Vers une manifestation plus complète de S. Joseph

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« Mystère de la paternité du juste Joseph », du P. Lallement

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ROME, lundi 19 mars 2012 (ZENIT.org) –« Le temps progresse vers une manifestation plus complète de saint Joseph », estimait le chanoine Daniel-Joseph Lallement (1892-1977) dans « Mystère de la paternité du juste Joseph » (Téqui, 1986).
Il rappelle les actes des papes de Pie IX à Benoît XV, puis il fait une lecture de l’Evangile montrant que Joseph n’a pas « douté » comme on le lit parfois.
Patron de l’Eglise catholique
Le 9 décembre 1870, Pie IX a déclaré saint Joseph patron de l’Eglise universelle. Pour l’auteur, cela représente « une élévation de ce saint au-dessus de tout le cours de l’Eglise » et cela comporte « une omniprésence de son action en tous les temps de l’Eglise », « une action incessante de sa part pour ramener à Dieu toutes les âmes ». On comprend qu’il ne peut qu’avoir une place dans la nouvelle évangélisation (cf. Zenit du 28 février 2012).
Le 5 août 1889, Léon XIII a expliqué dans l’encyclique « Quamquam pluries », ce patronage universel de S. Joseph, affirmant notamment que personne n’était plus près de la Vierge Marie que saint Joseph, qui approche « de la suréminente dignité de la Mère de Dieu ». D’où sa « primauté sur tous les saints, hormis la Vierge Marie ».
Le 18 mars 1910, Pie X a approuvé les litanies en l’honneur de S. Joseph pour l’Eglise universelle : elles peuvent être récitées publiquement comme celles du Saint Nom de Jésus, du Sacré-Cœur et de la Vierge Marie, un privilège unique ;
Enfin, continue le chanoine Lallement, Benoît XV approuve et étend  à toute l’Eglise une Préface propre pour les fêtes du « Saint Epoux de Marie ».
Puis, dans un motu proprio « Bonum sane », de 1920, pour marquer le 50e anniversaire de la déclaration de S. Joseph – très chaste Epoux de la Vierge Mère de Dieu et Gardien du Verbe incarné, comme « patron de l’Eglise catholique ».
Pour Benoît XV, cette déclaration du patronage de saint Joseph « était un événement (…) dont la mémoire devait être perpétuellement renouvelée pour produire les fruits de grâces les plus insignes ». Il marquait ainsi, fait encore remarquer le P. Lallement, « que nous étions à l’âge de la reconnaissance de son patronage sur l’Eglise universelle ». L’auteur voit en effet dans Joseph de Nazareth, notamment, un « remède au matérialisme ».
Mais où réside la grandeur de S. Joseph ? Dans une lecture très précise de l’évangile de Luc (1, 26-27), le chanoine fait d’abord remarquer que « La Vierge n’apparaît pas dans l’Evangile sans être présentée comme l’Epouse de Joseph » : « Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille, une vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie ».
Prends chez toi Marie
Il montre aussi, entre autres, que Joseph, s’il veut répudier Marie, est mû par une seule motivation : « L’humilité de S. Joseph a hésité à entrer dans cette grandeur » du projet de Dieu sur lui. Notons, « hésité » , et non pas « douté ». Devant l’oeuvre de Dieu  que l’ange lui révèle, il veut tout d’abord se retirer devant le mystère de la présence et de l’action de Dieu. Il faut donc que l’ange le « confirme » sa mission pour qu’il l’accepte : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ».
Si Joseph avait douté de Marie, il n’aurait pas décidé de la répudier « en secret », il aurait accompli la loi et l’aurait répudiée en public. La répudier en secret c’est vouloir respecter la distance nécessaire avec le mystère de Dieu qui se révèle.
C’est d’ailleurs ce que Benoît XVI a demandé hier, dimanche 18 mars, aux catholiques : d’imiter S. Joseph et « de prendre chez eux Marie » (cf. Zenit du 218 mars 2012).
Le chanoine Lallement écrit : « Et nous, à la foi timide, nous craindrions d’aller chercher, chez Joseph, Marie et son Enfant ! Dieu commande à Joseph de ne pas craindre de prendre chez lui Marie avec l’Enfant qu’elle a dans son sein, et nous, nous hésiterions à aller chercher le grand dépôt de Dieu là où Dieu a voulu le mettre ! »

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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