Nouvelle Evangélisation 29/09/2017 © L'Osservatore Romano

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L’évangélisation appartient au peuple de Dieu (traduction complète)

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Promotion de la nouvelle évangélisation

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« Par sa nature », l’évangélisation « appartient au peuple de Dieu », affirme le pape François « en vertu de la miséricorde qui lui a été réservée ».
Le pape a reçu en audience les participants à l’assemblée plénière du Conseil pontifical pour la Promotion de la nouvelle évangélisation ce vendredi 29 septembre, dans la Salle du Consistoire du Palais apostolique du Vatican, à l’occasion de la fermeture des travaux qui se sont déroulés au Vatican du 27 au 29 septembre 2017.
Voici notre traduction du discours prononcé par le pape en italien.
HG
Discours du pape François
Chers frères et sœurs,
Je suis très heureux, en conclusion de la session plénière du Conseil pontifical pour la Promotion de la nouvelle évangélisation, de réfléchir avec vous à l’urgence que sent l’Église, en ce moment historique particulier, de renouveler ses efforts et son enthousiasme dans sa mission pérenne d’évangélisation. Je vous salue tous et je remercie Mgr Fisichella pour ses paroles de salutations et pour l’engagement que le dicastère entend prendre pour continuer de faire vivre dans la communauté ecclésiale les fruits du Jubilé de la miséricorde.
Cette année sainte a été un moment de grâce que l’Église entière a vécue avec une grande foi et une spiritualité intense. Nous ne pouvons donc pas nous permettre qu’un tel enthousiasme soit dilué ou oublié. Le peuple de Dieu a fortement senti le don de la miséricorde et a vécu le Jubilé en redécouvrant, en particulier, le sacrement de la Réconciliation, comme lieu privilégié pour faire l’expérience de la bonté, de la tendresse de Dieu et de son pardon qui ne connaît pas de limites. C’est pourquoi l’Église a la grande responsabilité de continuer sans répit à être un instrument de miséricorde. Ainsi, il est plus facile de permettre que l’accueil de l’Évangile soit perçu et vécu comme un événement de salut et puisse apporter un sens plein et définitif à la vie personnelle et sociale.
L’annonce de la miséricorde, qui se rend concrète et visible dans le style de vie des croyants, vécu à la lumière des multiples œuvres de miséricorde, appartient intrinsèquement à l’engagement de chaque évangélisateur qui a découvert personnellement l’appel à l’apostolat, justement en vertu de la miséricorde qui lui a été réservée. Les paroles de l’apôtre Paul ne devraient jamais être oubliées par ceux qui ont la tâche d’annoncer l’Évangile : « Je suis plein de gratitude envers celui qui me donne la force, le Christ Jésus notre Seigneur, car il m’a estimé digne de confiance lorsqu’il m’a chargé du ministère, moi qui étais autrefois blasphémateur, persécuteur, violent. Mais il m’a été fait miséricorde, car j’avais agi par ignorance, n’ayant pas encore la foi ; la grâce de notre Seigneur a été encore plus abondante, avec elle la foi, et avec l’amour qui est dans le Christ Jésus. Voici une parole digne de foi, et qui mérite d’être accueillie sans réserve : le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs ; et moi, je suis le premier des pécheurs. Mais s’il m’a été fait miséricorde, c’est afin qu’en moi le premier, le Christ Jésus montre toute sa patience, pour donner un exemple à ceux qui devaient croire en lui, en vue de la vie éternelle » (1 Tm 1,12-16).
Et venons-en maintenant plus précisément au thème de l’évangélisation. Il est nécessaire de découvrir toujours plus que, par sa nature, elle appartient au peuple de Dieu. À ce propos, je voudrais souligner deux aspects.
Le premier est l’apport que tous les peuples, avec leur culture respective, offrent au chemin du peuple de Dieu. De tout peuple, vers lequel nous allons, émerge une richesse que l’Église est appelée à reconnaître et à valoriser pour réaliser l’unité de « tout le genre humain » dont elle est le « signe » et le « sacrement » (cf. Const. dogm. Lumen gentium, 1). Cette unité n’est pas constituée « selon la chair, mais dans l’Esprit » (ibid.) qui guide nos pas. La richesse qui est apportée à l’Église par la multiplicité des bonnes traditions que possède chaque peuple est précieuse pour vivifier l’action de la grâce qui ouvre le cœur pour accueillir l’annonce de l’Évangile. Ce sont des dons authentiques qui expriment la variété infinie de l’action créatrice du Père et qui confluent dans l’unité de l’Église pour faire grandir la nécessaire communion afin d’être semence de salut, prélude de la paix universelle et lieu concret de dialogue.
Le fait d’être un peuple évangélisateur (cf. Exhort. ap. Evangelii gaudium, 111) fait prendre conscience – et c’est le second aspect – d’un appel qui transcende chaque disponibilité personnelle pour être inséré dans une « trame complexe de relations interpersonnelles » (ibid., 113) qui permet d’expérimenter la profonde unité et humanité de la Communauté des croyants. Et cela vaut particulièrement dans une période comme la nôtre où s’impose avec force une culture nouvelle, fruit de la technologie qui, tout en fascinant par les conquêtes qu’elle offre, rend également évident le manque de véritable rapport interpersonnel et intérêt pour l’autre.
Peu de réalités comme l’Église peuvent se vanter d’avoir une connaissance du peuple en mesure de valoriser ce patrimoine culturel, moral et religieux qui constitue l’identité de générations entières. Il est donc important que nous sachions pénétrer dans le cœur de nos gens pour découvrir ce sens de Dieu et de son amour qui offre la confiance et l’espérance de regarder vers l’avant avec sérénité, malgré les graves difficultés et pauvretés que l’on est contraint de vivre à cause de la cupidité d’un petit nombre. Si nous sommes encore capables de regarder en profondeur, nous pourrons retrouver le désir authentique de Dieu qui rend inquiet le cœur de tant de personnes tombées, malgré elles, dans le gouffre de l’indifférence qui ne permet plus de goûter la vie et de construire sereinement son propre avenir. La joie de l’évangélisation peut les rejoindre et leur restituer la force de la conversion.
Chers frères et sœurs, la nouvelle étape de l’évangélisation que nous sommes appelés à parcourir est certainement l’œuvre de toute l’Église, « peuple en chemin vers Dieu » (ibid.). Redécouvrir cet horizon de sens et de pratique pastorale concrète pourra favoriser l’impulsion pour l’évangélisation elle-même, sans oublier la valeur sociale qui lui appartient pour une authentique promotion humaine intégrale (cf. ibid., 178).
Je vous souhaite un bon travail, en particulier pour la préparation de la première Journée mondiale des pauvres qui sera le 19 novembre prochain. Je vous assure de ma proximité et de mon soutien. Que le Seigneur vous bénisse et que la Vierge Marie vous protège.
© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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