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ONU : Droits de l’homme, réduire l’écart entre la théorie et la pratique, par Mgr Gallagher

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Pour des actions concrètes basées sur la justice, la solidarité et le bien commun

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« Les difficultés à respecter et à mettre en œuvre les lois internationales relatives aux droits de l’homme ne sont pas une excuse pour les ignorer. Au contraire, elles doivent conduire à un effort encore plus important pour intégrer ces considérations dans une réalité opérationnelle ». C’est ce qu’a déclaré Mgr Gallagher devant les Nations Unies. Pour lui, il est urgent de « réduire l’écart entre la théorie et la pratique ».
Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire aux relations avec les États et chef de la délégation du Saint-Siège à la soixante-treizième session de l’Assemblée générale des Nations Unies, est intervenu à la manifestation parallèle de haut niveau intitulée « La Déclaration universelle des droits de l’homme: un outil de prévention pour parvenir à la paix et au développement durable », aux Nations Unies, à New York, le 26 septembre 2018.
Mgr Gallagher a en outre rappelé que « les droits impliquent toujours des responsabilités » et que « les responsabilités sont assumées par des engagements et des actions concrets ». Des engagements qui « ne doivent pas être fondés sur un intérêt personnel étroit ou sur un simple équilibre entre des droits concurrents » mais sur « les principes de justice, de solidarité et de bien commun ».
Voici notre traduction de la déclaration de Mgr Gallagher.
HG
Déclaration de Mgr Paul Richard Gallagher
Monsieur le Président,
Au cours des 70 dernières années, nous avons vu dans le temps et dans la pratique que les piliers fondateurs de l’ONU sont non seulement interconnectés, mais se renforcent mutuellement. Aujourd’hui, nous réfléchissons à ce fait important et prenons une mesure supplémentaire en considérant comment les droits de l’homme contribuent à la réalisation d’une paix et d’un développement durables.
Les droits de l’homme et la dignité humaine ne peuvent jamais devenir des mots vides, exprimés et affirmés simplement pour apaiser notre conscience collective, dans ce que le pape François a appelé le « nominalisme déclariste » (1).
Pour éviter cela, nous devons nous rappeler que les droits impliquent toujours des responsabilités et que les responsabilités sont assumées par des engagements et des actions concrets. Comme l’affirme le préambule de la Déclaration universelle des droits de l’homme, notre « foi dans les droits humains fondamentaux, la dignité et la valeur de la personne humaine » reflète également notre « détermination à promouvoir le progrès social et de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande » (2).
Pour cette raison, un cadre international des droits de l’homme qui fonctionne exige que la société non seulement reconnaisse les droits de l’homme de son peuple, mais qu’elle soit résolue à satisfaire ses besoins fondamentaux et à promouvoir son développement humain intégral. Cela comprend l’engagement de garantir les droits civils et politiques ainsi que les droits économiques, sociaux et culturels, une dimension cruciale de l’expression et de l’épanouissement humain.
Ces engagements, dus à chacun, ne doivent pas être fondés sur un intérêt personnel étroit ou sur un simple équilibre entre des droits concurrents. Ils doivent plutôt être fondés sur les principes de justice, de solidarité et de bien commun, des principes qui exigent de lutter contre les inégalités et de créer des environnements sains permettant à tous de devenir les protagonistes de leur propre développement et finalement de la société en général. C’est le véritable fondement d’une paix durable.
Par conséquent, considérés ensemble, les piliers fondamentaux des Nations Unies forment un cercle vertueux. Lorsque les droits de l’homme sont respectés et réalisés, le développement ne laisse personne de côté. Lorsque le développement embrasse toute la société et que chacun a la possibilité de s’épanouir, la paix devient durable.
En conclusion, les difficultés à respecter et à mettre en œuvre les lois internationales relatives aux droits de l’homme ne sont pas une excuse pour les ignorer. Au contraire, elles doivent conduire à un effort encore plus important pour intégrer ces considérations dans une réalité opérationnelle. Réduire l’écart entre la théorie et la pratique: c’est ce qu’il faut de toute urgence pour faire avancer la cause des droits de l’homme aujourd’hui.
Merci, Monsieur le Président.
1. Pape François, Discours à l’Assemblée générale des Nations Unies, 25 septembre 2015.
2. Préambule de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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