CITE DU VATICAN, Jeudi 6 février 2003 (ZENIT.org) – Le carême occasion de revenir à un exercice altruiste de la charité, estime Mgr Cordes.

« Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir” (At 20,35): le Message de Carême 2003 de Jean-Paul II a été présenté ce matin à la presse par Mgr Paul Josef Cordes, président du conseil pontifical Cor Unum, Mgr Karel Kasteel, secrétaire, et don Oreste Benzi, fondateur de l'Association “Jean XXIII” qui a permis entre autres de libérer de nombreuses femmes de l’esclavage de la prostitution.

Le président de Cor Unum a souligné que les paroles de Jésus, “Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir”, ont apparemment rencontré “un consensus universel” comme en témoigne un “ réseau mondial d'institutions caritatives”, les “projets politiques en faveur des plus démunis” ou les “opérations de bienfaisance organisées par des personnalités de tout bord”. Il citait en particulier des compagnies aériennes ou même des aéroports ayant “programmé des opérations caritatives”.

Mgr Cordes citait une autre parole de l’Evangile: “Que ta droite ignore ce que donne ta main gauche” c’est, disait-il, à cette forme de charité, “altruiste et désintéressée”, qu'il faut revenir, en laissant de côté “les intentions de gloire personnelle, de reconnaissance sociale ou d'intérêt matériel”.

La philanthropie est “bonne”, admettait Mgr Cordes, mais elle “ne suffit pas pour les chrétiens” dont le but est de “dépasser l’aide matérielle”.

Il déplorait qu’un certain “climat philanthropique” rende possible de “faire de la solidarité un business”. Il citait l’exemple d’une “Caritas” nationale qui voulait réaliser un projet d’un million d’euros dans un pays socialiste, et “l’Etat n’a pas eu honte d’empocher 650.000 euros pour des dépenses de personnel et d’administration”.

“Ces brigands sont, soulignait le président de Cor Unum, très loin de notre sens de la justice”.

“Bien avant que l’Etat et la société aient compris le devoir d’aider les pauvres, constatait Mgr Cordes, l’Eglise a pris en charge les personnes qui souffrent. Le martyre de saint Laurent en est un éloquent témoignage, comme le constatait amèrement l’empereur romain Julien l’Apostat (+ 363), qui s’était exclamé après avoir abjuré le christianisme: “Ces Galiléens athées nourrissent non seulement leurs pauvres mais aussi les nôtres”.

Mentionnant tant de chrétiens désintéressés, Mgr Cordes observait: “Ils font d’eux-mêmes un instrument au service des autres, dans le sens de ce Message de carême où le Saint-Père décrit la forme la plus haute de la disponibilité aux personnes souffrant comme “le don désintéressé de soi aux autres”.”

“Le Message de carême est donc plus qu’un appel moral à récolter des fonds et au partage. Il vise aussi aux fruits spirituels. Devant la planification de notre vie, si imprégnée des idées de la société de l’Ego, ce message place un miroir critique. Il rappelle des messages centraux de l’Evangile parce que l’affirmation de Jésus est aussi une promesse: “Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir”.