message de la lecture, en favorisant l’accueil cordial de la part des participants à la prière.

4. C’est avec un grand respect, après le signe de la croix, qu’est entonné le Cantique évangélique de la bienheureuse Vierge Marie (cf. Lc 1, 46-55). Déjà attesté par la Règle de saint Benoît (chap. 12 et 17), l’usage de chanter le Bénédictus lors des Laudes et le Magnificat lors des Vêpres « est justifié par la tradition séculaire et populaire de l’Eglise romaine » (Principes et normes pour la Liturgie des Heures, n. 50). En effet, ces cantiques sont exemplaires pour exprimer le sens de la louange et de l’action de grâce à Dieu pour le don de la Rédemption.

Dans la célébration communautaire de l’Office divin, le geste d’encenser l’autel, le prêtre et le peuple, alors que l’on exécute les Cantiques évangéliques, peut suggérer – à la lumière de la tradition juive d’offrir l’encens le matin et le soir sur l’autel des parfums – le caractère oblatif du « sacrifice de louange » exprimé dans la Liturgie des Heures. En nous rassemblant autour du Christ dans la prière, nous pouvons vivre personnellement ce qui est dit dans la Lettre aux Hébreux: « Par lui, offrons à Dieu un sacrifice de louange en tout temps, c’est-à-dire le fruit de lèvres qui confessent son nom » (13, 15; cf. Ps 49, 14.23; Os 14, 3).

5. Après le Cantique, les intercessions adressées au Père ou parfois au Christ, expriment la voix suppliante de l’Eglise, qui se souvient de la sollicitude divine pour l’humanité, oeuvre de ses mains. Le caractère des intercessions vespérales est, en effet, celui de demander l’aide divine pour chaque catégorie de personne, pour la communauté chrétienne et pour la société civile. Puis on termine par le souvenir des fidèles défunts.

La liturgie des Vêpres trouve son couronnement dans la prière de Jésus, le Notre Père, synthèse de toute louange et de toute supplique des fils de Dieu régénérés par l’eau et par l’Esprit. En conclusion de la journée, la tradition chrétienne a mis en relation le pardon imploré de Dieu dans le Notre Père et la réconciliation fraternelle des hommes entre eux: le soleil ne doit se coucher sur la colère de personne (cf. Ep 4, 26).

La prière vespérale est conclue par une oraison qui, en harmonie avec le Christ crucifié, exprime la remise de notre existence entre les mains du Père, conscients que sa bénédiction ne viendra jamais à manquer.

Parmi les pèlerins qui assistaient à l’Audience générale du 15 octobre 2003, se trouvaient les groupes suivants, auxquels le Saint-Père s’est adressé en français:

De France: Association sacerdotale « Lumen Gentium », conduite par Mgr Georges Lagrange; groupes de pèlerins des diocèses de Paris, Chalons; paroisse Saint-Ferdinand, des Ternes; groupe Notre-Dame de Salut; pèlerins des Annales d’Issoudun; groupe de l’Ile de La Réunion.

De Suisse: Groupe de pèlerins du diocèse de Lausanne; Servants de Messe de Sainte-Thérèse, de Fribourg.

(©L’Osservatore Romano – 28 Octobre 2003)

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ZENIT Staff

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