Une petite avancée, mais profondément symbolique, se développe discrètement derrière les murs des prisons. Sept détenus des institutions pénitentiaires romaines pourraient recevoir une permission spéciale pour assister à la cérémonie d’enterrement du pape, un acte de miséricorde exceptionnel qui reflète l’essence même du pontificat de François.
L’enterrement est prévu samedi 26 avril à la basilique Sainte-Marie-Majeure, une église profondément associée à François, qui y priait avant et après ses voyages apostoliques. Selon des sources du Département de l’administration pénitentiaire italien (DAP), des négociations sont également en cours pour permettre à un groupe sélectionné de détenus d’assister à la messe funéraire, en attendant l’approbation de l’autorité judiciaire compétente.
Cette initiative a été promue par Monseigneur Benoni Ambarus, connu sous le nom de Don Ben, une figure appréciée à Rome pour son travail auprès des pauvres et des prisonniers. En tant que responsable des œuvres caritatives et du ministère des prisons de la ville, Don Ben a qualifié les détenus d’« enfants les plus aimés du Pape », insistant pour qu’ils aient l’opportunité de dire au revoir à un homme qui, même du Vatican, est intervenu dans leur vie avec dignité et compassion.
L’administration pénitentiaire a exprimé son soutien total au plan, sous réserve des évaluations de sécurité et de l’autorisation du tribunal de surveillance. Si toutes les conditions sont remplies, les sept individus recevront des permis temporaires « ad horas », une disposition rarement utilisée qui accorde une libération immédiate et limitée de la détention pour des raisons humanitaires importantes.
Certaines prisons envisageraient de diffuser les funérailles dans des salles communes, permettant ainsi aux détenus de tout le pays de leur rendre hommage de manière plus intime.
Tout au long de son pontificat, le pape François a fait des prisonniers un point central de son ministère. Il a lavé les pieds des prisonniers lors des liturgies du Jeudi Saint, visité les prisons et rappelé fréquemment au monde que la rédemption est toujours à portée de main. Il a rejeté l’idée de définir les gens par leurs pires erreurs et les a plutôt vus comme des âmes blessées ayant besoin de miséricorde et de compagnie.
En permettant aux prisonniers de le rejoindre dans son dernier voyage terrestre, l’Église honore non seulement les souhaits de François, mais incarne également l’Évangile même qu’il a prêché.
