Banská Bystrica : « La famille, temple de l'amour et de la vie »

Message aux évêques

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CITE DU VATICAN, Jeudi 18 septembre 2003 (ZENIT.org) – Voici le message du pape Jean-Paul II aux Evêques de Slovaquie lors de la rencontre au Séminaire, un message où Jean-Paul II rappelle l’importance de la pastorale familiale, des jeunes et donne un message social fort à un pays qui compte 19 % de chômeurs.

A l’issue de la Messe célébrée à Banská Bystrica le 12 septembre 2003, le Saint-Père a rencontré les Evêques de la Conférence épiscopale slovaque au grand séminaire diocésain de la ville. A cette occasion, il leur a remis le Message suivant:

Aux vénérés Pasteurs de l’Eglise qui est en Slovaquie

1. C’est avec une joie profonde que que je me trouve aujourd’hui parmi vous, chers frères dans l’épiscopat, pour un moment de partage fraternel, qui nous reconduit par la pensée aux Apôtres réunis autour de Jésus pour effectuer une pause salutaire entre les difficultés de la prédication et de l’apostolat (cf. Mc 6, 30-32).

« Ecce quam bonum et quam iucundum habitare fratres in unum! » (Ps 133, 1). Je vous salue tous et je vous embrasse dans le Seigneur. Je vous renouvelle l’appréciation et la gratitude de l’Eglise pour le zèle dont vous faites preuve en paissant les fidèles qui vous sont confiés (cf. 1 P 5, 2-3).
Je m’unis cordialement à votre action de grâce au Seigneur, à l’occasion du X anniversaire de la constitution de votre Conférence épiscopale.

2. L’Eglise de Dieu qui est en Slovaquie, sortie de la période sombre de la persécution et du silence, au cours de laquelle elle offrit une preuve lumineuse de fidélité à l’Evangile, a pu ces dernières années reprendre ses activités, en se dotant également des structures nécessaires au libre exercice de sa mission.

Je me souviens avec plaisir, entre autres, de l’Accord général de base souscrit avec la République slovaque en 2000, le travail des Commissions mixtes pour préparer les autres Accords partiels, l’érection de l’Ordinariat militaire, l’ouverture de l’Université catholique à Ruzomberok et le développement des transmissions de Radio Lumen.

3. A côté de ces réalisations, vous vous engagez plus généralement en vue de la reprise de la vie chrétienne à divers niveaux. Les résultats enregistrés sont réconfortants. De nombreuses personnes ont retrouvé le courage évangélique de déclarer ouvertement leur foi catholique, comme cela apparaît dans le recensement de 2001. Le travail apostolique – accompli avec zèle sous votre direction par tant de prêtres, de religieux, de religieuses et de laïcs engagés – porte ses fruits. Loué soit le nom du Seigneur!

Je vous exhorte à poursuivre avec courage sur la voie entreprise: que la formation humaine et spirituelle, unie à une préparation culturelle adaptée, fasse l’objet d’un engagement particulier dans les Séminaires et dans les Maisons religieuses, pour donner à l’Eglise et au monde des prêtres et des personnes consacrées qui sachent être d’humbles et ardents apôtres de l’Evangile. A travers la prière au « Maître des moissons », à travers la sensibilisation des consciences, à travers une sage action pastorale, il est urgent de promouvoir une nouvelle floraison de vocations sacerdotales et religieuses. C’est de cela, en effet, que dépend l’avenir de l’Eglise en Slovaquie.

Comptez en outre avec confiance et espérance, vénérés frères, sur la collaboration de laïcs engagés dans l’animation chrétienne des réalités temporelles. Suivez avec soin la famille, temple de l’amour et de la vie, en proclamant et en défendant l’unité et l’indissolubilité du mariage.

Tournez-vous avec amour vers les jeunes, qui représentent le présent et l’avenir de l’Eglise et de la société. Cultivez un dialogue ouvert avec le monde de la culture, soutenus par la conviction que « foi et raison s’aident mutuellement, exerçant l’une à l’égard de l’autre une fonction de crible purificateur ou bien de stimulant pour avancer dans la recherche et l’approfondissement » (Lettre encyc. Fides et ratio, n. 100).

4. Prenez soin des plus faibles et des pauvres, dans lesquels le Christ demande à être reconnu (cf. Mt 25, 40). Soyez proches, avec une sollicitude pastorale, des chômeurs, en partageant leur situation difficile et en encourageant toutes les forces sociales à faire leur possible pour créer de nouveaux emplois dans lesquels en particulier les jeunes puissent trouver des débouchés adaptés à leurs capacités, souvent perfectionnées par des années de préparation théorique et pratique.

Vous savez combien la promotion humaine bénéficie également à l’évangélisation, qui demeure toujours l’engagement primordial de l’Eglise. A ce propos, j’ai plaisir à constater que la célébration des Synodes diocésains, déjà programmés dans les diocèses de Banská Bystrica et de Kosice, sera un instrument utile pour renouveler et accroître l’action pastorale et l’annonce de la Bonne Nouvelle aux hommes et aux femmes de notre époque.

5. Vénérés frères, le Pape sait que le ministère épiscopal comporte des épines et des croix, qui demeurent souvent cachées dans le secret du coeur. Mais il sait également, comme vous le savez d’ailleurs vous-même, que dans le dessein mystérieux de la Providence, ces souffrances représentent la garantie de la fécondité d’un apostolat qui produira, avec l’aide de Dieu, des fruits abondants.

Ne vous découragez pas et ne vous laissez pas accabler par les difficultés et par la fatigue. Comptez toujours sur le soutien de la grâce du Seigneur, qui accomplit des merveilles également à travers notre faiblesse (cf. 2 Co 12, 9).

Pour couronner notre rencontre, chers frères, j’ai plaisir à relire avec vous ce qu’affirme dans sa conclusion le Directoire pour le Ministère pastoral des Evêques: « Précisément en tant que centre unificateur et dynamique du diocèse, l’Evêque est constitué, avant tout autre, comme serviteur de Dieu et de son peuple saint. Toute son autorité, toutes ses fonctions, – dès lors qu’elles se conçoivent et s’exercent conformément à l’Evangile -, sont un service excellent et continu, car elles exigent de sa part la charité parfaite, qui le rende prêt à donner sa vie également pour ses frères. Pour l’Evêque en particulier, commander signifie être utile, présider signifie servir, gouverner signifie aimer; l’honneur devient devoir ».

Que la Vierge Marie, que vous vénérez dans ce pays sous le nom de Mère des Douleurs du Seigneur, vous protège tous dans son coeur maternel et obtienne pour vous une abondance de grâces divines.

A vous et à vos communautés, je donne mon affectueuse Bénédiction.
Banská Bystrica, le 12 septembre 2003

Joannes Paulus pp.II

(©L’Osservatore Romano – 16 septembre 2003

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ZENIT Staff

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