Mgr Miguel Ayuso Guixot © wikipedia, Christoph Wagener

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Sikhs et chrétiens : «Travailler pour la paix avec persévérance», par Mgr Ayuso Guixot

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Dans le sillage de la Déclaration d’Abou Dhabi

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« Tous doivent continuer à travailler pour la paix avec patience et persévérance », a déclare Mgr Miguel Angel Ayuso Guixot, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux qui cite la Déclaration d’Abou Dhabi sur la Fraternité humaine.
Il est intervenu à Genève (Suisse) à un congrès sur le dialogue entre sikhs et chrétiens organisé par le Conseil œcuménique des Églises (COE), indique L’Osservatore Romano en italien du 6-7 juillet 2019.
C’était la première fois que le COE accueillait un congrès pour le dialogue entre sikhs et chrétiens, avec pour objectif de commémorer le 550e anniversaire de la naissance de Guru Nanak (1469), le mystique indien fondateur du sikhisme. Mgr Ayuso Guixot était accompagné de Mgr Michael Santiago, official du dicastère.
« Dans le contexte actuel d’intolérance croissante, de discrimination, de conflits, de tensions et de  violences, à cause de l’augmentation alarmante de l’extrémisme, du fanatisme, du fondamentalisme et du nationalisme populiste », a dénoncé l’archevêque, il est nécessaire que les hommes s’engagent partout pour la paix.
Il est possible de poursuivre la paix dans un monde pluraliste, a-t-il affirmé, en indiquant sept voies pour atteindre cet objectif.
Il s’agit de vivre chacun sa propre foi de manière authentique, a-t-il dit, pour rester enraciné dans les valeurs de la compréhension mutuelle, de la fraternité humaine et de l’existence harmonieuse. Il faut préserver ce qu’il y a de bon au niveau spirituel, moral et socio-culturel dans toutes les religions et promouvoir des liens d’amitié authentiques.
Mgr Ayuso Guixot a invité à travailler ensemble pour le bien commun et à favoriser une culture du dialogue et de la collaboration entre personnes de traditions différentes. Il a appelé aussi à sensibiliser au fait que les différences ne sont jamais une menace, mais une source potentielle de croissance et d’enrichissement. Il a demandé à prier et à jeûner pour la paix.
Mgr Ayuso Guixot a souhaité aux sikhs de « continuer à se laisser inspirer par l’exemple de leur fondateur afin de devenir toujours plus d’authentiques hommes et femmes engagés à construire la paix et à diffuser la joie dans le monde ». Il a souligné plusieurs ressemblances entre la foi chrétienne et celle des sikhs : des écritures au centre de la vie spirituelle et rituelle, l’idée de l’hospitalité, qui se reflète à travers la pratique du partage des repas qui, chez les chrétiens, renvoie à l’Eucharistie et, dans le sikhisme à la Langar.
Il a cité aussi un grand effort pour protéger et servir des personnes plus vulnérables impliquées dans les conflits dans différentes parties du monde en soulignant le rôle des organisations de secours sikhs qui ont répondu aux besoins des réfugiés Rohinghya à la frontière entre le Bangladesh et le Myanmar, ainsi qu’à ceux des réfugiés syriens.
Il a également rappelé que Tegh Bahadur (1621-1675), le neuvième gourou des sikhs, a été martyrisé pour avoir défendu la liberté religieuse y compris de ceux qui étaient en dehors de la tradition sikhe.
« C’est dans la nature de la religion de promouvoir un lien toujours plus étroit avec la divinité et de favoriser un rapport toujours plus solidaire entre les hommes », a affirmé le président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. En conséquence, a conclu Mgr Ayuso, « nous avons une responsabilité en tant que croyants et en tant que leaders de nos communautés respectives » : celle de « devenir des bâtisseurs de fraternité et de paix ».
Et, à ce propos, il a relancé le document sur la Fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune, signé à Abou Dhabi le 4 février dernier par le pape François et par le grand imam d’Al-Azhar, et en a recommandé l’étude. En effet, bien qu’il se réfère aux relations entre chrétiens et musulmans, il contient un message d’une portée universelle.
Avec une traduction d’Hélène Ginabat
 
 
 

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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