CITE DU VATICAN, mercredi 1er janvier 2003 (ZENIT.org) – La naissance du premier bébé cloné, annoncée par le mouvement des raéliens, est en soi, « l’expression d’une mentalité brutale, privée de toute considération éthique et humaine », a déclaré le Saint-Siège, par l’intermédiaire du directeur de la Salle de Presse du Vatican, M. Joaquín Navarro-Valls, le 28 décembre dernier.
Cette « annonce, sans aucun élément de preuve, a déjà soulevé le scepticisme et a été moralement condamnée par une grande partie de la communauté scientifique internationale », précise le communiqué de la Salle de Presse.
Brigitte Boisselier, directrice scientifique de « Clonaid » et « évêque » de la secte des raéliens, a annoncé le 26 décembre à 11.55 (heure de Floride, USA), lors d’une conférence de presse à Orlando, qu’une petite fille, prénommé Eva, premier bébé cloné, venait de naître, par césarienne.
La société de clonage humain « Clonaid », dont les bureaux se trouvent à Las Vegas (Nevada) a été fondée par un ancien journaliste français Claude Vorilhon qui avait également lancé le mouvement Raélien en 1973 et pris à cette occasion le nom de Raël.
Selon l’annonce de « Clonaid », l’enfant cloné né le 26 décembre serait un clone de sa mère, une Américaine de 31 ans dont le nom n’a pas été divulgué. On ne sait pas dans quel pays l’enfant serait né. Les raéliens déclarent par ailleurs qu’ils attendent la naissance de quatre autres enfants clonés, dans un mois environ.
« Nous attendrons la cinquième naissance avant de déclarer avoir obtenu un succès scientifique » a ajouté Mme Boisselier.
La communauté scientifique internationale doute qu’Eva soit vraiment un clone et demande par conséquent des preuves scientifiques. Mme Boisselier a annoncé que le travail de vérification avait été confié par Clonaid à une équipe de scientifiques (dont on ne connaît pas les noms), coordonnés par Michael Guillen, ancien correspondant scientifique de l’émission « Good Morning America », produite par la chaîne de télévision ABC.
« Dans huit ou neuf jours au plus tard nous aurons les résultats », a promis Michael Guillen. Celui-ci a expliqué que les scientifiques compareront l’ADN de Eva avec celui de sa mère pour prouver le clonage, qui aurait été réalisé grâce à une cellule de la peau.
« Il faut espérer qu’il s’agisse d’une annonce infondée » a déclaré le vice-président de l’Académie Pontificale pour la Vie, Mgr Elio Sgreccia, aux micros de Radio Vatican. « Je considère cependant, même ainsi, que c’est grave parce que le clonage reproductif et le clonage appelé « thérapeutique » représentent une limite de rupture envers l’humanité ».
Mgr Sgreccia a qualifié cette annonce de « crime contre l’humanité », parce que le clonage « impose un esclavage, la transformation du sujet humain en objet de jeu et de productivité fantastique ».
C’est par la loi, « une loi efficace et capable de pénaliser les transgressions et les tentatives de transgression, et de prévenir » que l’on doit commencer la défense de l’humanité, a-t-il poursuivi.
« Il doit y avoir une limite au-delà de laquelle on ne doit pas aller ; il ne s’agit pas d’une frontière à caractère idéologique-culturel : c’est une limite d’humanité. Je crois que dans les sièges législatifs, aussi bien nationaux qu’internationaux, de l’Union Européenne à l’ONU, il y a une initiative et une prise de position claire et efficace ».
Le professeur Domenico Di Virgilio, président de l’Association Italienne des Médecins Catholiques met en garde contre le processus du clonage qui, chez les mammifères a jusqu’ici connu de sérieux problèmes. Pour arriver à la brebis Dolly, 272 tentatives ont été nécessaires, ce qui « exprime la difficulté technique », a-t-il expliqué. Par ailleurs, à l’âge de 3 ans, cet animal présentait un vieillissement de 14 ans. « Ceci montre qu’il y a quelque chose que nous ne savons contrôler et orienter de façon concrète et juste », a-t-il ajouté.
Aux Etats-Unis, le gouvernement du président Bush s’est prononcé contre le clonage humain en 2001, mais le Sénat n’a pas encore voté la loi approuvée par la Chambre des Représentants.
L’interdiction est actuellement donnée par l’Administration pour l’Alimentation et les Médicaments (« Food and Drug Administration ») qui a la tâche d’approuver tout type d’expérience à des fins médicales. La FDA a ouvert une enquête après l’annonce de Mme Boisselier.