ROME, dimanche 26 septembre 2004 (ZENIT.org) – Le pape Jean-Paul II rappelle l’importance de l’engagement des chrétiens en politique et leur demande de toujours rechercher la cohérence entre l’Evangile et leurs actions.
C’est ce qu’il souligne dans un message aux participants des célébrations du centenaire des Semaines Sociales de France, qui se sont déroulées du 23 au 26 septembre à Lille, en France.
Les Semaines Sociales de France ont été fondées par un chef d’entreprise de Lyon, Marius Gonin, et un enseignant de Lille, Adéodat Boissard. Leur but était de créer un courant de réflexion sociale centrée sur la personne humaine. Ces Semaines Sociales sont devenues un lieu de rencontre, de réflexion et d’échange à la lumière de l’Evangile, sur les grandes questions qui se posent à la société. Les sessions annuelles sont ouvertes aux croyants et aux non-croyants.
« La présence des chrétiens dans la vie sociale constitue un véritable témoignage », affirme le pape dans son message transmis par son envoyé spécial, le cardinal Roger Etchegaray, président émérite du Conseil pontifical Justice et Paix.
« Par leur façon d’appréhender et d’analyser les différents phénomènes sociaux et de proposer des solutions, ils mettent en avant le sens de l’homme et l’espérance qui leur viennent du Christ et ils rappellent la place des valeurs chrétiennes, morales et spirituelles, qui sont à l’origine de leur existence et de leur action », déclare-t-il.
« L’engagement des chrétiens en politique est important, ajoute le pape. Je les invite à ne pas se soustraire à leur mission en ce domaine, en recherchant toujours la cohérence entre l’Évangile, la Tradition divine et apostolique, le Magistère de l’Église et les options et les décisions qu’ils sont appelés à prendre ».
« Cela relève de la vocation des fidèles chrétiens que de servir leurs frères de manière désintéressée pour une civilisation toujours plus digne de l’homme, notamment en vue d’une coopération internationale toujours plus étroite, où le partenariat et la solidarité l’emportent sur les recherches de bénéfices et de plus-values », précise le Saint Père.
Le pape demande aux hommes politiques chrétiens une attention spéciale pour les jeunes.
« Il faut leur assurer non seulement un savoir mais aussi leur transmettre des valeurs et une espérance, estime-t-il, pour faire face à certains comportements que l’on constate aujourd’hui chez eux et qui ne cessent d’augmenter, comme le suicide et l’usage de la drogue ».
« La jeunesse attend des adultes un soutien pour envisager l’avenir avec sérénité, et l’objectif est de pouvoir lui léguer un héritage spirituel et moral », ajoute-t-il.
Le thème des Semaines Sociales, dont le président est M. Michel Camdessus, ancien directeur du Fonds Monétaire International, était : « L’Europe, une société à inventer ».
Dans son discours de clôture de cette session du centenaire, prononcé ce dimanche, M. Camdessus a confirmé le caractère européen que sont en train d’acquérir les Semaines Sociales. « Inutile d’insister là-dessus -et je réponds à l’interpellation de Mgr Ricard- l’institution centenaire -après ce coup de jeune- sera évidemment européenne ou ne sera plus », a-t-il déclaré.
Dans son message aux Semaines Sociales, le président français Jacques Chirac déclare: « C’est aussi une belle page d’histoire qu’il appartiendra aux historiens d’éclairer de leurs réflexions, celle de l’apport du catholicisme français dans sa dimension sociale depuis qu’un jour de 1904 deux laïcs, un chef d’entreprise lyonnais, Marius Gonin, et un enseignant lillois, Adéodat Boissard, ont initié ces rencontres en leur donnant leur forme originale, à la fois lieu de débats, lieu de formation et lieu d’élaboration de la pensée ».
Pour tout renseignement complémentaire, cf. http://www.ssf2004.org
