Le Synode des Patriarcats orientaux, mode d´exercice de la collégialité

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Par le card. Daoud, préfet de la congrégation pour les Eglises orientales

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CITE DU VATICAN, Vendredi 12 octobre 2001 (ZENIT.org) – Le cardinal Ignace Moussa I Daoud, préfet de la congrégation romaine pour les Eglises orientales, a souligné dans son intervention combien le Synode des évêques des Patriarcats orientaux, est aussi un « mode d´exercice de la collégialité épiscopale ».

« Il convient de remercier le Saint Père d´avoir choisi le ministère épiscopal comme thème de ce Synode, soulignait d´emblée le cardinal. La sainteté, le zèle et les qualités humaines de l´évêque se reflètent en effet dans l´Église locale qu´au nom du Christ il sanctifie, enseigne et guide. L’Instrumentum laboris, remarquablement bien fait, ne manque pas de faire mention des Eglises orientales catholiques et de leurs si riches traditions en la matière. Sur certains points pourtant j’aimerais apporter un complément ».

Le cardinal aborde d´abord la question de la relation entre « collégialité et synodalité », avant d´aborder celle de la « pastorale des fidèles orientaux dans la diaspora », et enfin celle de « l´élection des évêques ». A ce sujet, le cardinal souhaiterait « revenir à la pratique ancienne et traditionnelle en la matière, que ce soit sur le territoire patriarcal ou extra-patriarcal: à savoir que le nom de l´évêque élu par le Synode puisse être publié immédiatement et que l´évêque élu, ensuite demande au Pape de lui accorder la communion ecclésiale ».

1) Collégialité et synodalité.
Le cardinal se réfère à la façon de faire des Orientaux qui jouissent, à l´intérieur de l´Eglise catholique, d´un code de droit canon spécifique, adapté aux réalités orientales. « Nos Eglises patriarcales sui iuris (cf. IL 74) vivent la collégialité des évêques (affectus collegialis) non seulement par la communion effective et affective avec 1´Eglise de Rome et son évêque, et avec leurs frères évêques d´un même territoire, ils la vivent aussi synodalement, souligne le cardinal. Le Synode des évêques des Patriarcats orientaux, aux compétences très étendues, se comprend comme un mode d´exercice de la collégialité des évêques, sanctionné dès les premiers conciles oecuméniques (Nicée I en 325, canons 6 et 7, par exemple), enrichi par l´expérience longue et multiple des Eglises d´Orient. Le Concile Vatican II n´a pas hésité d´affirmer que les Patriarcats d´Orient sont nés « de par la Providence divine » (Lumen Gentium § 23) ».

2) Pastorale des fidèles orientaux dans la Diaspora.
L´évêque est face à une « tragédie », celle de « l´émigration » des chrétiens, en particulier des jeunes. « Les Eglises orientales catholiques, et en particulier celles du Proche-Orient, sont confrontées aujourd’hui, et risquent de l´être de plus en plus dans l´avenir , à une tragédie: l´émigration de leurs fidèles. Certaines Eglises comptent déjà plus de fidèles dans la diaspora que dans les territoires traditionnels! Ceci constitue une hémorragie pour nos Eglises et pour la présence chrétienne tout court dans cette partie du monde. Mais cela signifie encore que les Eglises orientales catholiques doivent être en mesure d´organiser effectivement une pastorale propre et adaptée de leurs fidèles en situation de diaspora, évidemment en profonde communion et réelle concertation avec les évêques locaux d´autres Eglises sui iuris ».

3) Enfin, une question en prise directe sur le thème du synode: l´élection des évêques.
« La vocation épiscopale rentre dans le choix divin et l´évêque est créé par le rite sacré de l´ordination, que ce soit dans la tradition orientale ou occidentale, rappelle le cardinal qui souligne ensuite les différences. Mais qui fait l´évêque, c’est-à-dire qui le nomme, qui l´appelle, qui l´élit? Qui prépare les listes épiscopales, qui organise les consultations préliminaires? etc…. A ces questions répondent deux traditions légitimes différentes qui ont coexisté côte à côte, le long de 1´histoire de l´Eglise. L´ Instrumentum laboris parlant des « consultations préliminaires » fait évidemment allusion à des questions soulevées au sein de l´Eglise latine. La tradition orientale sanctionnée par les conciles oecuméniques et les documents pontificaux, donne au synode des Evêques de l´Eglise sui iuris la compétence de l´élection des Evêques, ce qui élève l´action électorale au rang d´acte ecclésial de première importance. L´élection de l´évêque dans la tradition orientale n´est pas le fait ou l´oeuvre d´un organisme qui prépare, qui étudie, qui propose des noms, mais l´oeuvre d´un collège solidaire et responsable qui élit, qui nomme, qui crée, qui fait l´évêque. II en ressort qu’il convient de faire confiance à l´enquête canonique faite par le Patriarche et les évêques du Synode et de revenir à la pratique ancienne et traditionnelle en la matière, que ce soit sur le territoire patriarcal ou extra-patriarcal: à savoir que le nom de l´évêque élu par le Synode puisse être publié immédiatement et que l´évêque élu, ensuite demande au Pape de lui accorder la communion ecclésiale ».

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ZENIT Staff

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