Audience générale du 6 avril 2016 - Capture CTV

Audience du mercredi: le Christ, commencement du temps de la miséricorde

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Traduction complète de la catéchèse en italien

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« Jésus, le Fils envoyé par le Père, est réellement le commencement du temps de la miséricorde pour toute l’humanité ! », déclare le pape François.
Le pape a entamé ses catéchèses sur la miséricorde dans le Nouveau Testament, ce mercredi 6 avril, place Saint-Pierre.
Le Christ a « mené à son accomplissement » « la miséricorde de Dieu dans l’Ancien Testament », a affirmé le pape car « Jésus rend visible un amour ouvert à tous »: « C’est « un amour qui atteint son sommet dans le sacrifice de la croix ».
« Oui, l’Évangile est vraiment l’’Évangile de la miséricorde’, parce que Jésus est la miséricorde », s’est exclamé le pape.
Nous proposons ci-dessous notre traduction complète  de la catéchèse prononcée par le pape François en italien.
M.D.
Catéchèse du pape François
Chers frères et sœurs, bonjour !
Après avoir réfléchi sur la miséricorde de Dieu dans l’Ancien Testament, nous commençons aujourd’hui à méditer sur la façon dont Jésus l’a menée à son accomplissement. Une miséricorde qu’il a toujours exprimée, réalisée et communiquée, en tous moments de sa vie terrestre. En rencontrant les foules, en annonçant l’Évangile, en guérissant les malades, en s’approchant de ceux qui sont les derniers, en pardonnant aux pécheurs, Jésus rend visible un amour ouvert à tous : personne d’exclu ! Ouvert à tous sans limites. Un amour pur, gratuit et absolu. Un amour qui atteint son sommet dans le sacrifice de la croix. Oui, l’Évangile est vraiment l’« Évangile de la miséricorde », parce que Jésus est la miséricorde.
Les quatre Évangiles attestent que Jésus, avant d’entreprendre son ministère, a voulu recevoir le baptême de Jean-Baptiste (Mt 3,13-17 ; Mc 1,9-11 ; Lc 3,21-22 ; Jn 1,29-34). Cet événement imprime une orientation décisive à toute la mission du Christ. En effet, il ne s’est pas présenté au monde dans la splendeur du Temple ; il pouvait le faire. Il ne s’est pas fait annoncer au son de la trompette ; il pouvait le faire. Et il n’est pas non plus venu habillé en juge ; il pouvait le faire. Au contraire, après trente années de vie cachée à Nazareth, Jésus s’est rendu au bord du Jourdain, avec un grand nombre de ceux de son peuple, et il s’est mis dans la queue avec les pécheurs. Il n’a pas eu honte : il était là avec tout le monde, avec les pécheurs, pour se faire baptiser. Par conséquent, dès le début de son ministère, il s’est manifesté comme le Messie qui prend sur lui la condition humaine, poussé par la solidarité et la compassion. Comme il l’affirme lui-même dans la synagogue de Nazareth, en s’identifiant à la prophétie d’Isaïe : « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur » (Lc 4,18-19). Tout ce que Jésus a accompli après son baptême a été la réalisation du programme initial : apporter à tous l’amour de Dieu qui sauve. Jésus n’a pas apporté la haine, il n’a pas apporté l’inimitié : il nous a apporté l’amour ! Un amour grand, un cœur ouvert pour tous, pour nous tous ! Un amour qui sauve !
Il s’est fait proche des derniers, leur communiquant la miséricorde de Dieu qui est pardon, joie et vie nouvelle. Jésus, le Fils envoyé par le Père, est réellement le commencement du temps de la miséricorde pour toute l’humanité ! Ceux qui étaient présents sur la rive du Jourdain n’ont pas tout de suite compris la portée du geste de Jésus. Jean-Baptiste lui-même a été surpris de sa décision (cf. Mt 3,14). Mais le Père céleste, non ! Il a fait entendre sa voix d’en haut : « Tu es mon Fils bien-aimé, en toi j’ai mis tout mon amour » (Mc 1,11). Ainsi, le Père confirme le chemin que son Fils a emprunté en tant que Messie, tandis que descend sur lui l’Esprit-Saint, comme une colombe. Ainsi, le cœur de Jésus bat, pour ainsi dire, à l’unisson avec le cœur du Père et de l’Esprit, montrant à tous les hommes que le salut est le fruit de la miséricorde de Dieu.
Nous pouvons contempler encore plus clairement le grand mystère de cet amour en tournant notre regard vers Jésus crucifié. Alors qu’il va mourir innocent pour nous, pécheurs, il supplie le Père : « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23,34). C’est sur la croix que Jésus présente à la miséricorde du Père le péché du monde : le péché de tous, mes péchés, tes péchés, vos péchés. Et là, sur la croix, il les présente au Père. Et avec le péché du monde, tous nos péchés sont effacés. Rien ni personne ne demeure exclu de cette prière sacrificielle de Jésus. Cela signifie que nous ne devons pas craindre de nous reconnaître et de nous confesser pécheurs. Combien de fois disons-nous : « Mais celui-ci est un pécheur, il a fait ceci et cela… », et nous jugeons les autres. Et toi ? Chacun de nous devrait se demander : « Oui, il est pécheur. Et moi ? » Nous sommes tous pécheurs, mais nous sommes tous pardonnés : nous avons tous la possibilité de recevoir ce pardon qu’est la miséricorde de Dieu. Nous ne devons donc pas craindre de nous reconnaître pécheurs, de nous confesser pécheurs, parce que tous les péchés ont été portés par le Fils sur la croix. Et quand nous les confessons, repentis, en nous remettant à lui, nous sommes certains d’être pardonnés. Le sacrement de la réconciliation rend actuelle pour chacun la force du pardon qui jaillit de la croix et renouvelle dans notre vie la grâce de la miséricorde que Jésus nous a acquise ! Nous ne devons pas craindre nos misères : chacun de nous a les siennes.  La puissance de l’amour du Crucifié ne connaît pas d’obstacles et ne s’épuise jamais. Et cette miséricorde efface nos misères.
Bien chers amis, en cette année jubilaire, demandons à Dieu la grâce de faire l’expérience de la puissance de l’Évangile : l’Évangile de la miséricorde qui transforme, qui fait entrer dans le cœur de Dieu, qui nous rend capables de pardonner et de regarder le monde avec davantage de bonté. Si nous accueillons l’Évangile du Crucifié ressuscité, toute notre vie est façonnée par la force de son amour qui renouvelle.
© Traduction de Zenit, Constance Roques

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Constance Roques

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