Ave Maria de Caccini @ Vatican Media

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"Continuez à chanter la paix" recommande le pape François à Caroline Casadesus

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L’Ave Maria de Caccini : la paix à l’unisson

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Un trio étonnant  a chanté l’Ave Maria de Caccini devant le roi Mohammed VI et devant le pape François, samedi 30 mars, à Rabat, au terme de la visite du pape à l’Institut de formation des imams, prédicateurs et prédicatrices, devant des centaines d’étudiants imams et morchidates – prédicatrices – du Maroc et d’Afrique subsaharienne.
Etaient également présents à ce bref récital chargé d’émotion, des personnalités politiques et religieuses, comme le conseiller du roi Mohammed VI, André Azoulay, et l’archevêque de Rabat, Mgr Cristobal Lopez Romero.

Ave Maria de Caccini @ Vatican Media

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Caroline Casadesus, fille du fameux chef d’orchestre Jean-Claude Casadesus, ui dirigeait l’Orchestre philharmonique du Maroc a interprété l’Ave Maria de Caccini, avec les paroles originales, en harmonie avec le chant par un muezzin, en arabe, de paroles de la tradition musulmane du soufisme implorant la paix et que le chant en hébreu était chanté par une seconde voix féminine. Mais l’ensemble sur la mélodie  composée par le musicien russe Vladimir Vavilov vers 1970, à la manière du compositeur baroque italien Giulio Caccini.
« Nous étions trois artistes, qui avons chanté l’Ave Maria de Caccini dans une perspective de paix , pour rappeler que le Maroc est une terre d’accueil pour les trois religions monothéistes, chrétienne, juive et musulmane », a expliqué ensuite à Zenit Caroline Casadesus qui précise: « L’idée c’était effectivement d’œuvrer comme cela pour la paix, de rappeler que c’est important de s’impliquer. »
Elle souligne l’effet de surprise chez les illustres auditeurs: « Et c’était une surprise pour le roi, et pour le pape, je crois qu’ils ne le savaient pas. »
Une première réalisation avait été organisée en 2016, raconte encore Caroline Casadesus: « En fait nous avions déjà chanté cet Ave Maria de Caccini en 2016, et on avait provoqué quelque chose de très très fort au Maroc, à la fois à Rabat et à Casablanca dans le cadre des « Religions à l’unisson ». »
Elle précise: « C’était une initiative de l’orchestre philharmonique du Maroc qui nous avait demandé comme cela, de façon assez spontanée, d’interpréter cet Ave Maria de Caccini réorchestré pour l’occasion », par un musicien libanais. Avec Dina Bensaïd au piano.
Elle présente les deux autres artistes:  « Françoise Atlan qui est française et chante avec une voix magnifique, et Smahi El Harrati qui est un muezzin et qui chante en arabe évidemment et est splendide « .
Le récital a commencé par le chant du muezzin en solo et l’on reconnaissait les paroles ne arabe « Dieu est grand », puis les paroles en hébreu, en solo, « Adonaï Elohenou »: « le Seigneur notre Dieu », avant que ne commence la mélodie de l’Ave Maria « à l’unisson », chacun des trois interprètes avec des paroles selon sa religion, et en dialogue avec l’orchestre et le choeur. On peut l’écouter sur KTO, ici.
« On ressentait tous une émotion extrêmement forte parce qu’on savait qu’on était chargés d’un message très très fort et comme on a attendu longtemps, le trac montait, la pression: tout d’un coup on réalise qu’on est devant deux personnalités énormes! Donc c’est un moment d’émotion assez unique : dix petites minutes avec le sentiment d’entrer dans  l’histoire, quelque part… »
Puis Caroline Casadesus se confie sur sa rencontre avec le roi Mohammed VI et avec le pape François: « On a eu la chance de pouvoir saluer le roi et le pape et maintenant je n’ai pas envie de me laver la main: les yeux dans les yeux, une poignée de main d’une franchise incroyable. »
Les paroles du pape l’ont marquée: « Le pape nous a dit : continuez ce message de paix, continuez à chanter , et c’est énorme, en fait je pense qu’on va réaliser dans quelques jours ce qu’on a vécu. Je serais incapable de vous redire tout ce qu’il nous a dit, en français. Je me souviens juste qu’il a été extrêmement ému, je crois, et qu’il m’a dit « continuez à chanter, parce que vous êtes porteuse avec vos camarades d’un vrai message de paix ». J’ai compris cela et je lui ai dit à quel point j’étais troublée, émue d’être en face d’une personnalité aussi importante. Et que cette rencontre quatre ans plus tard, sur le sol marocain, est à mon avis fondamentale, il faut les multiplier, ces initiatives! »
Elle exprime sa conviction profonde: « Oui, les juifs, les arabes et les chrétiens peuvent vivre ensemble. C’est une aberration les discordes, en vérité, on a de la place pour tous et je pense que voilà l’humain c’est cela aussi, c’est de cohabiter, avec chacun ses valeurs mais avec intelligence et tolérance. »
Elle semble encore étonnée de ce u’il lui a été donné de réaliser: « C’est très émouvant d’avoir été porteur d’un message aussi fort et d’avoir été choisi en fait  pour pouvoir le faire. »
Ave Maria de Caccini @ Vatican Media

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Quant à la préparation de l’événement musical, ce qui frappe le plus c’est qu’elle s’est réduite au inimum pour un résultat maximum: « On n’a pas beaucoup répété. Justement, on est arrivés hier, on repart demain, donc il y a eu un « raccord »: nous ne savions pas qu’il y aurait un chœur, il y a eu des ré-orchestrations. On savait qu’on allait chanter l’Ave Maria de Caccini comme en 2016, mais on a découvert la nouvelle forme hier. Il faut relever le défi! »
Elle précise que l’orchestration a été faite à l’initiative de l’orchestre philharmonique du Maroc, et qqque Jean-Claude Casadesus – qui a été le chef fondateur de l’orchestre national de Lille, un des plus grands chefs d’orchestre français -, a été rappelé par l’orchestre national du Maroc pour l’occasion. Elle confie, comem émerveillée par quelque chose qui la dépasse: « Comme on avait fait quelque chose d’absolument magnifique en 2016, on a été rappelés pour l’occasion. »
Ave Maria de Caccini @ Vatican Media

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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