CITE DU VATICAN, Vendredi 21 septembre 2001 (ZENIT.org) – D´ici fin novembre 2001, sous réserve de modifications, les baptisés compteront vingt-et-un nouveaux modèles de sainteté: dix-sept bienheureux et quatre saints, de neuf nations différentes, dont trois laïcs (deux pères et une mère de famille), une veuve devenue religieuse et cinq évêques; onze d´entre eux sont morts au cours du XXe siècle, et l´un d´eux est martyr du nazisme et deux autres, martyrs du communisme soviétique.
Selon les prévisions à ce jour, le pape Jean-Paul II devrait en effet présider, en octobre et en novembre 2001, trois célébrations de béatifications et une célébration de canonisations: sept béatifications le 7 octobre (dont un évêque arménien et un laïc allemand martyr du nazisme), deux béatifications le 21 octobre (les époux Quattrocchi), huit béatifications le 4 novembre (dont un prêtre et un évêque martyrs du communisme soviétique), et quatre canonisations le 25 novembre (dont une française: Françoise de Sales – Léonie Aviat).
Le dimanche 7 octobre, le pape proclamera bienheureux :
– Mgr Ignace Choukrallah Maloyan (1869-1915), évêque arménien de Mardine;
– Nicolas Gross (1898-1945), père de famille, martyr du nazisme dans la prison de Berlin-Plötzensee (Allemagne);
– le P. Thomas Marie Fusco (1831-1891), prêtre et fondateur des Filles de la Charité du Précieux-Sang, (Italie);
– le P. Alphonse Marie Fusco (1839-1910), prêtre et fondateur des Sœurs de Saint-Jean-Baptiste (Italie);
– Mère Emilie Tavernier, veuve Gamelin (1800-1851), fondatrice des Sœurs de la Providence de Montréal (Canada);
– Mère Anne Eugénie Picco (1867-1921), fondatrice des Pauvres filles des SS. Cœur de Jésus et Marie, à Parme (Italie);
– Sœur Marie Euthyme-Emma Üffing (1914-1955), religieuse de la Congrégation de la Compassion, à Münster (Allemagne).
Le dimanche 21 octobre, le pape béatifiera les époux Quattrocchi: Louis Beltrame Quattrocchi (1880-1951) et Marie Corsini, épouse Beltrame Quattrocchi (1884-1965), père et mère de famille que Zenit a déjà présentés (cf. ZF010918): ce sera le premier couple non-martyr de l’histoire de l’Eglise à être béatifié.
Le dimanche 4 novembre, Jean-Paul II proclamera bienheureux:
– le P. Méthode Dominique Trcka (1886-1959), Rédemptoriste, martyr à Leopoldov;
– Mgr Barthelemy des martyrs (au siècle Barthelemy Fernandes) (1515-1590), Dominicain et évêque de Braga (Portugal);
– Mgr Jean-Antoine Farina (1803-1888), évêque de Vicenza et fondateur des Soeurs de Sainte-Dorothée Filles des Sacrés-Coeurs (Italie).
– le P. Louis Tezza (1841-1923), prêtre profès italien des Clercs Réguliers Ministres des malades, fondateur des Filles de Saint-Camille, Italien mais mort à Lima (Pérou);
– le P. Paul Manna (1872-1952), prêtre de l´Institut missionnaire pontifical des Missions étrangères (PIME, de Milan), mort à Naples (Italie);
– Mère Gaétane Sterni (1827-1889), fondatrice des Religieuses de la Divine volonté à Bassano del Grappa (Italie);
– Mère Marie Pilar Izquierdo Albero (1906-1945), fondatrice de l´Oeuvre missionnaire de Jésus et Marie, et morte à Saint-Sébastien (Espagne);
-[auxquels s´ajoutera un évêque (+1960), victime du communisme soviétique].
Enfin, le dimanche 25 novembre, le pape canonisera les quatre bienheureux suivants, un miracle dû à leur intercession ayant été authentifié:
– Bienheureux Joseph Marello, évêque (1844-1895). La revue Magnificat expliquait, en l´an 2000 qu´originaire de Turin, Joseph Marello est connu comme le fondateur des Oblats de Saint-Joseph, en italien, « Giuseppe », d’où leur nom populaire de « Giuseppini d´Asti ». Mais il a aussi été désigné comme une « pierre précieuse » parmi les évêques, par le pape Léon XIII. Au cours de ses études de théologie, il avait été guéri du typhus : une guérison qu’il attribuera à l’intercession de Notre-Dame de Consolation. Une fois ordonné prêtre, il assuma pendant treize ans la charge de secrétaire de l’évêque Carlo Savio d’Asti, qu’il accompagnera au premier concile du Vatican (1869-1870). C’est ensuite qu’il fondera les Oblats de S. Joseph, une communauté de prêtres et de frères dont la vocation est d’assister les évêques et le clergé dans leur mission d’évangélisation. Mais le P. Joseph fut lui-même nommé évêque d’Asti, en 1889. Il se dévoua particulièrement aux jeunes et aux personnes abandonnées, rendit visite à chaque paroisse de son diocèse, et adressa six lettres pastorales aux fidèles. Il mourut à Savone, d’une hémorragie cérébrale, le 30 mai 1895. La communauté des Oblats allait continuer à se développer, et en 1929, ils s’installèrent également aux Etats-Unis.
– Bienheureuse Mère Paule de Saint Joseph de Calasanz, religieuse (1799-1889). Née près de Barcelone, Paula Montal Fornès découvrit sa vocation religieuse à l´âge de 30 ans, en ouvrant avec son amie Iñes Busquets une école de fille à Gerona, également en Catalogne: une petite pousse qui allait donner naissance à la congrégation enseignante des Filles de Marie des Ecoles.
– Bienheureuse Mère Françoise de Sales (au siècle Léonie Aviat), vierge (1844-1914). Née à Sézanne, en Champagne, Léonie a été formée par les sœurs de la Visitation de Troyes, explique la revue Magnificat. Les usines textiles embauchent alors de très jeunes filles venues de la campagne. L´abbé Louis Brisson avait ouvert en 1858 l´ « Œuvre S. François de Sales » pour leur assurer une éducation humaine et chrétienne. Et il rencontre en Léonie la collaboratrice qu´il cherchait. La congrégation de Sœurs oblates de S. François de Sales est fondée en 1866. S. Pie X en approuvera les constitutions en 1911. Mère Aviat, qui a pris en religion le nom de Françoise de Sales, en devient la première supérieure générale. A côté des œuvres ouvrières, elle fonde des écoles élémentaires dans les paroisses, et un pensionnat de jeunes filles à Paris, avant de développer des œuvres en Europe, en Afrique du Sud, en Équateur, avec ce mot d´ordre: « Travaillons à faire le bonheur des autres ».
– Bienheureuse Marie Crescence (au siècle Anna Höss) (1682-1744), vierge, moniale du tiers ordre franciscain. Anna Höss est née à Kaufbeuren, en Bavière: elle ne quitta jamais sa ville natale. Elle y entra dans la vie religieuse et y vécut quarante ans une vie mystique intense. Sa dépouille repose dans l´église du couvent. Elle a été béatifiée en 1900.
Le pape, qui a été ordonné prêtre en la fête de la Toussaint, le 1er novembre 1946, a déclaré un jour qu´il considérait la canonisation comme l´un des actes les plus importants de son pontificat. Il l´a encore manifesté pendant le Jubilé.
En effet, si les gestes de demande de pardon pour les fautes des membres de l´Eglise au cours de ses XX siècles d´existence et l´appel à la « purification de la mémoire » rappelaient que les baptisés continuent leur chemin de lutte contre le péché, en même temps, les canonisations et les béatifications, comme la commémoration œcuménique des martyrs du XXe siècle, au Colisée, rappelaient que l´histoire de l´Eglise est aussi l´histoire de la sainteté que Dieu lui communique dans le Christ, par l´Esprit.
Ces bienheureux et saints proclamés en 2001 ravivent cet appel à la sainteté lancé à tous les baptisés naguère par le Concile Vatican II et plus récemment encore par Jean-Paul II dans « Novo millennio ineunte » pour l´entrée dans le nouveau millénaire du christianisme. Lors de la promulgation des derniers décrets pour les causes des saints, le 7 juin dernier, la cardinal José Saraiva Martins, préfet de la congrégation vaticane, a lu un discours consacré aux vies des futurs bienheureux et saints qui, a-t-il dit, « ont vécu radicalement l´appel à la sainteté que cha
que chrétien reçoit avec le Baptême ».