Le président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, le cardinal Jean-Louis Tauran, a fait parvenir un message aux sikhs pour la fête du Guru Nanak Jayanti – marquant l’anniversaire de leur fondateur – célébrée cette année le 6 novembre. Il encourage les chrétiens et sikhs à faire du « service de compassion » une « façon de vivre », qui inspire les autres « afin de promouvoir le bonheur, l’harmonie et la paix partout dans le monde ».
Le message, intitulé « Chrétiens et sikhs : ensemble pour promouvoir le service de la compassion » (« Christians and Sikhs: together to promote compassionate service ») souhaite « que les célébrations [du Guru Nanak] renforcent les liens entre les familles et les communautés pour plus de bonheur, d’harmonie et de paix ».
Le cardinal Tauran propose aux chrétiens et aux sikhs de « promouvoir ensemble le service de la compassion », dans un monde habité par « les tendances matérialistes, consuméristes et individualistes » qui rendent les hommes « de plus en plus auto-centrés, insensibles et indifférents aux besoins et aux souffrances d’autrui ».
Le service de la compassion « est au cœur même de chaque grande religion », fait-il observer : les chrétiens en trouvent l’expression « dans la personne même de Jésus » et les sikhs enseignent à vivre « la compassion (daya) et le service désintéressé (seva) pour le bénéfice des autres ».
Le cardinal cite à ce sujet Bhai Gurdas, le premier interprète du Gurbani (écrit sacré) : « Les mains et les pieds qui fuient seva sont condamnables ; les actions qui ne sont pas seva sont vaines » (Varan, XXVII.10).
« Le service de la compassion signifie tendre la main aux pauvres, aux nécessiteux, aux malades, aux personnes âgées, handicapées, aux migrants, aux réfugiés, aux exploités et aux persécutés », qui « font partie de la grande famille humaine », en « transcendant les barrières et en renonçant à ses propres intérêts et au confort », explique le cardinal.
Accompli « dans un véritable esprit de charité et d’abnégation, un tel service devient une expérience globale et enrichissante à la fois pour le donateur et le receveur », affirme-t-il.
Il plaide donc pour que ce service de compassion soit chez les chrétiens et les sikhs « une façon de vivre », qui inspire les autres « afin de promouvoir le bonheur, l’harmonie et la paix partout dans le monde ».
Le sikhisme a été fondé au XVe siècle dans la région du Pendjab par Guru Nanak qui a repris certaines valeurs de l’hindouisme et de l’islam, mais rejeté les injustices sanctionnées par la religion, l’inégalité des sexes et la discrimination sociale.