Absolution collective : « Nos fidèles n’avaient pas l’impression d’avoir été pardonnés »

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Déclarations de Mgr Mancini, évêque auxiliaire du diocèse de Montréal

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ROME, lundi 6 mai 2002 (ZENIT.org) – Au début du Jubilé de l’an 2000 le cardinal Jean-Claude Turcotte et ses plus proches collaborateurs ont décidé de tenter l’expérience de la confession avec absolution collective dans le diocèse de Montréal, au Canada. Une expérience qui a peu duré et qui s’est soldée par un bilan plutôt négatif, comme l’a expliqué Mgr Anthony Mancini, évêque auxiliaire et vicaire général du diocèse, dans un entretien publié vendredi dernier par le quotidien italien « Avvenire ».

Q : Pourquoi le diocèse a-t-il senti le besoin d’instituer la confession avec absolution collective ?

R : Nous avons effectivement donné une interprétation très large à « grave nécessité ». Nous pensions que certaines conditions comme le climat particulièrement dur pendant l’hiver et le manque de prêtres pouvant se consacrer à temps plein aux confessions, ainsi que les grandes distances étaient suffisantes pour pouvoir parler de « grave nécessité ».

Q : Combien de temps l’expérience a-t-elle duré ?

R : Pendant tout l’Avent de l’an 2000. Dans les paroisses du diocèse de Montréal les curés qui le jugeaient opportun pouvaient donner l’absolution collective.

Q : Quel a été le bilan de cette expérience ?

R : Sincèrement, je dois dire qu’il n’a pas été très positif. Ceux qui s’attendaient à une augmentation des confessions ont été déçus. Les fidèles ont même fait clairement comprendre qu’ils n’appréciaient pas cette forme de célébration du sacrement de la réconciliation. Beaucoup m’ont confié qu’ils n’avaient pas l’impression d’avoir été pardonnés. Et cette raison, qui touche à la sphère psychologique, ne doit pas être sous-évaluée. Elle est même très importante sur le plan spirituel. Au moment où nous recevons le pardon pour nos péchés nous avons besoin d’entendre la voix d’un « autre », le prêtre, qui se fait l’intermédiaire de la miséricorde de « l’Autre » par excellence, c’est-à-dire de Dieu. Et d’ailleurs, tout sacrement est reçu de façon individuelle. On ne peut pas faire une exception pour la confession. Le cardinal a donc décidé de mettre un terme à cette expérience, après avoir entendu l’avis du Conseil épiscopal.

Q : Comment peut-on selon vous relancer le sacrement de la réconciliation ?

R : Nous devons écouter la voix du Saint Père et suivre ses indications. Pendant la période où nous pouvions donner l’absolution collective j’ai fait une expérience très forte. Un soir, dans une paroisse, j’ai voulu confesser individuellement, malgré l’avis contraire du curé. Je suis resté là jusqu’à deux heures du matin. Beaucoup des fidèles venus se confesser m’ont avoué qu’ils ne s’étaient pas confessés depuis des années. Cette expérience m’a fait comprendre que nous ne pouvons pas refuser à nos fidèles la possibilité de faire une rencontre personnelle avec le Christ à travers le sacrement.

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ZENIT Staff

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