ROME, Lundi 30 novembre 2009 (ZENIT.org) - L'Argentine et le Chili sont la preuve que le dialogue, quand il est mené avec responsabilité, peut éviter les guerres, affirme le porte-parole du Saint-Siège.

Cette réflexion constitue le cœur de l'éditorial du père Federico Lombardi s.j., directeur de la salle de presse du Saint-Siège sur Octava Dies, le bulletin hebdomadaire d'information du Centre de télévision du Vatican, 25 ans après la signature du traité de paix et d'amitié entre ces deux pays grâce à la médiation du Saint-Siège. 

Cet anniversaire a été  célébré samedi au Vatican, en présence du pape, avec la participation des présidentes d'Argentine et du Chili, mesdames Cristina Fernández de Kirchner et Michelle Bachelet. 

L'évènement, explique le père Lombardi, se voulait à la fois un acte de « remerciement pour ce don de paix » et un « message de confiance » montrant que « grâce à un dialogue patient, il est possible de bâtir la paix, contre la méfiance et toute tentation de recourir à la force ».  

Les archives du Chili et de l'Argentine ont montré que les deux pays, dirigés à l'époque par les généraux Augusto Pinochet et Jorge Videla, se seraient déclarés la guerre s'il n'y avait pas eu la médiation de Jean-Paul II. 

Le porte-parole a ensuite cité un passage de la lettre que Benoît XVI a envoyée aux deux présidentes pour marquer le 30ème anniversaire du début de la délicate médiation : «  Face à tout contentieux, il faut toujours vaincre le découragement et ne jamais considérer comme clos le chemin du dialogue patient et de la négociation conduite avec sagesse et prudence, pour parvenir à une solution juste et digne avec des moyens pacifiques ».  

Le pape relève dans sa lettre que le succès des cinq longues années de négociations fut pour le monde « une surprise agréable et inattendue », mais également un « exemple ».

« Si cela a été possible une fois, alors pourquoi pas d'autres fois encore? », s'interroge le père Lombardi dans son éditorial.

« Certes, il s'agissait de deux pays à majorité catholiques, ouverts à une médiation du Saint-Siège. Mais le message était beaucoup plus général ». 

« Ce fut une leçon concrète et convaincante, disait Jean-Paul II en 1987. Les hommes et les nations, s'ils le veulent vraiment, peuvent cohabiter en paix, faisant prévaloir la force de la raison sur les raisons de la force. Ceci confirme que l'histoire n'est pas une affaire d'impulsions aveugles mais dépend plutôt, dans son devenir, de décisions justes et responsables adoptées librement pas les hommes ». 

« Continuons donc à construire les voies du dialogue et de la paix. Il y en a, partout, un besoin urgent et dramatique » conclut le père Lombardi.