Le P. Sergio Pagano, préfet des Archives secrètes du Vatican a rappelé dans différents media hier que cette ouverture anticipée vient d’une « décision souveraine » de Jean-Paul II, même si « techniquement », le P. Pagano remarque que la préparation n’est pas complète.
Le pape a voulu cette ouverture, précise-t-il, devant « l’intérêt suscité par cette époque de la fin de la première guerre mondiale et du prélude de la seconde guerre mondiale, mais surtout par la figure de Pacelli, et les relations entre le Saint-Siège et le national socialisme ».
Cela changera-t-il quelque chose à ce que les historiens savent déjà? Le P. Pagano préfère laisser aux historiens s’exprimer eux-mêmes à ce sujet sur pièces. Mais il ajoute: « D’après ce que j’ai pu constater sommairement en préparant cette ouverture et d’après le travail de mes collègue sur les inventaires que nous avons dû rédiger des fonds de la Nonciature de Munich, de Berlin et naturellement, de la IIe section des archives du Vatican, je ne crois pas que l’on puisse trouver des révélations éclatantes en mesure de renverser les acquisitions historiographiques que nous avons déjà. Je dirais plutôt que de nombreux documents apporteront des confirmations et une meilleure connaissance de situations historiques déjà connues dans leurs grandes lignes. Naturellement, personne d’entre nous ne peut savoir ce qui est renfermé dans le détail par ces centaines d’enveloppes: ils y en a en effet des centaines, et par conséquent, ce sont des millions de documents qui doivent être analysés un par un! Donc, en fait on ne peut exclure aucune découverte mais on ne peut pas non plus affirmer qu’il y en aura ».
La préparation de l’ouverture de ces documents à la recherche a consisté en l’élaboration d’inventaires et d’index. Pour 2005, Jean-Paul II a voulu l’ouverture de tout le matériel relatif au pontificat de Pie XI. Les chercheurs disposent aussi dès maintenant de l’inventaire de la nonciature en Bavière de Mgr Eugenio Pacelli (19917-1925) et celui de la nonciature de Berlin pour la mission de Pacelli jusqu’à l’arrivée de son successeur, Mgr Orsenigo, et même au-delà de la guerre.
Mais au sujet de ce fond, le P. Pagano prends soin de rappeler que la nonciature de Berlin a souffert des bombardements de 1943, ce qui a provoqué, en décembre 1943, la perte des archives des années 1930-31 à 1942, sous l’effet des bombes au phosphore.