Cardinal Barbarin, 18 mars 2019 © Vatican Media

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Le pape François explique pourquoi il n'a pas pour le moment accepté la démission du card. Barbarin

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Conférence de presse dans l’avion de Rabat à Rome (1)

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Le pape François a expliqué pourquoi il n’avait pas pour le moment accepté la démission du cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon (France), condamnné avec sursis pour « non dénonciation » d’actes de pédophilie, alors que deux fois le parquet a plaidé la relaxe.
Le pape a répondu à une question de la presse française, ce dimanche 31 mars 2019, dans l’avion de Rabat (Maroc) à Rome.
Le cardinal Barbarin est en effet venu présenter sa démission au pape François lundi 18 mars, et le pape l’a actuellement refusée: une partie de l’opinion publique – y compris catholique – et des associations de victimes, ont eu du mal à comprendre la raison de la décision du pape François. D’où la question.
Présomption d’innocence
Le pape invoque essentiellement le respect de la « présomption d’innocence » qui est de rigueur lorsque l’on fait appel d’un sentence: « Sur le cardinal Barbarin, lui, un homme d’Eglise, a donné sa démission. Moi, je ne peux pas moralement l’accepter car juridiquement, aussi dans la jurisprudence mondiale classique, il y a la présomption d’innocence tant que la cause reste ouverte. Il a fait appel, et le cas est ouvert », a expliqué le pape.
Il ne veut pas présumer de l’avenir: « Ensuite, quand le second tribunal prononcera sa sentence, on verra ce qui se passera. Mais toujours avoir présente [à l’esprit] la présomption d’innocence. »
Superficialité médiatique
Le pape refuse la « superficialité médiatique »: « C’est important car cela va contre une condamnation médiatique superficielle. « Ah, il a fait ceci. » Mais regarde ce que dit la jurisprudence mondiale : tant que la cause est ouverte, il y a la présomption d’innocence. Peut-être n’est-il pas innocent, mais il faut le présumer. »
Le pape cite à nouveau l’exemple de qui s’est présenté en Espagne « quand une condamnation médiatique a ruiné la vie de prêtres qui ensuite ont été jugés innocents »: « Avant de prononcer une condamnation médiatique, pensez-y deux fois. »
« Je ne sais si j’ai répondu, a conclu le pape. Et lui [le card. Barbarin] a préféré, honnêtement, dire : « Je me retire, je prends  un congé volontaire et je laisse le vicaire général gérer le diocèse jusqu’à la sentence finale du tribunal ». »

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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