Card. Kasper: Pour la paix, donner le témoignage du pardon réciproque

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Les religions disposent de « l´arme de la prière pour implorer la paix »

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CITE DU VATICAN, Mardi 8 janvier 2002 (ZENIT.org) – Pour participer à la construction de la paix dans le monde, le cardinal Kasper invite les religions du monde à donner le témoignage du pardon réciproque. Il rappelle aussi que les religions disposent de « l´arme de la prière pour implorer la paix ».

Le cardinal Walter Kasper, président du conseil pontifical pour la promotion de l´unité des chrétiens a affirmé cette nécessité dans une analyse publiée à la Une de L´Osservatore Romano (en italien, édition du 5 janvier), dans le cadre de la préparation à la rencontre des religions pour la paix à Assise, le 24 janvier prochain.

« Face au mal terrible de l´absence de paix, écrit le cardinal Kasper, face à la chaîne infinie de deuils que la guerre apporte, (les religions) savent qu´elles n´ont qu´une seule alternative: donner le témoignage du pardon réciproque et de tranquillitas ordinis entre elles ». « Nous demandons ainsi à tous, explique encore le cardinal, de parcourir avec nous le même chemin de l´espérance vers la justice, la réconciliation et la paix ».

« L´invitation pour la Journée de prière pour la paix dans le monde est une façon de réaffirmer tout cela, conclut le cardinal Kasper, toujours à la Une de L´Osservatore Romano. L´Eglise catholique considère que cette participation est une occasion utile de témoigner ensemble que « les chrétiens se sentent toujours plus interpellés par la question de la paix » (Ut unum sint, 76). Appliquant les critères de la recherche de leur propre unité, les chrétiens respectent les autres religions. Ils savent que la « loi nouvelle » de l´Esprit de charité encourage à l´accueil, et n´exclut pas la légitime diversité. Ils savent qu´ils ont en commun, avec les autres religions, l´arme de la prière pour implorer la paix ».

Kasper précise aussi que dans l´appel lancé par le pape Jean-Paul II, il n´y a aucun risque de syncrétisme: « Les chrétiens et les disciples d´autres religions, explique-t-il peuvent prier, mais ils ne peuvent prier ensemble ». Ils prieront en effet le 24 janvier dans la même ville, Assise, ce qui est un symbole fort d´une volonté commune, mais pas dans les mêmes lieux, ce qui évite la confusion.

« La Paix, Shalom, est au centre du message de l´Ancien et du Nouveau Testament, affirme d´emblée le cardinal. « Paix », « Shalom », dans la Bible, n´est pas seulement une salutation normale, une expression courtoise; la paix, shalom, c´est l´eschatologie promise venant de Dieu et le souhait d´une bénédiction au milieu des hommes. En effet, Jésus-Christ lui-même est notre paix (cf. Ep. 2, 14). Bénis par Dieu en Jésus-Christ, les chrétiens doivent être entre eux une bénédiction et une bénédiction pour toutes les Nations. « Bienheureux les artisans de paix, ils seront appelés Fils de Dieu » (Mt 5, 9). L´Eglise est par conséquent appelée à être signe, instrument et témoin de la paix, paix avec Dieu et entre les hommes (cf. Lumen Gentium 1, 13) »

C´est ensuite sur le dialogue et la réconciliation entre chrétiens qu´insiste le cardinal Kasper: « C´est à partir du lien entre paix, justice et pardon que l´on situe l´importance du dialogue oecuménique et de la collaboration des chrétiens. « Face au monde, en effet, leur action conjointe dans la société revêt la valeur transparente d´un témoignage rendu ensemble au nom du Seigneur » (Ut unum sint, 75). Mais pas seulement. Oppressés par leur longue histoire de disputes et d´affrontements, coupable d´avoir parfois prêché et imposé l´Evangile du Christ aussi par les armes, les chrétiens ont commencé surtout au XXe siècle ce lent et exigeant chemin de pardon réciproque. Il n´y a pas d´oecuménisme sans conversion et sans pardon (cf. ibid. 15s, 33). La honte et le repentir intérieur pour le scandale de la division, repentir que l´Esprit suscite, sont à la base du mouvement oecuménique (cf. Unitatis, redintegratio, 1).

Puis le cardinal passe à la question du dialogue interreligieux. « L´attitude des Eglises et leur prédisposition au pardon, qu´elles mettent en pratique dans leurs relations réciproques, doit les conduire à dialoguer ensemble avec les autres religions et avec les autres cultures afin que la morale oecuménique qu´elles recherchent dans leur agir se reflètent sur les relations et sur le dialogue avec les autres religions, en vue d´une collaboration qui permette de réaffirmer les valeurs de la vie et de la culture humaines ».

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ZENIT Staff

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