« Les effets spirituels et les implications sociales de l'Eucharistie »

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Par Mgr Monsengwo Pasinya (RDC)

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ROME, Mardi 4 octobre 2005 (ZENIT.org) – « L’Eucharistie quotidienne doit devenir pour les disciples du Christ en général une incitation pressante à bâtir un monde plus fraternel ». Les effets spirituels et les implications sociales de l’Eucharistie » ont fait l’objet de la communication de Mgr Laurent Monsengwo Pasinya, archevêque de Kisangani, président de la République démocratique du Congo, lors de la 3e congrégation des membres du synode, lundi après-midi.

« Je parle au nom de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), annonçait l’archevêque. Mon intervention porte sur les effets spirituels et les implications sociales de l’Eucharistie (Instrumentum Laboris, nn. 11 et 79) », en s’appuyant sur le quotidien de l’Eglise en Afrique et spécialement en RDC.

Pour ce qui est de la dimension sociale de l’Eucharistie, l’archevêque disait : « L’Eucharistie récapitule la richesse et la pauvreté du monde, pauvreté que souligne fortement la pauvreté des matières eucharistiques. L’Eucharistie « récapitule sous un seul Chef, le Christ, l’humanité entière dans sa productivité et dans sa pauvreté, c’est-à-dire le monde des riches et celui des pauvres. Ainsi donc, la récapitulation de l’économie du salut implique celle de l’humanité-famille dans sa vie quotidienne et sociale. C’est le salut intégral et la vraie libération en Christ, centre et sommet de l’Histoire (…) ».

Il soulignait les prolongements dans les domaines de l’économie, de la finance, de la politique : « Voilà pourquoi l’Eucharistie quotidienne doit devenir pour les disciples du Christ en général une incitation pressante à bâtir un monde plus fraternel et uni, plus juste et solidaire. En particulier, tirant les conséquences de l’Eucharistie quotidienne, l’Eglise doit inviter les professionnels de l’économie et des finances ainsi que les décideurs géopolitiques chrétiens, à travailler sans relâche à l’instauration d’un nouvel ordre économique mondial, dans lequel la solidarité et le partage doivent dépasser l’humanitaire, souvent lié à des intérêts politiques, pour devenir une dimension inhérente au système lui-même ».

A propos de la dette des pays pauvres, il soulignait : « L’annulation fort appréciée de la dette extérieure des pays les plus pauvres, initiative des plus heureuses, appelle à son tour un examen plus approfondi de nouveaux mécanismes susceptibles d’éviter désormais à ces mêmes pays des endettements de même nature ».

« Dans un pays comme le nôtre, la République démocratique du Congo, où depuis neuf ans, le peuple paupérisé vit les affres d’une guerre injuste et inutile, l’Eucharistie, toujours célébrée aussi bien dans une atmosphère de fête et de joie que dans un souci d’inculturation, constitue pour les fidèles: un foyer ardent de charité (…) ; un lieu, où s’édifie continuellement l’Eglise-famille de Dieu, sacrement d’unité et de fraternité, de pardon, de réconciliation et de paix (…) ; une source intarissable de consolation, de réconfort et d’endurance dans les épreuves (…) ; une école d’humilité collective (…) ».

« Pour ce qui est de l’Eucharistie, la théologie enseigne que les effets spirituels de l’Eucharistie dans la vie des fidèles sont l’incorporation au Christ et la « con-corporation » entre les membres de son corps, autrement dit la « koinonia » », soulignait l’archevêque africain, avec un accent qui rappelle plus spécialement la tradition de l’Eglise d’Orient.

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ZENIT Staff

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