CITE DU VATICAN, Dimanche 19 mai 2002 (ZENIT.org) – Jean-Paul II a offert aux fidèles, en ce matin de Pentecôte, cinq nouveaux visages et modèles de la sainteté chrétienne, dont sainte Pauline du Coeur de Jésus agonisant, une italienne immigrée au Brésil avec sa famille à l´âge de neuf ans, et morte en 1942 à l´âge de 76 ans.
Dans son homélie – prononcée, malgré la fatigue visible du pape, en espagnol, en italien et en « brésilien » (portugais) – Jean-Paul II soulignait pour sa part que ces cinq nouveaux saints « ont parcouru leur chemin dans le monde en annonçant et en témoignant au Christ par la parole et par la vie. Pour cette raison, ils sont devenus des signes éloquents de la Pentecôte permanente de l´Eglise ».
La célébration eucharistique et les canonisations ont eu lieu sur le parvis de la basilique vaticane. Commencée sous un ciel couvert, alors que le cardinal Bernardin Gantin, Doyen du collège cardinalice, présentait à Jean-Paul II des voeux d´heureux anniversaire, elle s´est achevée sous les parapluies, deux heures et demi plus tard. Des rafales de vent accompagnaient cette célébration de la Pentecôte. Le pape répondait aux voeux du cardinal qu´il avait été particulièrement « réconforté » par les voeux qui lui étaient parvenus à l´occasion de son 82e anniversaire, samedi 18 mai.
Le président du Brésil, M. Fernando Henrique Cardoso, qui sera reçu demain par Jean-Paul II, et quelque mille fidèles de ce pays – le plus grand pays catholique du monde (250 millions d´habitants) – , brandissant leurs drapeaux verts.
PAULINA DO CORAÇÃO AGONIZANTE DE JESUS (AMABILE LUCIA VISINTAINER) (1865-1942), vierge, fondatrice de la congrégation des Irmazinhas da Imaculada Conceição, était originaire de la région de Trente, en Italie du Nord. Elle émigra au Brésil à l’âge de neuf ans. Ils s´installèrent dans la région de « Nouvelle trente » dans un village qui prit le nom de son village natal. C´est Jean-Paul II qui l´a béatifiée en 1991, rappelle le cardinal Martins qui note: « Elle a apporté au Brésil la lumière de sa charité ».
Jean-Paul II soulignait surtout son engagement au service des pauvres. « Dans le service des pauvres et de ceux qui souffrent, disait-il, elle est devenue une manifestation de l´Esprit Saint « doux hôte et consolateur de l´âme ».
Les quatre autres nouveaux saints sont (cf. ZF020514 pour les biographies succinctes):
– ALONSO DE OROZCO, (1500-1591), prêtre espagnol, de l´Ordre de Saint Augustin, béatifié en 1882 par Léon XIII et dont le cardinal Jose Saraiva Martins, préfet de la congrégation romaine pour les Causes des saints, disait en le présentant au pape Jean-Paul II et aux fidèles qu´il est une « gloire de l´Ordre de Saint-Augustin ».
Le pape l´a évoqué comme apôtre des prisons et prédicateur du roi Philippe II. Il est aussi auteur de traités de spiritualité. « Son dévouement pastoral au service des plus pauvres dans les hôpitaux et dans les prisons fait de lui, disait le pape, un modèle pour ceux qui, poussés par l´Esprit, fondent toute leur existence sur l´amour de Dieu et du prochain ».
– IGNAZIO DA SANTHIÀ (LORENZO MAURIZIO BELVISOTTI), (1686-1770), prêtre italien de l´Ordre des Frères mineurs capucins (OFM Cap.) béatifié par Paul VI, en 1965, et qui a tout quitté alors qu´il était promis à de hautes charges ecclésiastiques, pour devenir Capucin, souligne le cardinal Martins.
Il était connu dans le Piémont pour ses dons exceptionnels de confesseur. Il témoignait en même temps des valeurs franciscaines de « pauvreté, simplicité et de l´authenticité », soulignait Jean-Paul II.
– UMILE DA BISIGNANO (LUCA ANTONIO PIROZZO), (1582-1637), religieux italien de Calabre de l´Ordre des Frères mineurs (OFM), béatifié en 1882 par Léon XIII. « Dieu a choisi ce qui était fou dans le monde pour confondre les sages »: le cardinal Martins cite cette phrase de l´Evangile pour illustrer l´esprit surnaturel de ce Franciscain dont il souligne son amour de la Passion du Christ où il puisait sa sagesse. Il était « humble de nom et dans les faits », soulignait le cardinal Martins bien que doté de dons mystiques extraordinaires comme les extases et l´interprétation de l´Ecriture et avait l´estime des papes.
« Dans notre société où trop souvent on semble perdre la trace de Dieu, disait Jean-Paul II, le frère Umile représente une invitation joyeuse et encourageante à la douceur, à la bienveillance, à la simplicité, et à un sain détachement des biens éphémères de ce monde ».
– BENEDETTA CAMBIAGIO FRASSINELLO (1791-1858), religieuse italienne de la région de Gênes, fondatrice de l´Institut des Soeurs Bénédictines de la Providence. Elle est la seul des cinq nouveaux saints qui ait commencé son chemin de sainteté par le mariage. C´est en effet par obéissance à ses parents qu´elle a épousé en 1816 Giovanbattista Frassinello, mais ils se consacrèrent à Dieu deux ans plus tard d´un commun accord, souligne le cardinal Martins. Jean-Paul II l´a béatifiée en 1987.
Le pape soulignait la devise de la fondatrice: « Faire tout pour l´amour de Dieu et pour lui plaire ».
Au moment de la proclamation solennelle de la canonisation, les cinq portraits des nouveaux saints qui ornaient la façade de la basilique Saint-Pierre ont été dévoilés, comme c´est la tradition, un à un, sous les applaudissements et les ovations des fidèles.
Avec ces cinq canonisations, ce sont 461 nouveaux visages de la sainteté chrétienne que le pontificat de Jean-Paul II a donné aux fidèles et au monde, et 1.288 bienheureux, soit plus de la moitié des bienheureux et des saints reconnus par l´Eglise catholique en deux mille ans d´histoire chrétienne.