Le pape reçoit le p. Zollner et le p. Lombardi © ccpblog.unigre.it

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Protection des mineurs : "identifier les obstacles existants, les nommer et les éliminer"

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Le p. Zollner explique les objectifs de la réunion de février

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« Pour lutter efficacement contre le phénomène des abus, il faut clairement identifier les obstacles existants, les nommer et, selon une feuille de route éventuellement bien définie, les éliminer », affirme le jésuite Hans Zollner. « Que chacun rentre chez lui encouragé à faire face à la réalité de manière active et sans peur », souhaite-t-il en faisant référence à la réunion sur la protection des mineurs convoquée par le pape François du 21 au 24 février 2019 au Vatican.
Dans une longue interview à Vatican News le 30 janvier 2019, le p. Zollner, membre du Comité organisateur et de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, souligne que le but de la rencontre est de « construire la confiance » ainsi que de « motiver la prise de conscience que la protection des enfants et des jeunes est une tâche commune ».
« La réunion de février, explique le p. Zollner, n’est ni le début ni la fin de l’engagement de l’Église en faveur de la protection des enfants et des jeunes. J’espère beaucoup – et je pars de cette hypothèse – qu’après cette réunion, nous rendrons compte de manière régulière et continue des progrès réalisés quant à ce qui aura été motivé et décidé en février, ce qui nécessite encore une feuille de route bien établie pour la mise en œuvre. »
« Le contenu du travail de la rencontre, explique-t-il, est réparti sur trois jours et chaque jour est guidé par un sujet qui doit être particulièrement intéressant pour les responsables ecclésiaux ».  Les thèmes seront : la « responsabilité », « le thème du devoir de rendre compte, puis le thème de la transparence ». « Chaque jour, poursuit le jésuite, inclut trois rapports qui abordent le thème du jour du point de vue 1) de chaque évêque, de ses devoirs et de ses attitudes personnelles ; 2) de la communauté des évêques et de leur solidarité et 3) de toute la communauté ecclésiale en tant que peuple de Dieu. » « En choisissant des intervenants, dit-il, nous avons prêté une grande attention à la diversité », en impliquant « des femmes et des hommes, des clercs et des laïcs, des représentants de différents continents, mais également de différentes compétences professionnelles ». « Le Saint-Père, qui assistera à l’ensemble de l’événement, résumera – à la fin de la réunion – ce qui a été dit et élaboré. »
La présence des victimes au cours de la réunion, souligne le p. Zollner, vise à leur exprimer « ce respect, cette estime et cette considération que trop longtemps et trop souvent leur ont été refusées par l’Église ». Les victimes d’abus, poursuit-il, « témoigneront de différentes manières de leur vie lors de moments de prière qui se tiendront deux fois par jour ».
Dans son interview, le p. Zollner aborde, entre autres, le « thème de l’interculturalité », soulignant que l’un des « grands défis » de la rencontre sera de trouver un dénominateur commun. « Nous devons faire très attention, dit-il… nous entendons des choses différentes : un concept différent de l’enfance, différentes façons de comprendre l’autorité ou même le sens différent de l’intimité et la définition de ses limites » qui « ne sont souvent pas clarifiés ni exprimés ».
L’Église, souligne le jésuite, ne renoncera pas à « rechercher des voies communes et une compréhension mutuelle », car, dans le cas contraire, « ce serait une déclaration d’échec, ce serait aussi une manière profane de rejeter le Saint-Esprit, dans lequel nous sommes tous unis ».
« La réunion de février, dit encore le jésuite, ne prétend pas être la solution définitive à tous les problèmes, et ne pourrait jamais l’être non plus. Cependant, cela devrait certainement être une étape importante sur une feuille de route claire avec son programme de travail. »
Les attentes concernant cette rencontre sont souvent « trop » grandes, estime le p. Zollner : « En réalité, il est difficile d’être pour tout le monde, d’une certaine manière, « condamné » au succès; en même temps, il est réconfortant et encourageant de constater que les attentes … représentent en réalité ce reste d’espoir et d’attentes positives envers l’Église, de ceux qui la croient encore. Et croire en quelqu’un est déjà un pas en avant vers la confiance. »

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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