Chemin de croix des JMJ de Cracovie

Chemin de croix des JMJ de Cracovie © capture CTV

Les jeunes, "réponse concrète" à la souffrance du monde

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Le pape les appelle au service, lors du Chemin de croix des JMJ de Cracovie

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Au terme du troisième jour de son voyage apostolique en Pologne, le 29 juillet 2016, le pape François a participé au Chemin de croix des Journées mondiales de la jeunesse, au parc Jordan de Błonia, à Cracovie. Durant son discours, il a affirmé que les jeunes « prêts à consacrer leur vie au service » des plus pauvres étaient « une réponse concrète aux besoins et à la souffrance de l’humanité ».
La célébration, rythmée de scénographies et œuvres d’art aussi méditatives que spectaculaires, était centrée sur le thème de la miséricorde. De station en station, des associations – parmi lesquelles l’Arche de Jean Vanier et les Missionnaires de la charité – se relayaient pour porter la croix, tandis que des vidéos de leurs œuvres caritatives étaient diffusées sur écran géant. Autour de l’Evangile et d’intentions de prière, des artistes faisaient revivre les étapes du Chemin de croix, par des chorégraphies marquées de prouesses physiques et des représentations poignantes.
Dans son discours au terme de la rencontre, le pape, qui durant la journée avait visité les camps nazis d’Auschwitz et Birkenau ainsi qu’un hôpital pédiatrique, a commencé par exprimer « des interrogations auxquelles il n’y a pas de réponses humaines » : « Où est Dieu, si dans le monde il y a le mal, s’il y a des hommes qui ont faim, qui ont soif, sans toit, des déplacés, des réfugiés ? Où est Dieu, lorsque des personnes innocentes meurent à cause de la violence, du terrorisme, des guerres ? Où est Dieu, lorsque des maladies impitoyables rompent des liens de vie et d’affection ? Ou bien lorsque les enfants sont exploités, humiliés, et qu’eux aussi souffrent à cause de graves pathologies ? Où est Dieu, face à l’inquiétude de ceux qui doutent et de ceux qui sont affligés dans l’âme ? »
A ces questions, le pape a donné « la réponse de Jésus » : « Dieu est en eux, Jésus est en eux, il souffre en eux, profondément identifié à chacun ». « En embrassant le bois de la croix, a-t-il assuré, Jésus embrasse la nudité et la faim, la soif et la solitude, la douleur et la mort des hommes et des femmes de tous les temps ». Et le pape d’ajouter à l’intention des jeunes Syriens qui venaient de prier un Notre Père en araméen durant le Chemin de croix : « Ce soir, Jésus, et nous avec lui, embrasse avec un amour spécial nos frères syriens, qui ont fui la guerre ». Ce à quoi les jeunes ont répondu par des applaudissements nourris.
« Face au mal, à la souffrance, au péché, a poursuivi le pape François, l’unique réponse possible pour le disciple de Jésus est le don de soi, y compris de la vie ». Ainsi, « si quelqu’un, qui se dit chrétien, ne vit pas pour servir, sa vie ne vaut pas la peine d’être vécue. Par sa vie, il renie Jésus Christ ».
« Ce soir, chers jeunes, le Seigneur vous renouvelle l’invitation à devenir des protagonistes dans le service, a poursuivi le pape ; il veut faire de vous une réponse concrète aux besoins et à la souffrance de l’humanité ; il veut que vous soyez un signe de son amour miséricordieux pour notre temps ! »
Dans « une société parfois divisée, injuste et corrompue », il a appelé les jeunes à prendre le « chemin de l’engagement personnel et du sacrifice ». Ce « Chemin de la croix », qui suit le Christ « jusqu’au bout », n’est pas une coutume « sadomasochiste », a précisé le pape, il est « l’unique qui vainc le péché, le mal et la mort ».
Avant de quitter les centaines de milliers de jeunes qui ont participé au Chemin de croix dans un grand recueillement, le pape François leur a laissé une question : « Comment voulez-vous retourner ce soir dans vos maisons, dans vos lieux d’hébergement ? comment voulez-vous retourner ce soir pour vous rencontrer avec vous-mêmes ? Le monde nous regarde. Il revient à chacun de vous de répondre au défi de cette question ».

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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