Anita Bourdin
ROME, lundi 12 mars 2012 (ZENIT.org) – Le « secret » de la vie du baptisé, c’est d’« accueillir la grâce de Dieu et consentir de tout son cœur et de toutes ses forces à son action », explique Benoît XVI.
Le pape Benoît XVI et le primat anglican, Rowan Williams, ont présidé ensemble les vêpres, samedi 10 mars, en l’église Saint-Grégoire à deux pas du Colisée. Le premier archevêque de Cantorbéry, S. Augustin – mort en 604 -, envoyé apporter l’Evangile en Angleterre par le pape S. Grégoire le Grand – disparu la même année -, était en effet moine bénédictin au monastère de Saint-André du Celius, sur ce même site.
Benoît XVI et Rowan Williams avaient eu un entretien privé au Vatican auparavant, en fin de matinée.
La visite se situait dans le cadre du millénaire de la maison mère de Camaldules – branche bénédictine fondée par S. Romuald – , et de la mémoire de la mort de S. Grégoire.
Benoît XVI a salué l’archevêque anglican come « frère dans le Christ » avant de commenter les lectures de saint Paul, notamment ce passage de la Lettre aux Corinthiens où l’apôtre appelle à saisir le « moment favorable ».
« Le moment favorable est naturellement celui où Jésus Christ est venu nous révéler et nous donner l’amour de Dieu, par don incarnation, sa passion, sa mort et sa résurrection. Le « jour du salut » est cette réalité que saint Paul appelle ailleurs « la plénitude des temps », le moment où Dieu entre de façon singulière dans le temps et le comble de sa grâce. A nous donc d’accueillir ce don qui est Jésus lui-même : sa Personne, sa Parole, son Esprit Saint ».
Ce que dit Paul de son apostolat, le pape l’a appliqué à Grégoire le Grand, à son « témoignage lumineux donné au peuple de Rome et à l’Eglise tout entière par son service de l’Evangile, irréprochable et plein de zèle », et spécialement par ces paroles inspirées de l’apôtre : « la grâce de Dieu n’a pas été vaine en lui ».
Plus encore le pape l’applique à tout baptisé : « Tel est en réalité le secret de la vie de chacun de nous : accueillir la grâce de Dieu et consentir de tout son cœur et de toutes ses forces à son action. C’est aussi le secret de la vraie joie, et de la paix profonde ».
Commentant l’Epître aux Colossiens, le pape a souligné que l’apôtre Paul exhorte les chrétiens à « vivre la mesure sublime de la vie chrétienne qui est la sainteté », car, le fondement, c’est « la grâce de Dieu », le « don de l’appel », le « mystère de la rencontre avec Jésus vivant ».
Mais la liberté du chrétien est interpellée, ajoute en substance le pape : « Cette grâce exige la réponse des baptisés. Elle requiert l’engagement à se revêtir des sentiments du Christ : tendresse, bonté, humilité, mansuétude, magnanimité, pardon réciproque, et surtout, comme synthèse et couronnement, l’agapè, l’amour que Dieu nous a donné par Jésus et que l’Esprit Saint a répandu dans nos cœurs ».
Comment cela s’opère-t-il ? Le pape répond : « Pour se revêtir du Christ, il est nécessaire que sa Parole habite au milieu de nous et en nous, dans toute sa richesse et en abondance ».
Et de préciser : « Dans un climat d’action de grâce constante, la communauté chrétienne se nourrit de la Parole et fait remonter vers Dieu, comme un chant de louange, la Parole que Lui-même lui a donnée. Et chaque action, chaque geste, chaque service, est accompli à l’intérieur de cette relation profonde avec Dieu, dans le mouvement intérieur de l’amour trinitaire qui descend vers nous et remonte vers Dieu, un mouvement qui trouve sa forme la plus sublime dans le Sacrifice eucharistique ».