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Ukraine: le pape François invité par les évêques gréco-catholiques

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L’archevêque Shevchuk dresse un bilan de la rencontre romaine

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L’archevêque majeur de Kiev (Ukraine), Sviatoslav Shevchuk, a annoncé, lors d’une conférence de presse à Rome, hier, lundi 8 juillet 2019, que les évêques gréco-catholiques ont invité le pape François en Ukraine: il estime que cette visite pourrait constituer « une possibilité très éloquente et symbolique » pour la fin des hostilités dans le Donbass. Le pape a répondu qu’il y « réfléchirait », rapporte Vatican News.
L’archevêque majeur et les métropolites de l’Église gréco-catholique ukrainienne ont été invités au Vatican la semaine passée, les vendredi 5 et samedi 6 juillet 2019,  pour un temps de rencontre, de réflexion et de prière autour du pape François, alors que le conflit n’est pas apaisé dans l’Est du pays et que le pape avait reçu le président russe Vladimir Poutine la veille.
Le pape leur a adressé un discours le 5 juillet, et le Vatican a publié un communiqué le lendemain, insistant sur la « méthode de partage », souhaitant qu’elle se « poursuive », de façon à « promouvoir le développement harmonieux de l’Église gréco-catholique ukrainienne, ainsi que des autres Églises catholiques orientales dans leur identité et mission ».
A ce sujet, le chef de l’Église gréco-catholique d’Ukraine, estime qu’ « une nouvelle méthodologie de communion entre le successeur de Pierre et les Églises orientales s’est mise en marche ».
Depuis cinq ans, l’Ukraine vit les conséquences d’une guerre et d’une crise humanitaire qui ont provoqué officiellement « 13 000 morts et 30 000 blessés », a rappelé l’archevêque qui a connu le futur pape François alors qu’il était lui-même à Buenos Aires. Mais pour lui, il faudrait « doubler ces chiffres » pour avoir une estimation plus proche de la réalité.
Il a dénoncé le fait que « ces deux dernières semaines, les médecins et les convois humanitaires ont été particulièrement visés par les attaques et les bombardements ». Et c’est pour « témoigner de l’espérance », que les prêtres de l’Église gréco-catholique continuent leur ministère dans onze paroisses situées en zone de guerre: « Leur présence parmi la population est une preuve que Dieu ne l’a pas abandonnée ».
Il a insisté sur cette urgence à la fois « humanitaire » et « environnementale »: près de quatre millions de personnes n’auront plus accès à l’eau potable, d’ici à quelques mois.
L’archevêque a souligné la préoccupation du pape François pour les enfants  exposés aux conflits, et pour certains victimes mutilées par les explosions. C’est pourquoi le le Saint-Siège envisage la création d’un centre de soins pour les enfants victimes de la guerre.
Un autre objet de la réflexion a été les relations avec les orthodoxes, qui représentent 71% de la population de l’Ukraine contre un petit peu plus de 14% pour les gréco-catholiques. L’archevêque Schevchuk a réaffirmé la volonté de l’Église gréco-catholique ukrainienne de dialoguer « avec tous », « sans entrer dans les discussions internes à l’orthodoxie », alors que le patriarcat de Constantinople a accordé l’autonomie – « l’autocéphalie » – à l’Église orthodoxe ukrainienne provoquant l’irritation du patriarcat de Moscou.
Enfin, dans le nouveau contexte créé par l’élection du président Volodimir Zelenski et à l’approche des élections parlementaires du 21 juillet prochain, l’Église gréco-catholique appelle de ses voeux des institutions « plus efficaces » et en faveur des plus pauvres et des personnes sans défense, de façon à défendre « la dignité humaine, le bien commun, la solidarité et la subsidiarité ».
L’archevêque a aussi exprimé son inquiétude face à l’augmentation de l’émigration: chaque année un million d’Ukrainiens quittent le pays, pour la plupart « des jeunes et des professionnels ». Il préconise d’inciter au contraire les pays étrangers à « investir en Ukraine », afin de créer de « nouveaux postes de travail », toujours selon Vatican News.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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