L’évêque du IIIe millénaire selon Jean-Paul II

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« Appelés à annoncer l’Evangile et à être les témoins de l’espérance »

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CITE DU VATICAN, Jeudi 18 septembre 2003 (ZENIT.org) – « Nous, pasteurs, nous sommes appelés à annoncer l’Evangile et à être les témoins de l’espérance », déclare Jean-Paul II aux nouveaux évêques.

C’est en quelque sorte le portrait robot de l’évêque du IIIe millénaire que Jean-Paul II a brossé en s’adressant ce matin en annonçant la publication de son Exhortation apostolique pour le 16 octobre.
En fin de matinée, le pape a en effet reçu en audience à Castelgandolfo les évêques récemment nommés venus à Rome pour un séminaire de formation organisé par la congrégation romaine pour les évêques, en présence entre autres de Mgr Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, primat des Gaules.
On peut considérer que le pape expose dans son discours aux nouveaux évêques les prémices des orientations pastorales contenues dans le document annoncé ou plutôt, selon son expression, de la « mentalité pastorale » qui doit caractériser l’évêque, faite de « confiance en Dieu et dans les hommes » et d’« audace apostolique ». C’est pourquoi nous en proposons ci-dessous une traduction – rapide, de travail -, de l’original en italien.

« Très chers confrères dans l’épiscopat !
1. C’est avec joie que je salue chacun de vous, jeunes évêques, venus de différents pays pour le congrès traditionnel d’étude promu par la congrégation pour les évêques., Je vous remercie de tout cœur de votre visite et j’exprime ma gratitude au cardinal Giovanni Battista Re, qui s’est fait l’interprète de vos sentiments.

Au début de votre ministère épiscopal, vous avez voulu accomplir un pèlerinage au tombeau de l’apôtre Pierre, pour renouveler votre profession de foi et consolider la communion avec le Successeur de Pierre.

Dans un climat de fraternité et de prière, vous avez aussi voulu réfléchir sur les défis qui attendent aujourd’hui les pasteurs de l’Eglise, afin de réaliser une annonce de l’Evangile du Christ plus efficace auprès des hommes de notre temps.

De mon côté, je désire vous assurer de ma proximité et de mes encouragement à continuer avec générosité et grandeur d’âme votre mission spécifique de pasteurs.
2. Chers Frères, vous êtes bien conscients que le ministre de l’évêque est de première importance pour le vie de l’Eglise.
L’Eglise en effet, selon l’expression de saint Paul, a été édifiée sur le fondement des apôtres (cf. Eph. 2,20). Et les évêques sont par volonté divine les successeurs des apôtres entant que pasteur de l’Eglise si bien que : « Qui les écoute écoute le Christ, qui les méprise méprise le Christ et Celui qui a envoyé le Christ » (Lumen gentium, 20).

La mission pastorale qui vous a été confiée est exaltante, mais elle est encore aujourd’hui particulièrement ardue et fatigante. En effet, notre époque, avec les problèmes qui lui sont propres, est caractérisé& par des égarements et des incertitudes. Beaucoup , y compris parmi les chrétiens, semblent désorientés et sans espérance. Dans ce contexte, nous, pasteurs, nous sommes appelés à annoncer l’Evangile et à être les témoins de l’espérance, le regard tourné vers la Croix, vers le mystère du triomphe et de la fécondité du Christ crucifié. Lui, le Vivant, nous accompagne sur les routes de l’histoire, avec la force de son Esprit. Cette certitude éclairante doit inspirer profondément notre mentalité pastorale, en fortifiant notre confiance en Dieu et dans les hommes et en augmentant notre audace apostolique.

Le ministère épiscopal, à la lumière de l’espérance théologale, a été le thème de la dernière assemblée ordinaire du synode des évêques. Après avoir réfléchi et prié sur les conclusions du synode, j’ai préparé la traditionnelle Exhortation apostolique post-synodale, que je remettrait à l’Eglise le 16 octobre prochain, à l’occasion significative du 25e anniversaire de mon pontificat.

3. Le souvenir de votre ordination épiscopale est encore frais en vous. Ce jour-là, par le geste sacramentel de l’imposition des mains et l’invocation du saint-Esprit, vous a été conférée la plénitude du sacerdoce ministériel. La vie de l’évêque est un don de soi au Christ et à l’Eglise. Notre ministère nous appelle à mener une vie sainte. Soyez l’image vivante et visible du Bon Pasteur. Veillez sur votre troupeau « comme ceux qui servent ». Aimez l’Eglise plus que vous-mêmes. Vivez en elle et pour elle, en vous consumant dans le ministère pastoral.

Notre ministère doit toujours être un débordement de notre vie intérieure. Certes, il devra aussi être fait d’activité intense et efficace, mais une activité qui soit expression de la charité pastorale. Et la source de la charité pastorale, c’est la contemplation du visage du Christ Bon Pasteur. Soyez des hommes de prière ! Par votre exemple, vous montrerez le primat de la vie spirituelle, c’est à dire le primat de la grâce qui est l’âme de tout apostolat. Chaque évêque doit pouvoir dire avec saint Paul : « Pour moi vivre c’est le Christ » (Ph 1,21).

4. Je voudrais aussi vous exhorter à prendre soin de vos premiers collaborateurs, les prêtres. Que les évêques, demande le Concile, traient les prêtres avec un amour spécial ; qu’ils soient soucieux de leur situation spirituelle, intellectuelle et matérielle (cf. Christus Dominus, 28). C’est certainement une bénédiction pour un diocèse lorsque chaque membre de son presbyterium peut se réjouir d’avoir trouvé en l’évêque son meilleur ami et un père.

Au début du troisième millénaire, on ressent plus que jamais l’urgence d’une pastorale des vocations adéquate.

Les vocations au sacerdoce et à la vie consacrée sont un don de Dieu qu’il faut demander avec insistance dans la prière (cf. Mt 9,38). Mais elles sont aussi le fruit de familles fortes et saines, et de communautés ecclésiales où la figure du prêtre est bien considérée et mise en valeur. Le choix des éducateurs dans les séminaires doit être fait avec le plus grand soin, parce que seul le témoignage personnel d’une vie généreuse et joyeuse est capable d’entraîner les âmes des jeunes d’aujourd’hui. C’est dans de tels contextes que les jeunes pourront écouter et suivre la voix du Maître qui les invite à le suivre (cf. Mt 19,21), et les conduit à un don généreux d’eux-mêmes au service de leurs frères.

5. Chers confrères, en rentrant dans vos diocèses après ces jours d’étude et de communion intense, que l’assurance que le pape partage vos joies, vos difficultés et vos espérance vous soit un réconfort.

Je confie à Marie, Mère de l’Eglise, les propos qui ont mûri au cours de ces journées, afin qu’elle rende fécond chacun de vos efforts pastoraux.

Sur chacun de vous l’invoque de tout cœur une bénédiction spéciale du Seigneur, et je l’étends volontiers aux communautés qui sont confiés à votre soin pastoral ».

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ZENIT Staff

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