Messe Chrismale 2018 © Vatican Media

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Messe chrismale : le pape veut des "prêtres de rue"

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« Des prêtres proches, qui sont présents, qui parlent avec tout le monde »

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« Des prêtres proches, qui sont présents, qui parlent avec tout le monde… Des prêtres de rue. » C’est ce que le pape François a souhaité lors de la messe chrismale qu’il a célébrée ce Jeudi Saint, 29 mars 2018, au matin, dans la basilique Saint-Pierre.
« Le prêtre qui est proche, qui marche au milieu de ses gens avec la proximité et la tendresse du bon pasteur… les gens non seulement l’apprécient beaucoup, mais plus encore : ils sentent pour lui quelque chose de spécial, quelque chose qui se sent seulement en présence de Jésus », a souligné le pape dans son homélie.
La proximité « n’est pas seulement une chose en plus », a-t-il ajouté : « En elle se joue le fait que Jésus sera rendu présent dans la vie de l’humanité, ou bien qu’il restera au plan des idées, enfermé en lettres d’imprimerie, incarné tout au plus dans quelque bonne habitude qui peu à peu deviendra routine. »
Et le pape François de préciser : « La proximité est plus que le nom d’une vertu particulière, elle est une attitude qui implique toute la personne, sa manière d’établir des liens, d’être en même temps en soi-même et attentif à l’autre. »
Le pape a souhaité avec insistance « des prêtres proches, qui sont présents, qui parlent avec tout le monde… Des prêtres de rue ». « Quand les gens disent d’un prêtre qu’il “est proche”, a-t-il souligné, cela fait ressortir en général deux choses : la première, qu’ “il est toujours là” (contrairement au fait qu’ “il ne soit jamais là”. On dit souvent : “je sais, mon père, que vous êtes très occupé”). Et l’autre, qu’il sait trouver une parole pour chacun. Les gens disent : “Il parle avec tout le monde ; avec les grands, avec les petits, avec les pauvres, avec ceux qui ne croient pas…” ».
Ces prêtres proches suivent l’exemple de Jésus qui « aurait pu parfaitement être un scribe ou un docteur de la loi, mais (qui) a voulu être un “évangélisateur”, un prédicateur de rue, le «Messager des Bonnes Nouvelles» pour son peuple ».
La proximité est la clé de la vérité
La proximité est « la clé de la miséricorde », mais aussi « la clé de la vérité », a encore affirmé le pape : « La vérité n’est pas seulement en effet la définition qui permet de nommer les situations et les choses en les tenant à distance avec des concepts et des raisonnements logiques… La vérité est aussi fidélité (emeth), celle qui te permet de désigner les personnes par leur nom propre, comme le Seigneur les nomme, avant de les classifier ou de définir “ leur situation”. »
Le pape a alors fustigé la « mauvaise » habitude de « la culture de l’adjectif », de traiter autrui de « comme ceci » ou « comme cela… non, il est enfant de Dieu. Ensuite, il aura des vertus et des défauts, mais la vérité fidèle de la personne et non pas l’adjectif devenu substance ».
Il a mis en garde contre « la tentation de se faire des idoles de certaines vérités abstraites. Ce sont des idoles commodes, à portée de main, qui donnent un certain prestige et pouvoir, et qui sont difficiles à reconnaître. Car la “vérité-idole” se déguise, elle utilise les paroles évangéliques comme un vêtement mais elle ne permet pas de toucher le cœur. Et, ce qui est pire, elle éloigne les gens simples de la proximité de la Parole et des Sacrements de Jésus, qui guérit ».
Au cours de cette célébration, le pape François a consacré le « Saint Chrême », huile utilisée pour les sacrements du baptême, de la confirmation et de l’ordre. Il a également béni l’huile des catéchumènes et l’huile des malades.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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