Matin de Pâques: Marie au sépulcre

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CITE DU VATICAN, Vendredi 29 mars 2002 (ZENIT.org ) – Les moines de l´abbaye française de Cîteaux (http://www.citeaux-abbaye.com/) proposent sur leur site Internet cette méditation du lectionnaire pour le matin de la résurrection:

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– Marie au sépulcre –
<br> Marie, tout en pleurs, se pencha et porta son regard à l´intérieur du tombeau. Mais déjà, elle avait constaté qu´il était vide, déjà elle avait annoncé qu´on avait enlevé le Seigneur. Alors, pourquoi se penche-t-elle à nouveau, pourquoi désire-t-elle voir à nouveau ? C´est qu´à celui qui aime, il ne suffit pas de regarder une fois : l´intensité de son amour le porte à multiplier ses recherches. Il cherche d´abord et ne trouve rien ; mais il persévère à chercher, et finit alors par trouver. Il faut que sa longue attente accroisse ses désirs ; et ceux-ci, en s´amplifiant, lui font saisir Celui qu´ils avaient déjà trouvé. C´est en effet, ce que dit l´Église à propos de son Époux, dans le Cantique des cantiques : « Sur mon petit lit, la nuit, j´ai cherché Celui que mon cœur aime. Je l´ai cherché et ne l´ai pas trouvé. Je me lèverai donc, et parcourrai la ville. Par les rues et par les places, je chercherai Celui que mon cœur aime. »

Nous aussi, nous cherchons le Bien-aimé dans notre petit lit, quand, au cours d´une de ces brèves périodes de repos que nous offre la vie présente, nous soupirons de désir après notre Rédempteur. Nous le cherchons dans la nuit, car malgré l´éveil de notre esprit tendu vers lui, notre oeil est encore enténébré. Nous le disions plus haut, les saints désirs s´accroissent quand ils sont ajournés. S´ils diminuaient, ce ne seraient pas des désirs. C´est de cet amour que brûlent tous ceux qui ont pu atteindre la Vérité. C´est pourquoi David s´écrie : « Mon âme a soif du Dieu vivant ! Quand paraîtrais-je devant la face de Dieu ?  » Il nous invite : « Cherchez toujours la face de Dieu », et l´Église, dans le Cantique des cantiques s´écrie : « Je suis blessée d´amour ». Il est normal, n´est-il pas vrai, que la vue du médecin ramène à la santé celle qui portait au cœur la blessure d´amour causée par l´ardent désir qu´elle a de lui. Aussi dit-elle plus loin : « Mon âme se fondit quand me parla le Bien-Aimé ».

L´homme qui ne cherche pas le visage de son Créateur reste malheureusement insensible, car il demeure en lui-même, froid. Mais si son âme, par suite de ses désirs, en vient maintenant à commencer de suivre Celui qu´elle aime, liquéfiée par le feu de l´amour, elle court. Ce désir la rend inquiète : tout ce qui auparavant lui plaisait ici-bas, perd de sa valeur ; plus rien ne charme cet homme, hormis son Créateur, et ce qui naguère l´enchantait, lui devient alors insupportable. Rien ne console sa tristesse, tant qu´il ne voit pas encore celui qu´il désire. Son âme s´afflige et la lumière même le fatigue. Dans un tel feu, la rouille de ses péchés disparaît, et l´âme embrasée retrouve son brillant d´or ; elle en avait perdu l´aspect par la routine ; elle reluit par l´ardeur de son amour.

Homélie 25 sur l´Évangile. PL. 76, col 1192.

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ZENIT Staff

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