Angélus du 29 janvier 2017 © L'Osservatore Romano

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Le pape invite les médias à ne pas oublier "l'océan de bien" présent dans le monde

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Message pour les 150 ans du quotidien italien La Stampa

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Rendre compte du monde actuel mais sans jamais oublier l’ « océan de bien » qui y est à l’oeuvre. C’est l’appel du pape François aux médias. Dans un message pour les 150 ans du quotidien italien La Stampa, le 9 février 2017, le pape met en garde contre la « pétrification du cœur » : « la vie nous est donnée et (…) nous sommes invités à la partager (…) en nous intéressant les uns aux autres ».

Dans son message publié dans le numéro spécial du journal né à Turin en 1867, le pape invite à ne pas se laisser « voler l’espérance » face au monde lacéré de conflits, de violence, de haine, de terrorisme. Il s’attriste de « cette guerre complexe » qui fait « d’innombrables victimes innocentes », mais aussi de « la crise économique », des « conséquences terribles de la pauvreté, de la faim, du sous-développement », du « gouffre vers lequel nous courons en dévastant l’environnement ».

Mais « si le mal nous semble menaçant et envahissant, il y a un bien, un océan de bien, qui œuvre dans le monde », assure-t-il : « Il a le visage de celui qui prête secours aux victimes des bombardements en Syrie. Il a le regard de celui qui accueille les migrants sans croire à la tentation de la fermeture, de celui qui ne se résout pas à voir dans l’autre, dans celui qui est différent, un ‘ennemi’. Il a les mains de celui qui s’engage pour garantir un lendemain aux nombreux jeunes et enfants sans avenir dans les pays pauvres. Il a le sourire des volontaires qui se rencontrent dans les couloirs de nos hôpitaux, de celui qui partage un peu de son temps avec les personnes âgées seules dans nos villes ».

Ainsi le pape souhaite à La Stampa de « raconter le monde dans lequel nous vivons en sachant toujours en décrire la complexité, sans jamais oublier cet océan de bien qui nous fait regarder le futur avec espérance ».

Le pape François s’arrête sur deux « défis », le premier étant de « vaincre la globalisation de l’indifférence », cette « maladie corrosive qui nous pétrifie le cœur, qui nous rend narcissiques et capables de ne regarder que nous-mêmes et nos intérêts, qui nous rend incapables de pleurer, d’éprouver de la compassion, de nous laisser blesser par la souffrance d’autrui ».

Cette « pétrification du cœur », prévient le pape, « nous habitue aux voitures piégées des terroristes, … aux migrants qui se noient en Méditerranée, … aux sans-abri qui meurent de froid dans nos rues ». Ainsi, ajoute-t-il, « nous nous dégradons peu à peu : personne ne nous appartient et nous n’appartenons à personne ». Alors que « la vie nous est donnée et que nous sommes invités à la partager (…) en nous intéressant les uns aux autres ».

Le second défi est « un appel au réalisme » : « Il est fondamental de chercher des solutions intégrales pour combattre la pauvreté, pour rendre leur dignité aux exclus (…) et pour prendre soin de la nature à partir de ce qui y est le plus précieux, la vie humaine ».

En Jésus, Dieu « a choisi de venir au monde dans la précarité, loin des projecteurs, des séductions du pouvoir, des fastes de l’apparence ». C’est la « révolution de la tendresse » : pour rencontrer Dieu « il faut se pencher, s’abaisser, se faire petits. La paix, la joie, le sens de la vie se rencontrent en se laissant étonner par ce Dieu Enfant qui a accepté de souffrir et de mourir par amour ».

« La paix, la justice, se construisent jour après jour, en reconnaissant l’irrépressible dignité de toute vie humaine, à partir de la plus petite et sans défense, en reconnaissant chaque être humain comme notre frère ».

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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