CITE DU VATICAN, Dimanche 10 mars 2002 (ZENIT.org ) – Jean-Paul II a reçu en audience samedi 9 mars au Vatican l´ayatollah Mehdi Karrubi, président du Parlement iranien. Pour celui-ci, la collaboration internationale et les échanges culturels sont un antidote à la montée des extrémismes.
On se souvient que l´Iran avait envoyé – pour la première fois dans ce type de rassemblement – une délégation à Assise pour la Journée de prière pour la paix dont Jean-Paul II a eu l´initiative du 24 janvier dernier.
L´audience privée entre le président de l´Assemblée consultative de la République d´Iran avec Jean-Paul II a duré quelque 15 minutes.
Jean-Paul II a ensuite reçu les membres de la délégation iranienne, composée d´une dizaine de personnes. Le pape s´est levé de son fauteuil pour accueillir ses hôtes, avec un sourire, et malgré son arthrose du genou, et en disant: « Soyez tous les bienvenus ».
Le président du Parlement iranien est un théologien et un philosophe de 65 ans. Comme souvenir de sa visite, il a offert à Jean-Paul II un tapis persan précieux.
L´ayatollah Karrubi achevait ainsi une visite de trois jours à Rome: il y a rencontré les autorités du gouvernement italien.
La veille, Mehdi Karrubi avait participé à une rencontre à l´Institut italien pour l´Afrique et l´Orient. Selon le président du parlement iranien, la collaboration internationale et les échanges culturels sont un antidote aux préjugés et à la montée des extrémismes.
Le 22 janvier 2001, à l´occasion de sa rencontre avec le nouvel ambassadeur iranien près le Saint-Siège, Mostafa Boroujerdi, Jean-Paul II avait lui-même encouragé la République Islamique iranienne à promouvoir le dialogue entre les différentes cultures du pays. Il avait par ailleurs revendiqué la liberté pour les chrétiens qui vivent en Iran.
Il y a un an, en mars 2001, le « ministre » des Affaires Étrangères du Saint-Siège, Mgr Jean-Lousi Tauran avait lui-même effectué un voyage en Iran où il avait rencontré les autorités du pays ainsi que la communauté catholique. Il répondait à une invitation que lui avaient adressée les autorités gouvernementales et la Conférence Épiscopale locale. Mgr Tauran devait également étudier la possibilité d´un voyage de Jean-Paul II en Iran.
Deux ans plus tôt, en mars 1999, Jean-Paul II avait reçu au Vatican le président Mohamad Khatami. Cette rencontre faisait partie de la première série de visites aux chefs d´États d´Europe occidentale réalisées par un responsable de gouvernement iranien depuis la révolution islamique de 1979.
Le cardinal Secrétaire d´Etat Angelo Sodano, interrogé par la télévision italienne, avait déclaré, en désarmant ainsi la critique suscitée par la visite du président iranien à Rome et au Vatican, que le pape est toujours prêt à tendre la main à tous et à rappeler aux responsables politiques l´importance de la liberté religieuse. C´était la première visite au Vatican d´un chef musulman président d´un organisme aussi important que l´Organisation de la Conférence islamique : elle rassemble 53 Etats.
La communauté chrétienne iranienne est très petite. Sur les 120.000 chrétiens, 12.000 sont catholiques selon l´Annuaire Statistique de l´Église (1998).