S. S. Bartholomaios - Capture CTV

Orthodoxie : "Il n’y a rien de plus sacré qu’un être humain"

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Message de Noël du patriarche œcuménique Bartholomée Ier

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« Il n’y a rien de plus sacré qu’un être humain, dont Dieu Lui-même a partagé la nature, a déclaré le patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomée Ier, dans son message de Noël, indique L’Osservatore Romano. Nous luttons pour la dignité humaine, pour la protection de la liberté et de la justice humaine, sachant très bien que la vraie paix vient de Dieu. »
Dans l’Église, affirme le primat orthodoxe, « nous vivons l’expérience de la liberté à travers, dans, et avec le Christ. La liberté en Jésus Christ est toujours orientée vers le prochain, vers l’autre, affirme toujours la vérité dans l’amour ». « Cette vérité, poursuit-il, est la pierre angulaire et la garantie d’un avenir pour l’humanité. Quand nous nous basons sur cet ethos, nous sommes en mesure de relever les grands défis de notre monde, qui menacent non seulement notre bien-être, mais notre survie même. »
Malheureusement, déplore le patriarche, encore une fois, les paroles « Le Christ est né » résonnent « dans un monde plein de violence, de dangereux conflits, d’inégalités sociales et de mépris envers les droits fondamentaux de l’homme ». Il rappelle que l’année 2018 « marque le 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme qui, après la terrible expérience et destruction de la Seconde Guerre mondiale, manifesta les idéaux communs et nobles que tous les peuples doivent respecter avec fermeté ». Or, souligne le patriarche, « le mépris envers cette déclaration continue, alors que divers abus et mauvaises interprétations des droits humains bafouent leur respect et leur réalisation. »
« Nous continuons à ne pas apprendre de l’histoire ou à ne pas vouloir apprendre », affirme le patriarche Bartholomée pour qui « ni la tragique expérience de violence et de dégradation de la personne humaine ni la proclamation de nobles idéaux n’ont empêché la poursuite de l’agression et de la guerre, de l’exaltation du pouvoir et de l’exploitation réciproque. »
« Le règne de la technologie, les extraordinaires conquêtes de la science et le progrès économique » n’ont pas conduit à la justice sociale et à la paix, souligne le patriarche. Aujourd’hui, « l’indulgence envers les riches a augmenté et la mondialisation se met à détruire les conditions de cohésion sociale et d’harmonie », estime-t-il.
Le 6 décembre 2017, le patriarche Bartholomée a reçu le titre de docteur honoris causa de l’université juive de Jérusalem pour l’ensemble de sa mission. Dans son discours rapporté par le quotidien du Vatican, le patriarche a encore une fois souligné qu’il « est utopique de croire qu’une culture de la solidarité peut être établie à travers la mondialisation, le progrès économique, internet ou à travers l’admirable progrès de la technologie ». « Nous avons besoin l’un de l’autre, a-t-il déclaré, nous avons besoin d’une mobilisation commune, d’efforts communs, d’objectifs communs et d’un état d’esprit commun. Nous pensons alors que la crise actuelle, qui est une crise complexe, est une occasion pour pratiquer la solidarité, le dialogue, la coopération, l’ouverture, la confiance. »
En rappelant quarante années de dialogue entre le patriarcat œcuménique et l’International Jewish Committee on Interreligious Consultations, le patriarche a souligné que « pendant des siècles, « la région méditerranéenne a connu une cohabitation pacifique entre juifs, chrétiens et musulmans ». Cette expérience montre, a-t-il ajouté, que « les personnes de religions différentes peuvent vivre ensemble, peuvent trouver des principes de base dans leurs traditions respectives qui favorisent la solidarité et le témoignage commun ». Cela montre, a-t-il insisté, que « les religions peuvent servir de pont entre les personnes, comme outils de paix, de tolérance et de compréhension, et pour rapprocher les cultures. »
Le dialogue interreligieux, a-t-il ajouté, « peut … guérir et faire envoler les préjugés, peut contribuer à la compréhension réciproque et à la résolution pacifique des conflits. Les préjugés et l’agressivité dérivent d’une déformation de la religion ».
Avec une traduction d’Océane Le Gall

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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