L'image de Manuel Ruiz et de ses compagnons martyrs, dit les « Martyrs de Damas », qui sera utilisée lors de la cérémonie de canonisation du 20 octobre prochain. © Image, réalisée par Andrea Pucci

L'image de Manuel Ruiz et de ses compagnons martyrs, dit les « Martyrs de Damas », qui sera utilisée lors de la cérémonie de canonisation du 20 octobre prochain. © Image, réalisée par Andrea Pucci

En chemin vers le 20 octobre : Canonisation des martyrs de Damas

Les « martyrs de Damas » ont été proclamés bienheureux par Pie XI en 1926

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Première parution le 5 octobre sur Custodie de la Terre Sainte

L’Ordre des Frères mineurs, la Custodie de Terre Sainte et l’Église maronite, s’apprêtent à célébrer ensemble un événement majeur : huit frères franciscains et trois laïcs maronites massacrés à Damas, en Syrie, seront déclarés saints le 20 octobre prochain.

 

Le contexte des persécutions

Le martyre s’inscrit dans le contexte des persécutions anti-chrétiennes par les Druzes chiites, qui, à partir du printemps 1860, s’étendirent du Liban à la Syrie. Le 9 juillet 1860, la foule fanatique des persécuteurs envahit le quartier chrétien de Damas, l’un des plus densément peuplé avec environ 3 800 foyers, et commença à perpétrer toutes sortes de violences, après avoir fermé les voies adjacentes afin d’empêcher toute possibilité de fuite. Cette même nuit, un commando d’émeutiers animés d’une haine religieuse profonde réussit à pénétrer, par une porte cachée indiquée par un traître, dans le couvent franciscain de Saint-Paul, où huit frères mineurs – sept de nationalité espagnole et un de nationalité autrichienne – et trois chrétiens laïcs maronites furent massacrés.

Dès le début des événements, il était clair pour tout le monde qu’il s’agissait d’un martyre. Avant d’infliger brutalement leurs coups mortels, les assaillants demandèrent aux onze victimes de renoncer à la foi chrétienne et d’embrasser l’islam, une invitation qui fut résolument refusée.

Ci-dessous, la Custodie propose un approfondissement de leur biographie

Ces témoins héroïques de la foi sont :

 

Fra Manuel Ruiz López

Supérieur du couvent, né en 1804 à San Martín de las Ollas, Burgos, Espagne. Il entre chez les frères mineurs en 1825 et est ordonné prêtre en 1830. L’année suivante, il sera envoyé en Terre Sainte où, après avoir appris les langues locales, il exercera un apostolat fructueux. Contraint en 1847 de rentrer en Europe pour des raisons de santé, il retournera en Terre Sainte en 1858. La nuit du massacre, dès que les émeutiers pénétrèrent dans le couvent, il se précipita dans l’église pour consommer les espèces eucharistiques et fut tué au pied de l’autel.

Manuel Ruiz LópezPrêtre profès de la Province de l'Immaculée Conception des Mineurs Déchaussés ou Alcantarines (1804-1860)

Manuel Ruiz López, prêtre profès de la Province de l’Immaculée Conception des Mineurs déchaussés ou alcantarines (1804-1860) © Custodie Terre Sainte

 

Carmelo Bolta Bañuls

Curé, né en 1803 à Real de Gandía, Valence, Espagne. Il entre chez les Frères Mineurs en 1825, et est ordonné prêtre en 1829. En 1831, il part pour la Terre Sainte où il résidera dans les couvents de Jaffa, Damas et Ain Karem, dans le Sanctuaire de la Visitation. En 1851, il sera transféré à Damas comme curé et professeur d’arabe.

Carmelo Bolta Bañuls, prêtre profès de la province de Saint François de Valence, des Frères Mineurs Observants (1803-1860)

Carmelo Bolta Bañuls, prêtre profès de la province de Saint-François de Valence, des Frères mineurs observants (1803-1860) © Custodie Terre Sainte

 

Engelbert Kolland

Vicaire paroissial, né en 1827 à Ramsau, Salzbourg, Autriche. Il entre chez les Frères Mineurs en 1847 et est ordonné prêtre en 1851. En avril 1855 il s’installe en Terre Sainte, où il exercera son apostolat missionnaire d’abord au couvent du Saint-Sépulcre, puis à Damas où il fut très aimé de la population. La nuit du massacre, il est le seul des religieux à mourir à l’extérieur du couvent.

Engelbert Kolland, Prêtre profès de la province de Saint-Léopold du Tyrol des Mineurs réformés (1827-1860)

Engelbert Kolland, prêtre profès de la province de Saint-Léopold du Tyrol des Mineurs réformés (1827-1860) © Custodie Terre Sainte

 

Nicanor Ascanio Soria

Né en 1814 à Villarejo de Salvanés, Madrid, Espagne. Il entre chez les Frères Mineurs en 1830. En raison de la suppression des ordres religieux en Espagne, il sera ordonné prêtre dans le clergé diocésain. Avec la réouverture du Collège des Missions à Priego (Cuenca), il a pu réintégrer les Frères Mineurs en 1858. Il arriva en Terre Sainte en février 1859 et fut destiné au couvent de Damas. La préparation au martyre a été un élément constant de sa spiritualité.

Nicanor Ascanio Soria, prêtre profès de la province de Castille, des Frères mineurs observants (1814-1860)

Nicanor Ascanio Soria, prêtre profès de la province de Castille, des Frères mineurs observants (1814-1860) © Custodie Terre Sainte

 

Nicolás María Alberca Torres

Né en 1830 à Aguilar de la Frontera, Cordoue, Espagne. Ancien religieux chez les Frères de l’Hôpital Jesús Nazareno de Cordoue, il est reçu chez les Frères Mineurs en 1856 et ordonné prêtre en 1858. Appelé à la vie missionnaire, il arrive en Terre Sainte en 1859 et est envoyé au couvent de Damas pour y apprendre l’arabe.

Nicolás María Alberca Torres, prêtre du Collège missionnaire de Priego (Cuenca), des Mineurs observants (1830-1860)

Nicolás María Alberca Torres, prêtre du Collège missionnaire de Priego (Cuenca), des Mineurs observants (1830-1860) © Custodie Terre Sainte

 

Pedro Nolasco Soler Méndez

Né en 1827 à Lorca, Murcie, Espagne. Après quelques expériences professionnelles, il est reçu chez les Frères mineurs à l’âge de 29 ans, en 1856, et ordonné prêtre en 1857. L’année suivante, il se portera candidat à la mission de la Custodie de Terre Sainte, où il arrivera le 20 février 1859. Affecté au couvent de Saint-Paul à Damas, il y passera un peu plus d’un an.

Pedro Nolasco Soler Méndez, prêtre du Collège missionnaire de Priego (Cuenca), des Mineurs observants (1827-1860)

Pedro Nolasco Soler Méndez, prêtre du Collège missionnaire de Priego (Cuenca), des Mineurs observants (1827-1860) © Custodie Terre Sainte

 

Francisco Pinazo Peñalver

Né en 1802 dans le village de El Chopo de Alpuente, Valence, Espagne. Il est admis au noviciat des Frères Mineurs en 1831. En tant que frère laïc, il exercera la fonction de sacristain jusqu’en 1835, année de la suppression des ordres religieux en Espagne. Afin de renouer avec la vie communautaire, il opte pour la Custodie de Terre Sainte, au sein de laquelle il arrive en octobre 1843. Pendant environ 17 ans, il travaillera comme cuisinier et tailleur dans différents couvents. Au moment de son martyre au monastère de Damas il était sacristain.

Francisco Pinazo Peñalver, religieux profès de la province de Saint-François de Valence, des Frères mineurs observants (1802-1860)

Francisco Pinazo Peñalver, religieux profès de la province de Saint-François de Valence, des Frères mineurs observants (1802-1860) © Custodie Terre Sainte

 

Juan Jacob Fernández

Né en 1808 à Moire, Ourense, Espagne. En 1831, il entre chez les Frères Mineurs comme frère laïc. Malheureusement, la suppression des ordres religieux en 1835 interrompit son expérience de la vie conventuelle pendant quelques années. En 1858, il demande à être associé à la Custodie de Terre Sainte, et en 1859 il s’installe au couvent de Damas comme cuisinier.

Juan Jacob Fernández, religieux profès de la province de Saint-Jacques-de-Compostelle, des Frères mineurs observants (1808-1860)

Juan Jacob Fernández, religieux profès de la province de Saint-Jacques-de-Compostelle, des Frères mineurs observants (1808-1860) © Custodie Terre Sainte

 

Francesco Massabki

Homme pieux et intègre. Marié et père de huit enfants, tous éduqués selon les valeurs chrétiennes, il donnait partout l’exemple d’une grande générosité, surtout envers les pauvres et les nécessiteux. Il était très attaché aux frères franciscains dont il était le procureur. Ainsi que ses frères Moati et Raphaël, il se trouvait au couvent Saint-Paul au moment du martyre.

Francesco Massabki

Francesco Massabki © Custodie Terre Sainte

 

Mooti Massabki

Vivait avec sa femme et ses cinq enfants dans la même maison que son frère aîné Francis. Il se rendait quotidiennement au couvent Saint-Paul, non seulement pour prier mais aussi pour enseigner à l’école locale. Prêt à verser son sang pour le Christ, comme il l’enseignait dans les cours de catéchisme, il n’hésita pas à offrir sa vie au nom de la foi.

Abdel Mooti Massabki

Abdel Mooti Massabki © Custodie Terre Sainte

 

Raffaele Massabki

Frère cadet de Francis et Moati, était célibataire. Très dévoué à Notre-Dame, il prêtait volontiers son aide aux frères et à sa famille. Il avait l’habitude de s’attarder longuement en prière dans l’église du couvent. Dans la nuit du 9 au 10 juillet 1860, il était encore présent dans l’enceinte du couvent Saint-Paul lorsque les Druzes firent irruption et le tuèrent avec ses deux frères.

Martyrs de Damas © Custodie Terre Sainte

Martyrs de Damas © Custodie Terre Sainte

 

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Custodie de Terre Sainte

La Custodie de Terre Sainte fait partie d’un Ordre religieux de l’Église catholique, l’Ordre des Frères mineurs, les Franciscains. Acteurs de premier plan dans les Lieux Saints, les frères Mineurs accomplissent leur mission sur cette terre accompagnés par leur fondateur, Saint François. Les premiers frères arrivèrent en Terre Sainte en 1217, conduits par Fr. Elie da Cortona. Depuis lors, ils ont toujours relevé les défis de l’époque afin de pouvoir transmettre la Grâce des Lieux Saints à toute l’humanité et de partager leur vie avec les « pierres vivantes », les Communautés chrétiennes locales. Retrouvez toutes les informations sur le site internet de la Custodie de Terre Sainte.

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