Prestation de serment des gardes suisses 2017, capture CTV

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Sur les pas des saints, prestation de serment de 40 gardes suisses

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Dont treize en langue française

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Quarante nouveaux gardes suisses ont prêté serment lors d’une cérémonie au Vatican, ce 6 mai 2017 : 13 en langue française, 23 en langue allemande et 4 en langue italienne. « Prenez exemple sur la vie des saints et étudiez leur biographie », leur a recommandé leur commandant, Christoph Graf.
Dans la cour Saint-Damase du palais apostolique, en présence de la présidente de la Confédération helvétique Doris Leuthard et du président du conseil des Etats, Ivo Bischofberger, les nouvelles recrues étaient entourées du Corps armé en grand uniforme, et de leurs familles.
C’est l’aumônier, l’abbé Thomas Widmer, qui a lu les paroles du serment : « Je jure de servir fidèlement, loyalement, et de bonne foi le Souverain Pontife régnant François et ses légitimes successeurs : de me dévouer pour eux de toutes mes forces sacrifiant, si nécessaire, ma vie pour leur défense. J’assume les mêmes devoirs vis-à-vis du Sacré Collège des cardinaux durant la vacance du Siège Apostolique. Je promets, en outre, au Commandant et aux autres supérieurs respect, fidélité et obéissance ».
Puis les nouvelles recrues, appelées par leur nom, se sont avancées une par une et, la main gauche sur le drapeau de la Garde et la droite levée avec les trois doigts étendus, symbolisant la trinité, a confirmé : « Moi …, je jure d’observer, loyalement et de bonne foi, tout ce qui vient de m’être lu aussi vrai que Dieu et nos Saints patrons m’assistent ».
Dans son discours, le Commandant de la garde, le colonel Christoph Graf, a souligné que les gardes suisses expriment « leur disponibilité à donner leur vie pour protéger le Saint-Père si la situation l’exige, en suivant l’exemple que nous ont donné nos compagnons durant le “sac de Rome” en 1527 ». C’est justement en mémoire de ces 147 gardes morts en défendant le pape Clément VII, que la cérémonie a lieu chaque année un 6 mai.
Prônant les vertus de l’humilité, de l’honnêteté, de la compassion et de l’amour du prochain, le colonel les a exhortés : « Prenez exemple sur la vie des saints et étudiez leur biographie ». Il a cité sainte Thérèse de Lisieux, Padre Pio et Mère Teresa, mais aussi les trois saints patrons de la Garde, trois soldats : saint Martin de Tours, saint Sébastien et saint Nicolas de Flue.
Le commandant a évoqué aussi les « personnes exemplaires qui n’ont jamais été officiellement proclamées saintes par l’Eglise » : les chrétiens du Proche Orient et de l’Afrique « cruellement exécutés en raison de leur foi » ; les personnes qui dans les zones de guerre, œuvrent en faveur de la population civile ; les enfants qui accueillent chez eux leurs parents vieillissants « sans les mettre dans quelque institut à cause d’une façon de penser égoïste » ; les parents qui prennent soin de leur enfant handicapé jour et nuit.
Dans son discours prononcé dans les trois langues des gardes, le commandant s’est aussi demandé si la cause de la « profonde crise » de l’Europe, n’était pas à rechercher « dans la disparition croissante de la foi, dans l’absence croissante de Dieu ». « L’Europe ne pourra survivre que si elle recommence à promouvoir la plus petite cellule de la société, c’est-à-dire la famille », a-t-il estimé.
« Réveillez-vous, chers chrétiens ! », a conclu le commandant Graf : « Le monde actuel a de nouveau besoin de personnes simples, humbles, qui vivent et témoignent de la foi. De personnes qui accomplissent tous les jours leur devoir avec amour, qui prient et fassent pénitence ». Et de conclure sur la prière du chapelet et du jeûne : « Vous serez surpris de ce que vous pourrez obtenir avec eux ».
La Garde suisse doit sa fondation au pape Jules II (1503-1513) qui, il y a plus de 500 ans, demanda aux Etats « Confederatis Superioris Allemanniae » de permettre le recrutement de jeunes Suisses pour constituer une garde pontificale. Le 22 janvier 1506, ce pape accueillit et bénit, place Saint-Pierre, le premier contingent de gardes suisses, composé de 150 recrues et commandé par le capitaine Kaspar von Silenen, venu à pied de Lucerne par la via Francigena pour assurer la défense de la personne du pape et du palais apostolique.
Les recrues doivent être des hommes suisses âgés de 19 à 30 ans et de foi catholique. Ils doivent être célibataires, en bonne santé, avoir un casier judiciaire vierge. Ils s’engagent pour une durée minimum de deux ans.
Si la tradition veut que Michel-Ange ait créé leurs uniformes multicolores, le dessin remonte en réalité aux environs de 1915. La devise de la Garde suisse pontificale est « acriter et fideliter », courageux et fidèles.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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