Card. Meisner: "L’Evêque, un maître qui fait autorité"

L´une des interventions les plus applaudies du Synode

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CITE DU VATICAN, Mardi 2 octobre 2001 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous l´extrait de l´intervention du Cardinal Joachim Meisner, archevêque de Cologne, en Allemagne, publié par le secrétariat du Synode. Le cardinal est intervenu ce matin devant l´assemblée.

« La crise de la foi dans l’Eglise est une expression de la crise plus grande de la culture, mais est aussi une conséquence d’une forme d’auto-laïcisation, pour laquelle les co-responsables sont les organismes de l’Eglise, par exemple ceux qui, notamment, exercent le ministère épiscopal. Un bon nombre d’Evêques en effet, méconnaît la gravité de la situation ; d’autres interprètent les tendances de séparation dans la foi comme des tensions fécondes qui pourraient parvenir, dans l’avenir, à une synthèse nouvelle ; et ils considèrent leur ministère comme  » une tâche de modération  » entre les différentes positions opposées.

Cette manière de comprendre le ministère épiscopal est tellement répandue que l’épiscopat, de fait, souffre non seulement d’une perte d’autorité qui provient de l’extérieur, mais qui, involontairement, favorise aussi la renonciation à l’autorité, qui provient de l’intérieur. En conséquence, le ministère pastoral de l’Evêque est minimisé, en le réduisant au soin humain en faveur des fidèles, à la compréhension courtoise et à la reconnaissance des charismes présents chez les fidèles laïcs. De cette manière, on méconnaît l’essence de ce ministère qui implique un devoir de gouvernement clair et sans équivoque, y compris aussi l’élément de juridiction.

Il découle de cette analyse, l’urgence d’un témoignage fort et plein d’autorité de la part des Pasteurs. L’Evêque n’est pas un simple croyant pieux et privé, mais un témoin public. Il doit faire face aux problèmes présents dans le monde ecclésial, non seulement pour se sauver lui-même, mais aussi pour défendre la foi, pour corriger les erreurs, et pour approfondir la vérité. Il ne peut pas faire abstraction de la situation effective de la foi dans la société, mais il doit rendre témoignage à la foi, en en considérant aussi les dangers et les dommages.

Le pouvoir de l’Evêque pour ce qui concerne le  » testimonium fidei  » ne se limite pas à la seule prédication. Le jugement doctrinal lui revient aussi, car il provient du pouvoir de gouvernement, et il exige la réglementation, la rectification et le jugement concernant la doctrine de la foi. La potestas testandi arrive à sa plénitude dans la potestas judicandi. En conséquence, les Evêques ne sont pas seulement appelés à témoigner, à nourrir et à s’occuper de la foi, mais aussi à la juger, à la discipliner et à l’imposer dans sa forme exacte. Mais cela ne se fait pas dans une pleine autonomie et indépendance, mais exige l’unité avec le pouvoir de juridiction universel du Souverain Pontife.

Dans cette optique, dans la discussion sur la foi, l’Evêque est appelé et habilité à prononcer, dans le cadre de son Diocèse, et en considération de la doctrine universelle de la foi, le jugement sur ce qui est vrai et sur ce qui est erroné. Sur la base de cette capacité de jugement opérée par l’Esprit, l’Evêque peut servir son Eglise, en tant qu’il a le pouvoir du jugement et celui d’éclairer la foi. Ce qui confirme bien l’affirmation :  » Là où se trouve l’Evêque, là se trouve aussi l’Eglise ».

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ZENIT Staff

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