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ONU: les personnes âgées, un "point de référence" pour remédier à l'incertitude de l’avenir

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Déclaration de Mgr Bernardito Auza (Traduction intégrale)

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« Les personnes âgées ne sont pas seulement une ressource, mais un point de référence essentiel à un moment où beaucoup ont du mal à trouver leur identité et sont incertains sur l’avenir », estime Mgr Bernardito Auza.
L’observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies à New York est intervenu à la septième session du Groupe de travail à composition non limitée sur le vieillissement (GTCNL) le 12 décembre 2016.
« À mesure que la personne vieillit, elle grandit (…) en maturité, a dit Mgr Auza, et, même si la nature de sa contribution sociale peut changer, on peut encore beaucoup contribuer à la société. »
« La dignité ne disparaît pas avec l’âge ou avec une baisse de la productivité du marché », a rappelé Mgr Auza. « Il est crucial de promouvoir des valeurs et des systèmes d’éducation qui proposent une approche alternative à la ‘culture du déchet’ dont parle le pape François, qui juge chaque être humain simplement sur sa prétendue utilité. »
Le nonce a souligné que l’engaement pour les droits fondamentaux des personnes âgées devrait inclure « des politiques et des programmes concrets qui s’attaquent aux causes profondes des violations de leurs droits, et parfois, de leur abandon ».
MD
Déclaration de Mgr Auza
Monsieur le Président,
Le Saint-Siège est heureux de participer à cette session du Groupe de travail à composition non limitée sur le vieillissement (GTCNL) et vous remercie de votre direction continue en tant que Président du groupe depuis sa toute première session.
Ma délégation reste attachée à la protection, à la promotion et à la réalisation concrète des droits fondamentaux des personnes âgées, ainsi qu’au respect de leur dignité inhérente. Nous saluons le travail accompli par le GTCNL depuis 2010 pour traiter de manière concrète les nombreuses injustices auxquelles font face les personnes âgées et attirer l’attention sur leur marginalisation sociale accrue.
L’importance des travaux du GTCNL n’augmentera que dans les années à venir. D’ici 2030, le nombre de personnes dans le monde au-dessus de 60 ans devrait croître de 56 pour cent, passant de 901 millions à 1,4 milliard. En 2050, on prévoit que cette même fourchette de population doublera en taille, atteignant près de 2,1 milliards. [1] Cette augmentation spectaculaire du vieillissement de la population, conjuguée à une augmentation de l’espérance de vie moyenne, mettra une pression importante sur les systèmes de santé et les filets de sécurité sociale. Nous devons nous attaquer à ces préoccupations et le faire sans traiter les personnes âgées comme s’il s’agissait simplement d’un fardeau économique et social imminent.
Pour éviter cette réduction, il faut reconnaître que la dignité ne disparaît pas avec l’âge ou avec une baisse de la productivité du marché. En outre, à mesure que la personne vieillit, elle grandit normalement en maturité et, même si la nature de sa contribution sociale peut changer, on peut encore beaucoup contribuer à la société. À cet égard, le Pape François a récemment affirmé que chacun d’entre nous est appelé à s’engager à bâtir une société plus accueillante et inclusive, mais « pour ce faire, nous devons contrer la culture négative du déchet qui marginalise les personnes âgées et les considère improductives ». Le pape a encouragé « toutes les institutions et structures sociales à aider les personnes âgées à tirer le meilleur parti de leurs capacités, à faciliter leur participation active et à veiller en particulier à ce que leur dignité personnelle soit toujours respectée et appréciée ». [2] Monsieur le Président,
Au cours des sessions précédentes, il a été clairement établi qu’il existe un consensus sur l’importance de pallier les graves lacunes qui existent dans la protection des droits fondamentaux des personnes âgées, mais pas sur la façon d’y remédier. Certains ont préconisé un nouveau mécanisme comme une convention ou un traité, tandis que d’autres ont parlé de faire en sorte que les États respectent les engagements qu’ils ont déjà pris, de respecter et de promouvoir les droits des personnes âgées, dans d’autres traités et conventions. D’autres ont souligné que la base de la protection des personnes âgées doit être trouvée dans le Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement et dans les engagements pris dans la mise en œuvre de l’Agenda 2030.
Quelle que soit la forme que prendra la protection des droits humains des personnes âgées, il est essentiel de s’assurer que les mesures convenues sont adéquates pour protéger, respecter et réaliser les droits humains particuliers des personnes âgées. L’expérience nous a montré que les traités, les conventions, les conférences et les déclarations, tout en aidant à établir un consensus international et des normes, manquent souvent de la volonté politique nécessaire à leur pleine application. Et nous ne pouvons pas laisser nos aînés  en arrière par des paroles sans suite.
Monsieur le Président,
Afin de garantir le respect des droits fondamentaux des personnes âgées et la mise en œuvre d’engagements pour leur bien-être, il est essentiel que ces garanties et engagements soient complétés par des politiques et des programmes concrets qui s’attaquent aux causes profondes des violations de leurs droits, et parfois, de leur abandon.
À cet égard, il est crucial de promouvoir des valeurs et des systèmes d’éducation qui proposent une approche alternative à la « culture du déchet » dont parle le pape François, qui juge chaque être humain simplement sur sa prétendue utilité. Nous devons travailler collectivement pour découvrir de nouvelles façons de réaffirmer et proposer à nouveau le rôle important que jouent les personnes âgées dans la société et de convaincre chacun de la place cruciale des personnes âgées dans nos familles, nos cultures et nos sociétés.
Les personnes âgées ne sont pas seulement une ressource mais un point de référence essentiel à un moment où beaucoup ont du mal à trouver leur identité et sont incertains sur l’avenir. Parce que dans certains endroits les personnes âgées ont perdu leur place dans la société, elles peuvent parfois se sentir inutiles et seules. C’est sur ce point qu’il faut travailler avec persévérance pour éduquer les générations présentes et futures. C’est l’une des raisons les plus importantes de la solidarité intergénérationnelle et du dialogue.
Enfin, Monsieur le Président, il est important de se rappeler que lorsque nous parlons du vieillissement et des personnes âgées, nous parlons d’une classe de personnes à laquelle, avec le temps, nous appartiendrons inexorablement. Les décisions que nous prenons et le travail que nous faisons aujourd’hui nous affecteront tous demain. Merci, Monsieur le Président.
1. “World Population Ageing Report, 2015”, United Nations Department of Economic and Social Affairs, Population Division.
2. Pape François, Discours aux membres de l’Association nationale des travailleurs âgés et des « Senior Italia FederAnziani », le 15 octobre 2016.
© Traduction de Zenit, Constance Roques

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Constance Roques

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